mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika (1). Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf Citer Link to post Share on other sites
Ouragan 10 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika (1). Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf 48 ans mon ami. Citer Link to post Share on other sites
Zombretto 1 127 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika (1). Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf Ce ne sera jamais ... le clan d'Oujda ... et le clan gaulliste ... qui arriveront a tracer ... un trait sur ce probleme Citer Link to post Share on other sites
Ladoz 11 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika (1). Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf bigmdr :crazy: :crazy: Mr Ladoz fera une intervention sur ce sujet demain ! Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 1962-1992 : l’exemplarité ambiguë Les trente premières années des relations entre la France et l’Algérie indépendante ont été marquées par une symbolique forte de part et d’autre. Côté français, le général de Gaulle avait voulu en faire le symbole d’une nouvelle forme de coopération post-coloniale exemplaire aux yeux du monde. D’une certaine manière, il s’agissait, pour les gouvernants français, sauf un temps sous Giscard d’Estaing, de transformer la défaite politique de la France en Algérie en victoire universelle sur le terrain des principes et de la pratique des nouveaux rapports Nord-Sud. C’est pourquoi le gouvernement français accepta-t-il sans mot dire la non-exécution des accords d’Evian par les Algériens ainsi que la longue suite d’avanies diplomatiques dont il fut l’objet. L’apogée de cette politique fut la signature de l’exorbitant accord gazier de 1982 qui marqua aussi le champ du cygne de cette période exceptionnelle. Côté algérien, derrière un discours fustigeant de façon cinglante l’ancien colonisateur et s’indignant du moindre soupçon d’ingérence et d’atteinte insupportable à la souveraineté nationale, la coopération s’organisa sincèrement dans tous les secteurs économiques, sociaux et éducatifs jusqu’à atteindre une ampleur aussi importante que discrète. Par ailleurs, la coopération technique et civile masqua une coopération militaire réelle jusqu’au milieu des années soixante-dix dont l’ampleur n’a pas vraiment été pesée à sa juste valeur (conseillers militaires, formation, vente de matériels). On en voudra pour exemple la découverte récente de la base secrète dite « B2 Namous », située près de Beni Wenif dans le Sahara, dont l’existence vient juste d’être révélée et qui testa des matériels chimiques français jusqu’en 1978, date de son démantèlement, alors même que la guerre du Sahara occidental avait commencé en 1976 et que Paris soutenait Rabat (3) ! D’une certaine manière, on peut considérer que la France fit preuve, dans sa relation post-coloniale, d’un aveuglement, fruit de sa mauvaise conscience, qui lui fit pieusement tirer un trait sur les tares du régime autoritaire et oligarchique qui se mit en place sous Boumediene et qui atteignit sa plénitude sous Chadli. Au cours de la même période l’intelligentsia progressiste française perdue dans ses schémas théoriques tressait des lauriers à la révolution industrielle algérienne. Qui plus est, la fascination incompréhensible que Mitterrand connut pour le président algérien acheva de cadenasser la position française. Il fallut attendre la crise et les émeutes d’octobre 1988 où l’armée algérienne tira dans la foule pour que se produise un salutaire électrochoc. La ruine économique et le chaos politique se rejoignaient dans la violence et ouvraient le champ aux islamistes, seule force politique alternative après trente ans de totalitarisme. La France paralysée par toutes ces années d’autisme ne pouvait que constater avec effarement que son modèle de développement préféré fonçait droit dans le mur. même source Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 On voit donc que rien n’est simple dans les rapports franco-algériens : la France a eu pour l’Algérie nouvelle les yeux de Chimène; le discours critique ou carrément antifrançais a structuré le débat politique algérien alors qu’une coopération multiforme maille les deux pays et que l’interpénétration des deux sociétés est devenue une réalité. les relations franco-algériennes 439 Quelques faits résistants On évalue à 540 000 les résidents algériens légaux en France aujourd’hui (4). A cela, il faut ajouter les familles de harkis ayant quitté l’Algérie entre 1961 et 1962 et dont le nombre est évalué entre 200 000 et 250 000 ainsi que les Français d’origine algérienne binationaux ou naturalisés (environ un million) (5). Autrement dit, les Algériens, tous statuts confondus, représentent la première communauté de France. De l’autre côté les « pieds noirs » et autres rapatriés (un peu moins d’1,5 million, évaluation de 1992) jouent un rôle non négligeable dans les relations entre les deux pays (ils ont toujours bénéficié d’un secrétariat d’Etat ou d’un délégué ministériel), même si statistiquement leur influence est appelée à décroître. Au plan économique, la France est, et de loin, le premier partenaire de l’Algérie et son troisième client. En revanche, et au grand mécontentement des Algériens, elle n’est pas le premier investisseur sur place (de 1990 à 1998, elle n’a investi que 340 millions de francs, mais la guerre y était pour quelque chose). La guerre civile ayant produit ses effets dévastateurs, elle a cédé sa place à des pays moins exposés comme le Canada, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Italie. Néanmoins, les entreprises françaises formaient la représentation internationale la plus importante lors de la réouverture de la foire d’Alger 1999, comme elles furent plusieurs centaines pour la foire 2000. La dette extérieure de l’Algérie s’élève à 22,75 milliards d’euros dont 3,47 milliards dus à la France. Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 La présence d’un fort contingent algérien en France a une incidence économique sur ce pays puisqu’on évalue les transferts sociaux informels entre trois et cinq milliards de francs par an, ce qui peut être assimilé à une rente (6). En revanche, les transferts d’épargne allocations et retraites ont subi une décroissance notable depuis les années quatre-vingt-dix. Bien sûr, le blocage de la libre circulation des personnes après 1986 a altéré la fluidité des relations qui s’était établie naturellement depuis l’indépendance. Mais, depuis le retour à une relative paix civile, la noria des résidents en France et des Français algériens a repris. Enfin, on ne peut occulter le gisement d’épargne algérien en France, qui est considérable. Par ailleurs, les intérêts financiers de la nomenklatura algérienne en France, bien que non évaluables, n’en représentent pas moins un élément sociologique à prendre en compte et une autre forme de lien croisé. . Ce sont donc deux pays intimement liés par un imbroglio historico-politico- socio-financier qui vont avoir à gérer une crise sans précédent à la suite de l’arrêt brutal du processus démocratique de 1992. 1992-1993 : le drame et le doute L’arrêt par la haute hiérarchie militaire et le Haut Comité d’Etat, du processus démocratique après le catastrophique premier tour des élections législatives qui doit conduire inéluctablement le FIS au pouvoir, crée une première fracture en France entre divers pans de l’administration et du pouvoir ainsi que dans l’opinion publique. Si François Mitterrand adopte une prudence extrême dans ses déclarations, une partie de l’opinion publique proteste contre l’intrusion « officielle » des militaires dans la vie publique. Dans l’administration on entend des voix pour affirmer que le processus aurait dû aller à son terme aux risques et périls des Algériens. Dès 1992, deux clans s’affrontent : les pragmatiques ou « réalistes » qui considèrent que le coup d’Etat est un moindre mal contre la menace islamiste mondiale et montante; les moralistes ou « idéalistes » qui considèrent que les principes priment et que le coup d’Etat est un coup porté à la démocratie et aux droits de l’homme en général. Un peu plus tard, alors que la violence islamiste dévaste le pays dans un crescendo de massacres, la première catégorie se divisera en deux autres camps : ceux qui considèrent que les islamistes risquent de prendre le pouvoir et qu’il convient d’anticiper la victoire en adoptant l’attitude la plus réservée vis-à-vis du pouvoir en place, et ceux qui considèrent au contraire qu’en dépit de la violence de la contre-insurrection, le bon sens et la rationalité géostratégique jouent dans le sens du soutien discret (moral et économique) au pouvoir en place en favorisant un retour aux pratiques démocratiques interrompues (7) (processus qui sera rétabli par le général Zéroual à partir de l’élection présidentielle au suffrage universel de 1995). Les atermoiements et les inquiétudes français seront aggravés par l’assassinat, après cent jours de pouvoir, de Mohamed Boudiaf, leader historique rappelé en catastrophe de trente ans d’exil au Maroc, par les militaires pour prendre en charge la présidence du Haut Comité d’Etat. Boudiaf, homme non corrompu et désireux d’un rapprochement étroit avec la France, sera tué le 26 juin 1992 à Annaba par un membre de ses propres forces de sécurité pour les relations franco-algériennes 441 Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 « Avec Roland Dumas, il [le Président] se refuse en outre à réduire l’aide économique à l’Algérie contre ceux qui demandent qu’elle soit subordonnée à un compromis avec les islamistes, car une telle réduction ne ferait qu’aggraver la situation du peuple algérien et nourrir sa révolte. » n’avoir pas compris quelles étaient les limites qu’il ne pouvait pas dépasser dans sa lutte contre la corruption et la prévarication. Quelles que soient les circonstances, les Algériens ressentent durement ce tangage du pouvoir français tandis que la violence se radicalise, que les islamistes occupent des régions entières du pays et que les assassinats d’intellectuels, journalistes et hauts fonctionnaires se multiplient. Chaque geste français est surinterprété par un pouvoir algérien sur la défensive. Ainsi, le déplacement du terminal d’Air Algérie d’Orly à Roissy pour des raisons de sécurité est-il ressenti à Alger comme une agression injustifiable et entraîne la fermeture des vols depuis Paris. La situation devient paroxystique quand les GIA s’attaquent à la communauté française en Algérie (de loin la plus nombreuse en 1992 avec 25 000 personnes immatriculées et sans doute 40 000 réels). Le gouvernement français doit tenir à cette époque un cap extrêmement difficile. La plupart des attentats représentent une pression directe des islamistes pour contraindre la France à abandonner son soutien, même distancié, au gouvernement algérien. De l’autre côté, certains mauvais esprits voient dans certains de ces actes odieux la manipulation de factions des services de sécurité algériennes visant à pousser la France dans la guerre. Discriminer le vrai du faux dans cet imbroglio relève de la haute voltige. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, imprime peu à peu à la politique française un ton et une fermeté qui ne sera pas démentie par la deuxième cohabitation et le gouvernement formé par Edouard Balladur en mars 1993, mais qui ne sera pas exploitée politiquement. Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 Chirac/Jospin/Bouteflika : une « normalisation » compliquée et sourcilleuse sous surveillance L’engagement actif de la France dans la lutte contre les réseaux islamistes français puis européens renforça la nouvelle crédibilité de Paris vis-à-vis d’Alger, mais les choses se passèrent mal dans un premier temps. Le président Chirac voulut profiter de la présence du président Zéroual aux Nations Unies, lors du cinquantenaire de cette organisation en 1995, pour une rencontre discrète visant à mettre la pression sur l’accélération du processus démocratique; mais le refus du président français d’autoriser les photographes entraîna l’ajournement de la rencontre par les Algériens courroucés. Cependant, l’adoption de la nouvelle Constitution algérienne, puis les élections législatives du 5 juin levèrent toutes les réserves françaises, alors que Paris s’investissait de plus en plus dans la négociation d’aides financières de l’UE. A Alger, la lutte de pouvoir entre les différentes factions au pouvoir, autrement dit entre le général Zéroual et son équipe, partisans d’un rapprochement avec certains éléments islamistes dont le FIS et les éradicateurs tourna à l’avantage de ces derniers. Zéroual se vit ainsi contraint à la démission. Après de longues et difficiles tractations les voeux du clan vainqueur se portèrent sur l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, en « réserve de la République » depuis l’arrivée au pouvoir de Chadli Benjedid, et donc peu marqué par les scandales de ces vingt dernières années. Cependant, la démission en bloc, pour de bonnes ou mauvaises raisons, des candidats concurrents à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, en avril 1999, entacha le scrutin et nuisit au caractère démocratique de l’élection qui vit arriver Bouteflika à la Présidence de la République. Les remarques critiques, « la déception » de la France sur les conditions du scrutin et le choix de Bouteflika, reçues dans un pays et surtout par des media toujours prêts à emboucher les trompettes de l’ingérence et de l’anti- 446 jean-françois daguzan France, ne mirent pas les nouvelles relations franco-algériennes sur les meilleurs rails ab initio. Cependant, le nouveau Président sut habilement jouer de son talent de conciliateur et, alors qu’il peinait à mettre sur pied un gouvernement tenant en compte l’équilibre de toutes les factions, il remportait haut la main le referendum sur la concorde civile qu’il avait construit comme un plébiscite personnel sur sa future politique. La France rassérénée n’avait plus qu’à renouer le dialogue au plus haut niveau. Ce n’était pas chose facile car l’arrivée du gouvernement de Lionel Jospin en mai 1997 avait recréé en France plusieurs niveaux de décision, situation aggravée par les sons discordants en provenance des différents partis formant la « majorité plurielle ». Cependant, en juillet 1999, une visite « historique » à Alger du ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, Jean- Pierre Chevènement, signifiait le réchauffement attendu. Celui-ci fut symbolisé par la visite d’Etat du Président algérien à Paris en juin 2000 (14 au 17 juin) – la première depuis celle de Chadli en 1983. De la même façon, l’Assemblée nationale, avait, quelque temps avant, levé un vieux tabou en reconnaissant officiellement le caractère de guerre aux « événements » d’Algérie qui conduisirent à l’indépendance. L’analyse de cette visite est intéressante car elle résume à elle seule les trente-huit années précédentes. Bouteflika, rhétoricien avant d’être homme d’action, a fait souffler le chaud et le froid dans des discours ou interventions qui ont replacé la relation franco-algérienne dans son ambiguïté permanente. Le Président algérien a mis son voyage sous le signe de relations exceptionnelles. Reprenant le discours de son ancien maître, le président Boumediene, il a clamé haut et fort que « l’Algérie veut entretenir des relations extraordinaires, non banales, pas normales, exemplaires, exceptionnelles avec la France » (17). Dans son discours (symboliquement fait en français) devant l’Assemblée nationale du mercredi 14 juin, Bouteflika a également rappelé le rôle central de la France en Méditerranée et comme mediateur avec l’Union européenne avec laquelle l’accord d’association est en discussion : « ... Mais un tel accord d’association ne s’oppose pas nécessairement à un renforcement des relations algéro-française qui restent, en toute logique, un de ses éléments clés. Je dirais même que, dans l’approche algérienne, notre relation bilatérale avec la France conditionnera, pour une large part, la mise en oeuvre des projets multilatéraux où mon pays serait partie. D’où notre désir de voir la France consolider sa relation avec l’Algérie et, par là même, jouer un rôle de charnière entre le Sud méditerranéen et l’Europe. En évoquant cet aspect stratégique, je ne le fais pas par flagornerie, mais en tenant compte de la nature les relations franco-algériennes 447 Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 (17) Cité dans Le Monde du samedi 17 juin 2000. des choses : une connaissance mutuelle où l’histoire, la langue, la culture restent, malgré tout, un capital à faire valoir sans complexe ni acrimonie. » (18) Cependant, au cours de sa visite, le Président algérien a su manier autant la carotte que le bâton : fustigeant ceux qui avaient abandonné l’Algérie pendant dix ans, repoussant le pardon pour les harkis, critiquant la « frilosité » d’Air France qui tarde à reprendre ses vols, brandissant le poids insupportable de la dette (19) et, enfin, affirmant « rentrer les mains vides » pour s’être seulement vu octroyer une conversion de dette de 400 millions de francs (65 millions d’euros) mais « confiant » (20) ! La presse algérienne, à son retour s’accorda sur la même mélodie en soufflant le chaud et le froid : « retrouvailles », « relations de rêve » et « tapis rouge » côtoyaient les réflexions acides sur la classe politique française qui « persiste à croire que l’Algérie est une part perdue de la France, voire que la guerre d’Algérie n’est pas encore perdue », et sur le fait que « Paris voudrait avoir de Bouteflika la même image du roi Mohamed VI, », c’est-à-dire, aux yeux des éditorialistes algériens, de quelqu’un de complaisant et d’influençable (21). Le président Chirac, de son côté, a rappelé le courage et la dignité du peuple algérien contre le terrorisme, sa détermination à faire prévaloir le respect des personnes et le primat du droit. Il a manifesté la foi de la France dans l’avenir de l’Algérie ; enfin il a souligné que par l’imbrication des communautés, « l’âme des deux peuples se mêle intimement » (22). Le gouvernement a promis un assouplissement des conditions d’octroi des permis de séjour, notamment pour les industriels, les chercheurs et les étudiants. Le ministère des Finances a autorisé la Coface à lâcher du lest sur les clauses de sécurité très strictes appliquées à ce pays et l’aide à améliorer sa cotation dans l’échelle des « pays à risques » (23). Au bout du compte, quel regard peut-on porter sur la décennie écoulée? Une guerre civile qui a fait 150 000 victimes et qui continue de tuer ne semble pas avoir servi de leçon au pouvoir algérien. Les mêmes mots sont toujours employés et tournent à vide. Paris est toujours l’épouvantail à agiter quand les choses vont mal et qu’un complot vrai ou faux est à désigner. La nomenklatura lutte toujours pour le pouvoir et se partage les monopoles et les dépouilles du secteur public en lente privatisation. A Paris, on regarde avec inquiétude la violence reprendre lentement mais sûrement ses droits. Les instants de grâce des élections successives et du Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 referendum de la concorde civile de 1996 à 1998 sont bien loin. Le risque que pèsent certains analystes est de voir l’envolée des prix des hydrocarbures tuer les dernières velléités de réforme de la classe politique qui peut chercher, comme par le passé, à acheter la paix civile par la rente. La guerre des clans a repris de plus belle et d’aucuns s’interrogent sur la nécessité de maintenir à la tête de l’Etat un Bouteflika considéré par eux comme déjà « démonétisé ». Dans cette perspective, quel pourra être l’avenir des relations « exceptionnelles » entre la France et l’Algérie ? En réalité, on peut penser que rien ne devrait réellement changer dans ces curieux rapports que l’on pourrait qualifier à bien des égards de sado-masochistes. La communauté algérienne en France devient peu à peu un vrai groupe de pression. Elle devrait jouer un rôle fondamental de pont entre les deux pays. En dépit des menaces réitérées d’ouverture économique au « grand large », la relation économique ne devrait pas s’affaiblir en raison du commerce de proximité et des filières traditionnelles établies entre les deux pays. Quant à l’investissement in situ, certes les entreprises étrangères sont plus présentes en Algérie depuis le début de la guerre civile car moins susceptibles d’agression que les françaises. Mais, avantage de la globalisation, beaucoup d’entreprises françaises agissent en Algérie sous un autre pavillon (canadien, italien, etc.) pour minimiser les risques. Les Algériens brandissent, quand la France ne paraît pas répondre à leurs espoirs, l’épouvantail américain. Certes, les compagnies américaines sont très présentes en Algérie mais dans le seul secteur des hydrocarbures. Le souvenir de la période où les Etats-Unis négociaient avec les islamistes aux jours les plus sombres demeure présent dans les esprits. La visite au Maghreb, en juin 1998, du vice-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères américain, Stuart Eisenstadt, censée révolutionner les échanges maghréboatlantiques, s’est révélée être un pétard mouillé. Enfin, en 1997 et 1998, par les voix de Madeleine Albright et Ronald Neuman, les Américains euxmêmes ont souhaité plus d’engagement de la France au Maghreb, et surtout en Algérie (24). Il semble donc clair que la France devrait continuer de jouer le rôle principal dans la pièce à rebondissements qu’elle poursuit avec l’Algérie depuis plus d’un siècle et demi. La passion pourra-t-elle s’éteindre, l’ambiguïté également? On ne le pense pas. Les nouvelles technologies imbriquent encore plus les deux sociétés, la télévision et Internet rendent les relations entre les deux sociétés encore plus interactives voire interdépendantes. Cependant la partie politique est loin d’être terminée pour l’Algérie. La société civile a résisté et s’est même renforcée du fait de la guerre, et la les relations franco-algériennes 449 (24) Voir Nicole Grimaud, « Etats-Unis et Maghreb : un engagement limité », in Jean-François Daguzan (dir.), Les Etats-Unis et la Méditerranée, étude DAS/FMES, Toulon, 1998 (à paraître en 2001), p. 20. démocratie a progressé. Mais la violence islamiste tend à renaître alors que les vieux démons nomenklaturistes reviennent également. Il est donc du devoir historique de la France d’aider au mieux le mouvement vers la démocratie et la modernisation de ce voisin unique qui, par tout ce qui vient d’être évoqué, est, qu’on le veuille ou non, une part d’elle-même. Sami Naïr disait dans un remarquable article d’humeur en 1994 : « En somme entre la France et l’Algérie, tout se passe comme s’il s’agissait d’une mésentente de système : on se parle sans s’écouter, on s’explique sans se comprendre. C’est pourquoi, quarante ans après les feux de la Toussaint, tout reste à faire. » (25) Dans quelques années, ceux qui auront vécu la guerre de décolonisation auront passé la main. Mais de nouvelles générations d’Algériens en quête d’emploi arrivent qui ne connaissent de la France qu’une image télévisuelle mythique. Il ne faudrait pas transformer le fantasme colonial par celui du paradis imaginaire. Une part du pathos réciproque devrait pouvoir s’effacer. Quant au reste, il y a une solution pour lever, au moins en partie, l’incompréhension bilatérale : cela s’appelle le développement et l’éducation! 450 jean-françois daguzan ( Citer Link to post Share on other sites
Guest anincognito Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 48 ans mon ami. Je pense que le document doit dater, probablement de 2000. Salut Mobiwedge Citer Link to post Share on other sites
mobiwedge 10 Posted August 30, 2010 Author Partager Posted August 30, 2010 Ouais j'ai remarqué, il s'en est passé des choses depuis... Allo Citer Link to post Share on other sites
pmat 276 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Çà n'est pas aussi simple L’algerie a en face d'elle Dans le temps DE GAULLE LE COLONISATEUR SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE PUIS A L'OAS AUX GENERAUX AUX PIEDS NOIRE ET AUX HARKIS* PUIS LE TORCHON DES ACCORD D’EVIAN Des qu'un chef d'état Algérien viens France On lui a toujours pose la question Mon président la question des harkis Et la question qui fâche En France on a l'impression qu'on est du temps des rois Où on disait Ce n'est pas le roi qui règne mais la cours et donc en france par le biais des association tous ont opinion sur rue a propos de l'algerie DE GAULLE LE COLONISATEUR SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE PUIS A L'OAS AUX GENERAUX AUX PIEDS NOIRE ET AUX HARKIS Et donc tout est remis Voila la vérité Et nous on dit et on répète Le Pardon Qui ne viens pas Donc il ne suffit pas de rire et de se poser des questions Il faut suivre Par exemple Le 23 février 2005 Une bande des ses associations qui a du pouvoir Puis quelle s'est permis de tirer sur le général Déposé une loi au président Chirac a faire voter Disant La colonisation est un bien fait On prend les algériens et le peuple français pour des animaux La France est accusé de crime contre l'humanité Et ses responsables veuillent retarder la sentence PS: mais je sait que tu n'arrives pas me lire Et que tu ne comprends pas ce que j’écris c'est pour les autres que j'ai écrits Citer Link to post Share on other sites
ytreza 10 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 sentence? quelle sentence, il n'y en aura pas, juste un eclat dans la fierté de la france rien de plus. Laisse les jeunes grandir et cette idée s'imposera toute seule, il y a encore trop de rancoeur dans la generation de la guerre qui est encore vivante. Citer Link to post Share on other sites
Guest anincognito Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 çà n'est pas aussi simple l'algerie a en face d'elle dans le temps DE GAULLE LE COLONISATEUR SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE PUIS A L'OAS AUX GENERAUX AUX PIEDS NOIRE ET AUX HARKIS des qu'un chef d'etat Algérien viens france on lui a toujours pose la question mon president la question des harkis et la question qui fache en france on a l'impression qu'on est du temps des roi ou on disait ce n'est pas le roi qui regne mais la cours et donc en france par le biais des association tous ont opinion sur rue a propos de l'algerie DE GAULLE LE COLONISATEUR SON ARMÉE QUI MENTAIT A L'ÉTAT FRANCE PUIS A L'OAS AUX GENERAUX AUX PIEDS NOIRE ET AUX HARKIS et donc tout est remis voila la vérité et nous on dit et on repete le Pardon qui ne viens pas donc il suffit pas de rire et de se poser des questions il faut suivre par exemple le 23 fevrier 2005 une bande des ses associations qui a du povoir puisquelel s'est permis de tirer sur le general depose une loi au president chirac a faire voter disant la colonisation est un bien fait On prend les algérien et le peuple français pour des animaux la France est accusé de crime contre l'humanité et ses responnable veuillent retarder la sentence Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on rabâche à chaque fois le sujet des Harkis, ces derniers avaient un choix à faire, et ils ont choisi la France, l'Algérie les a considérés comme indésirables sur son sol, normalement le sujet est clos, et si les Algériens étaient certains de leur souveraineté, qu'il y ait des associations de Harkis ou des lois votées en France, ceci ne devrait en aucun cas les préoccuper du moment que les Harkis demeurent indésirables en Algérie comme convenu dès le début. Ensuite, je ne comprends pourquoi ce qui se passe en France devrait nous préoccuper plus que ce qui se passe en Algérie, comme si tout était parfait ici. Je pense qu'il est temps qu'on se préoccupe de notre situation intérieure sans à tout bout de champs y mêler le reste du monde. Ceci n’empêche pas d'avoir des relations avec le reste du monde, mais il faut faire la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, et prendre nos responsabilités en main comme il se doit, sans à chaque fois avoir recours au rejet de nos échecs sur les autres. L'Algérie est en échec depuis tellement de temps, et il ne tient qu'à nous de nous lancer dans le défi de la remettre sur pied, nous le peuple, par un amour inconditionnel envers la patrie en ayant comme suprême objectif, le salut de l'Algérie. Agissons, et même si on fait des erreurs, le plus important, c'est que l'intention aura été de servir l'Algérie, de la hisser vers le haut. Ce message est surtout en réponse à l'intervention de pmat, pas forcément en rapport avec le sujet du topic. Citer Link to post Share on other sites
Guest Biobazard Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Puisque Mr Ladoz a besoin d'un topic :p Trente-huit ans après l’indépendance, les relations franco-algériennes restent un objet politique non identifié. Relation privilégiée certes, mais de quelle nature? Relation unique, plutôt, tant la passion, le ressentiment, l’incompréhension et le besoin d’amour jouent un rôle majeur et perturbant dans ce duo qui est tout sauf banal pour paraphraser le président Bouteflika (1). Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001381.pdf J'ai lu l'article en diagonal (trop long) et si je devais faire un résumé, je dirais : " Les relations franco-algériennes : 50 ans d'hypocrisie !" Citer Link to post Share on other sites
pmat 276 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on rabâche à chaque fois le sujet des Harkis, ces derniers avaient un choix à faire, et ils ont choisi la France, l'Algérie les a considérés comme indésirables sur son sol, normalement le sujet est clos, et si les Algériens étaient certains de leur souveraineté, qu'il y ait des associations de Harkis ou des lois votées en France, ceci ne devrait en aucun cas les préoccuper du moment que les Harkis demeurent indésirables en Algérie comme convenu dès le début. Ensuite, je ne comprends pourquoi ce qui se passe en France devrait nous préoccuper plus que ce qui se passe en Algérie, comme si tout était parfait ici. Je pense qu'il est temps qu'on se préoccupe de notre situation intérieure sans à tout bout de champs y mêler le reste du monde. Ceci n’empêche pas d'avoir des relations avec le reste du monde, mais il faut faire la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, et prendre nos responsabilités en main comme il se doit, sans à chaque fois avoir recours au rejet de nos échecs sur les autres. L'Algérie est en échec depuis tellement de temps, et il ne tient qu'à nous de nous lancer dans le défi de la remettre sur pied, nous le peuple, par un amour inconditionnel envers la patrie en ayant comme suprême objectif, le salut de l'Algérie. Agissons, et même si on fait des erreurs, le plus important, c'est que l'intention aura été de servir l'Algérie, de la hisser vers le haut. Ce message est surtout en réponse à l'intervention de pmat, pas forcément en rapport avec le sujet du topic. pour une entente avec la France mon ami les arkis empêche en faisant des revendication contre l'Algérie voila ce que j'ai voulu dire je m'en fou des harkis Citer Link to post Share on other sites
Guest cerisecerise Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on rabâche à chaque fois le sujet des Harkis, ces derniers avaient un choix à faire, et ils ont choisi la France, l'Algérie les a considérés comme indésirables sur son sol, normalement le sujet est clos, et si les Algériens étaient certains de leur souveraineté, qu'il y ait des associations de Harkis ou des lois votées en France, ceci ne devrait en aucun cas les préoccuper du moment que les Harkis demeurent indésirables en Algérie comme convenu dès le début. Ensuite, je ne comprends pourquoi ce qui se passe en France devrait nous préoccuper plus que ce qui se passe en Algérie, comme si tout était parfait ici. Je pense qu'il est temps qu'on se préoccupe de notre situation intérieure sans à tout bout de champs y mêler le reste du monde. Ceci n’empêche pas d'avoir des relations avec le reste du monde, mais il faut faire la distinction entre l’intérieur et l’extérieur, et prendre nos responsabilités en main comme il se doit, sans à chaque fois avoir recours au rejet de nos échecs sur les autres. L'Algérie est en échec depuis tellement de temps, et il ne tient qu'à nous de nous lancer dans le défi de la remettre sur pied, nous le peuple, par un amour inconditionnel envers la patrie en ayant comme suprême objectif, le salut de l'Algérie. Agissons, et même si on fait des erreurs, le plus important, c'est que l'intention aura été de servir l'Algérie, de la hisser vers le haut. Ce message est surtout en réponse à l'intervention de pmat, pas forcément en rapport avec le sujet du topic. comment penser au salut d'un pays quand celui du peuple est encore de l'ordre du questionnement? Citer Link to post Share on other sites
Guest anincognito Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 comment penser au salut d'un pays quand celui du peuple est encore de l'ordre du questionnement? Pour moi, le salut d'un pays, c'est d'abord celui du peuple, une nation c'est le peuple et non un bout de terre. En gros, notre salut, nous devons le réaliser, il ne nous sera pas donné. Citer Link to post Share on other sites
pmat 276 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Pour moi, le salut d'un pays, c'est d'abord celui du peuple, une nation c'est le peuple et non un bout de terre. En gros, notre salut, nous devons le réaliser, il ne nous sera pas donné. anincognito pourquoi tu veux sauter le sujet le sujet parle des relations entre la France et l'Algérie ce que tu dis c'est interne a l'Algérie Citer Link to post Share on other sites
Guest anincognito Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 anincognito pourquoi tu veux sauter le sujet le sujet parle des relations entre la France et l'Algérie ce que tu dis c'est interne a l'Algérie Je l'ai précisé que mon intervention n'était pas forcément en rapport avec le sujet du topic. Citer Link to post Share on other sites
pmat 276 Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Je l'ai précisé que mon intervention n'était pas forcément en rapport avec le sujet du topic. ah!! ok mais tu vas te faire taxer de pollueur Citer Link to post Share on other sites
Guest anincognito Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 ah!! ok mais tu vas te faire taxer de pollueur J'assume Merci pour le conseil tout de même. Citer Link to post Share on other sites
Guest cerisecerise Posted August 30, 2010 Partager Posted August 30, 2010 Pour moi, le salut d'un pays, c'est d'abord celui du peuple, une nation c'est le peuple et non un bout de terre. En gros, notre salut, nous devons le réaliser, il ne nous sera pas donné. J'entends bien , maintenant il s'avère être très délicat d'avoir une vision collective quant au niveau individuel, les problèmes quotidiens ne sont pas ceux de se trouver un salut, tel que tu l'entends. La réalisation de ce salut ne pourra se faire que si l'Algérie se dote de personnes pensantes, de débats efficaces.Je ne sais pas si cela est le cas n'étant pas algérienne. Qu'en penses-tu? Citer Link to post Share on other sites
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