Jazairi 10 Posted September 17, 2010 Partager Posted September 17, 2010 MUSTAPHA BOUDINA SIGNE SON 1ER LIVRE Entre témoignage et souvenirs «Rescapé de la guillotine», est le titre du premier livre de Mustapha Boudina, éditions Anep et préfacé par Ali Harouna qui a fait l’objet jeudi dernier d’une vente dédicace à la librairie Errachidia au 1, avenue Pasteur Alger. Avant d’évoquer «Rescapé de la guillotine», il est important de connaître d’abord son auteur. Mustapha Boudina est un moudjahid, il est né le 18 avril 1939 à Texenna, (Jijel) et a grandi au sein d’une famille très pauvre. Fidaï de 1956 à 1958 en France, il est arrêté et mis en détention préventive à la prison de Saint-Étienne, puis à Lyon. En 1960, il est condamné à mort à deux reprises par le tribunal militaire de Lyon. Amnistié et libéré le 11 mai 1962. Après l’indépendance, il est dirigeant syndicaliste, mouhafedh du FLN, puis sénateur. Cet auteur raconte dans «Rescapé de la guillotine» son vécu dans la prison de fort Montluc à Lyon, il parlera aussi de cette attente dans le couloir de la mort. Comme dans ce passage à la page 57 où est mentionné «A 19 heures, nous regagnons, sous le regard ironique et provocateur de nos gardiens, nos cellules respectives. Une fois à l’intérieur, je fais mes prières et les cent pas, pendant des heures. Je viens d’assister à la première exécution. Mon esprit est confus et je broie du noir. Je n’ai pas le cœur à lire non plus. Je m’en prends à mes paquets de cigarettes. Après des heures et des heures, cigarette après cigarette, je me rends compte que je viens d’épuiser quatre paquets de mon quota de la semaine. Ma cellule est enfumée au point de m’étouffer. Je me lave le visage et m’allonge pour me sentir emporté par une force surnaturelle vers l’échafaud. Je me relève et continue à faire les cent pas jusqu’à la prière de l’aube, après quoi je m’allonge sur le lit. Dans ma position, regardant le plafond, ma respiration s’accélère, mon corps transpire, je vois le plafond s’écrouler sur moi et les murs se rapprocher. Je me sens oppressé au point d’éclater. Je me relève brusquement pour retenir d’un geste le plafond et, au même moment, j’entends la clef tourner dans la serrure. Je me précipite vers la bassine d’eau pour faire l’ablution de ma dernière prière. Dès que mes mains touchent l’eau, je réalise que le plafond est toujours à sa place ainsi que les murs et la porte est toujours fermée ». Interrogé sur l’écrit de cet ouvrage, il tient à souligner «En fait, c’est une idée qui me trottait dans la tête, il y a bien longtemps, ce n’est que, dernièrement, et ce grâce, à ma famille que j’ai pu l’écrire. «Ce n’est pas un livre facile à écrire car le plus dur était de revivre les moments vécus. J’ai fait plusieurs tentatives pour écrire ce livre, à chaque fois j’abandonnais. Il y a, seulement, une année que ma famille m’a encouragé à vaincre mon émotion. En 6 mois, j’ai terminé son écriture ». Toutefois, l’écriture de cet ouvrage l’a rendu agressif et il a fini par se recroqueviller sur lui-même, il n’avait même pas l’appétit pour manger ni pour dormir, il a retrouvé son calme que lorsqu’il a terminé d’écrire le livre, en témoigne son épouse. Il poursuivra «A travers ce récit, je veux contribuer à écrire l’histoire de la guerre d’Algérie, et en même temps transmettre le message de mes compagnons à l’adresse des futures générations. Parmi les souvenirs qui l’ont marqué, il témoigne en pleurs «l’exécution de Miloud Bougendoura et Makhlouf. Lorsque Makhlouf a été guillotiné en premier, ligoté, Bougendoura s’agenouille pour embrasser la tête de ce martyr. Une image que je n’oublierai jamais. Prochainement, Mustapha Boudina envisage d’écrire un autre livre sur le syndicat. Samira Sidhoum. Horizons Citer Link to post Share on other sites
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