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L'échec annoncé de l’opération « mains propres »


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La lutte contre la corruption a-t-elle fait long feu ? Une année après l’éclatement du premier grand scandale lié à des affaires de corruption dans l’administration et les entreprises publiques, avec l’arrestation, en septembre 2009, de quatre premiers suspects dans l’affaire de l’autoroute est-ouest, l’opération « mains propres » à l’algérienne est loin d’être un succès.

 

Le bilan de la pêche est en effet maigre : une dizaine de personnes mises sous mandat de dépôt ou placées sous contrôle judiciaire dans le cadre des enquêtes sur des affaires de corruption dans le projet de l’autoroute est-ouest, la gestion de Sonatrach et des projets dans le secteur des transports. Malgré l’implication de nombreux étrangers et d’entreprises étrangères, aucun mandat d’arrêt international n’a été émis. Aucune commission rogatoire internationale n’a été décidée pour permettre de poursuivre les enquêtes à l’étranger, comme au Luxembourg par exemple où résidait l’homme d’affaires Chani Medjdoub, principal accusé dans le dossier de l’autoroute est-ouest, ou en Chine, pays du groupement Citic-Crcc en charge des lots centre et ouest du projet.

 

Des interrogations demeurent également sur les responsabilités du ministre des Travaux publics Amar Ghoul et d’autres personnalités issues de son parti, le MSP. On ignore également où sont passées les sommes d’argent versées sur les comptes des différents intermédiaires. Officiellement, la justice poursuit ses investigations dans ce dossier. Mais de nouveaux rebondissements paraissent peu probables.

 

Dans l’affaire Sonatrach, le dossier semble vide. Les accusations à l’encontre de l’ancien PDG, ses deux enfants et d’anciens vice-présidents se limiteraient à un petit contrat attribué à une société allemande de télésurveillance selon la méthode du gré à gré. Une telle enquête méritait-elle tout le bruit et toute la médiatisation qui l’avait entourée au point de déstabiliser Sonatrach et ternir l’image de l’Algérie à l’étranger ? Aujourd’hui, les investisseurs étrangers boudent la quasi-totalité des secteurs, y compris celui des hydrocarbures et l’Algérie pourrait être amenée à modifier ses lois sur l’attribution des contrats pétroliers pour pouvoir attirer des groupes internationaux.

 

Même le départ de Chakib Khelil, officiellement lié à ce scandale de corruption, parait aujourd’hui suspect. Il semble être davantage le résultat de l’issue d’un bras de fer au sommet de l’Etat que la conséquence des investigations sur Sonatrach. Pour preuve, Saipem, groupe italien au cœur des enquêtes sur les contrats internationaux de Sonatrach, est revenu en grâce en Algérie. Il a annoncé, lundi 20 septembre, avoir remporté un nouveau gros contrat en Algérie. Ironie

de l’histoire, le groupe italien n’a même pas mentionné le montant du marché, préférant noyer le tout dans une annonce englobant deux autres contrats obtenus en Afrique.

 

Désormais, on parle d’un éventuel retour en grâce de l’ancien ministre de l’Energie, surtout après la bonne surprise de l’arbitrage international favorable à Sonatrach dans le dossier du prix du gaz vendu à l’Espagne. Pour le président de la République, seul un « patriote » était capable de mener une telle bataille qui devrait rapporter à l’Algérie, en comptabilisant les pénalités, 2,2 à 2,3 milliards de dollars.

 

Dans le secteur des transports, excepté le directeur de la Planification de ce ministère, arrêté dans le cadre de l’enquête sur l’attribution du contrat d’équipement du métro d’Alger au groupe allemand Siemens, les investigations n’ont pas beaucoup avancé. Pourtant, aucun grand projet géré par ce ministère n’a été livré. Les retards et les surcoûts s’accumulent. Comme pour l’autoroute et Sonatrach, les groupes étrangers cités dans ces affaires de corruption, n’ont à aucun moment été inquiétés.

 

En fait, l’échec annoncé de l’opération « mains propres » n’est pas surprenant. En Algérie, peu de grandes enquêtes sur la corruption ont abouti depuis l’indépendance. L’exemple qui illustre cette situation est sans doute le scandale Khalifa dont le procès n’a pas révélé les tenants et les aboutissants de cette affaire.

 

(tsa-algerie.com)

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