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Essai : Son titre? Sans titre?


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« 3ich la vie » aussitôt un rictus narquois se dessina sur ses lèvres. Sur l’affiche, des jeunes de sons âge transpirant un bonheur faussement reproduit à son goût, presque indécent.

 

Tout en continuant leur balade forcée, il continua à ruminer ce slogan déplacé et abject dans sa tête.

 

-Quelle vie ? C’est quoi vivre ?

 

Pour lui, l’existence qu’il mène n’est qu’un combat inégal pour la survie rien de plus.

 

-Encore heureux que le suicide soit Hram. Souffla t-il à Mika, qui lui, reluquait une jeune hijabiste new age.

 

-Bah, je serais plus là depuis longtemps sinon. Sans trop s’attarder sur ce qu’il vient de lâcher.

 

-Regarde, regarde, Allah i barek…

 

C’est vrai que le Hijeb new age n’as plus rien en commun avec celui d’antan au lieu de cacher il montre, au lieu de calmer il excite, et au lieu de préserver il détruit.

 

-C’est normal, c’est la religieuseté actuelle.

 

Normal, Allahghaleb, Inchallah, autant de répliques formatées qu’on balance à tout va de nos jours, synonyme de notre incapacité, de notre insignifiance dans un pays où valait mieux mourir en martyr, durant une guerre dont personne n’en connait la véritable histoire, alors que, paradoxalement, tout le monde la scande fiévreusement

 

-Din rabi, faut être FLN-iste pour espérer vivre dans ce bled ? Cette phrase lui échappa mais le soulagea en même temps.

 

Ce à quoi relança Mika après quelque long silence.

 

-L’autre jour, j’étais chez El-hadj, tu connais, celui de la pizzeria, on parlait des anciens combattants, et là il me sort le dossier du propriétaire des lieux, et devine à combien s’élève sa rente ?

 

-Un ancien Moujahid ?

 

-Ouep.

 

- Je sais pas, 40 ?

 

-40 millions ? Il éclata d’un rire dépité.

 

-100 milliouuun par mois ! En faisant exprès de rallonger le « ou ».

 

Et il se lança dans une énumération des biens de ce Moujahid digne d’un huissier.

 

-Ecoutes bien! Deux appartements au centre ville, trois magasins en bas de ces derniers, une licence de taxi, la même que j’essaie de louer pour faire le chauffeur de taxi, une pension de retraite et une autre d’ancien combattant et pour finir sa villa en bord de mer.

 

Son visage embrunit, honteux de son existence, il faisait tourner dans sa main une pièce de cinquante dinars, destinée à payer les deux thés au citron qu’ils allaient commander, comme à leur habitude, à la terrasse du café où ils vennaient de s’installer, fatigués par leur marche forcée.

 

-100 millions ! C’est hram sérieux, tout ça parce qu’il a eu la chance d’être nait au bon moment ? Je suis certain que durant la guerre, comme tant d’autres, il était entrain de piquer du riz en Tunisie !

 

Il s’était mis à postillonner en déblatérant à l’encontre de ces « pseudo-Moudjahiddines », coupé brutalement dans son élan par le garçon de café, venu pour prendre notre commande.

 

-Deux thés. Lui balança t-il, dépité.

 

-Citron, rajouta son complice.

 

Après un petit silence celui-ci l’interrogea :

 

-La bourse, ils l’ont versée ? Remarquant l’air blafard de Mika.

 

-Aucune idée, et puis de toute façon depuis qu’on me l’a sucrée, je m’en fous.

 

Mika s’était vu retirer sa bourse d’étudiant à cause de ses échecs successifs dans ses études. Connaissant la susceptibilité de son compagnon à ce sujet, il n’hésita pas à enfoncer le clou, et lui lança en souriant :

 

-T’avais qu’à ne pas tricher cette année là!

 

-ça t’amuse ?

 

Tout en injuriant cet enseignant, il se mit à défendre sa cause. Devant une injustice on continue à se défendre refusant la sentence, s’arrangeant avec la peine.

 

-Il n’a même pas pu prouver son accusation, n’ayant que pour seul argument que cette phrase qui m’écœure rien qu’en y pensant « l’enseignant ne se trompe jamais ». Achevant son plaidoyer par un lourd Astaghfirullah.

 

Après cet incident, Mika avait perdu goût aux études, ce qui explique ses échecs à répétitions.

 

Entre temps, les thés au citron arrivèrent à point nommé, à force de s’égosiller on a très vite soif.

 

Son complice amusé par cette représentation volontairement provoqué, trempa à son tour ses lèvres dans son thé au citron, le regard porté sur les trépassant au devant.

 

ps: Merci de signaler les fautes, et toute critique est bonne r :51:

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