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L’ingratitude à la barbouze : Tajouz ou Latajouz… ?


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L’ingratitude à la barbouze : Tajouz ou Latajouz… ?

 

« Prévoir l’ingratitude. – Celui qui donne quelque chose de grand ne trouve pas de reconnaissance; car le donataire, rien qu’en le recevant, a déjà trop lourd à porter.» (Friedrich Wilhelm Nietzsche)

 

Depuis la Grèce antique, peuple et souverains épiques n’ont cessé de vénérer leurs penseurs aux esprits éveillés par la sagesse et les flambeaux scientifiques. Il leur fut toujours réservé une place de choix auprès de la cour et du trône des rois. Ce siège emblématique qui se laissait harmonieusement ajuster de bas en hauteur - besoin du pilotage de la machine de société oblige - par les mécaniciens-éclaireurs…

Sans être un méticuleux historien dépoussiérant, sous des lunettes à verre chercheur alourdi par les durs labeurs, les pages de gloire des civilisations ayant marqué en lettres d’or les chapitres du sablier humain, le commun des badauds bigleux sait pertinemment voire est imperturbablement convaincu que seules les nations qui ont, tout au long des tumultueuses rotations millénaires de la terre sur son orbite, honoré et partagé les rênes de leur destin avec les Hommes du savoir, ont eu le mérite et le privilège d’occuper les grands titres de l’encyclopédie humaine.

Dans le contexte arabo-musulman, le règne des Abbassides demeure un exemple on ne peut plus éblouissant tant par ses lumières qui balayèrent les ténébreuses nuits qui régnaient sur le quotidien humain notamment au vieux continent - la civilisation andalouse en fut le cas concret resplendissant - que par la place qu’occupèrent les érudits au sein de ce maillon fort de la civilisation musulmane. Le Calife Haroune Rachid tout comme son fils Al-Mamoune qui hérita du trône, encouragèrent et honorèrent les Hommes de sciences au point où ces derniers furent promus à des rangs indétrônables en tant que conseillers incontournables et eurent même le verbe souverain sine qua none dans les décisions vitales pour un Califat qui demeure - n’en déplaise aux nostalgiques - inimitable.

Beaucoup d’eaux tempétueuses coulèrent sous les ponts de l’Euphrate et du Nil, leur gestation finit par accoucher des héritiers d’Avicenne et d’Ibn Khaldoun métamorphosés - nuits coloniales semant misères et ignorances aidant - en une plèbe réduite à un bétail « d'hommes qui ont des cœurs pour ne pas comprendre, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre. Comparés à des bestiaux, ils sont plus égarés encore. Tels sont ceux qui vivent dans l'insouciance ! »1. Fouettés et domptés par la monotonie des sédiments, ils empruntèrent aveuglement, dans une quête de Sisyphe, un sentier bourbeux et sans éclairage reliant l’étable avec le maigre pâturage « qui ne peut ni engraisser ni apaiser la faim. »2...Néanmoins, les esprits illuminés n’ont cessé d’éclore au sein de ces chemins constellés par les dos-d’âne de l’ignorance.

Parallèlement, en atterrissant sur les pistes de notre actualité nationale, il ne peut nous échapper cette ingratitude gratuite ornée par la cerise de l’amnésie hilarante « offerte » à des êtres caractérisant le pôle du savoir toutes disciplines confondues.

Ne fut-il pas un temps où - conjoncture d’une société en ébullition oblige - notre unique (bien qu’elle ait été multipliée par le copier/coller) très chère et vénérée nous régala par des menus succulents entre autres le plat de l’émission « El Jaliss » !? On y découvrit ainsi, avec une fierté réconfortante, des Hommes dont les noms, quoique « méconnus » par les héritiers illégitimes de Malek Bennabi, retentissaient dans les universités et centres de recherches occidentaux ! Cependant, nous fûmes vite désenchantés, en assistant « impuissant » et incrédules, à la disparition, sous l’effet du génie de la lampe d’Aladin, de cette fenêtre qui valorisa - le temps de l’entracte - le savoir et nous nous contentâmes, sous la danse de la traite des africains, de Bled music… !!

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En effet, nul ne peut se libérer de sa potence en ressassant la disparition sous silence, un certain 13 janvier 2007 - où Cheâayeb Lekhdim était plus occupé par la partie des partis qui lui fut, à tort ou à raison, illégitimement impartie - d’un Mustaha Lacheraf léguant entre autres « L'Algérie : nation et société » ou d’un Moufdi Zakaria, géniteur de notre hymne national, éteint sous l’ombre de l’exil, tout comme tant d’autres…

Des évènements que les mass-médias « officiels », défiant un tant soit peu le boulet de l’appareil idéologique !, y auraient extrait une argile de qualité pour toutes les poteries auxquelles elles pouvaient prétendre ?

Malheureusement, la récente extinction du professeur Mohamed Arkoun, tombant comme la foudre, est venue confirmer encore une fois - une fois n’est pas coutume - que ce polygone étoilé où fut écrite El Mokadimma d’IBN KHALDOUN, demeure hanté par ce mauvais œil qui voulait le qualifier d’hâté le jour où il essaya vainement, par ses sortilèges, de lui faire avaler ses couleuvres comme quoi l’homme « ALLAH YAHFADNA » avait atterri sur la lune !!!

Un « non-évènement » comme la disparition de cet éminent islamologue, dans ce contexte où l’amalgame d’Al-Qaida, le Wahhabisme, le Salafisme, le chiisme, le terrorisme à la barbouze avec ses dubitatifs Yajouz et Layajouz…régnant par les surenchères à confusion et des actes sanguinaires à profusion et intronisant des « nouveaux héros » (liaison facultative), inquiète à plus d’un titre !?

Le maire de Paris, en estimant, dans son hommage rendu au professeur émérite qui avait choisi de faire vivre et rayonner sa pensée et son action au sein de la prestigieuse Sorbonne, que « sa » ville était endeuillée par la disparition de ce penseur hors pair et fervent artisan du dialogue entre les monothéistes, doit inciter plus d’un « sous-éclairé » se grattant les neurones et ayant le mérite d’échapper au syndrome patastèque3, à se parler sans ambages, en cherchant le pourquoi de cet abime labyrinthique qui nous retient par ses barrages, à la merci de son bouclage, quoique nos piètres soubresauts puissent nous leurrer par des horizons de mirages… !

On aurait tellement ambitionné d’entendre des noms comme « un » Elias Zerhouni gérant la commande du dispendieux vaccin contre la dubitative grippe H1N1, ou « un » Tayeb Hafsi chargé de restructurer l’économie trébuchant dans l’import/import, tout comme des centaines d’autres…, qui furent cédés clé-en-main avec exonération de toutes les taxes douanières - accord tout azimut, sans limite, oblige -?

Mais au vu de ces cas d’illettrés polyglottes qui ont la possibilité de se voir propulsés par l’ascenseur du chkara4 pour atterrir sur les pistes des deux illustres chambres, aux pouvoirs magiques, pour y lever, au détriment d’un 24 février si cher à AISSAT Idir, inlassablement et en toute quiétude des bras, alourdis par « la trentaine », se contredisant par un « oui » souverain délogé, paradoxalement, par un « non » officiel quant à la dénationalisation des hydrocarbures, la nuit a encore de belles lunes devant elle avant qu’elle ne soit délogée par un soleil flamboyant !?

Autant en emporte le vent, tant qu’« Un homme qui vient d'être placé ne se sert plus de sa raison et de son esprit pour régler sa conduite et ses dehors à l'égard des autres; il emprunte sa règle de son poste et de son état: de là l'oubli, la fierté, l'arrogance, la dureté, l'ingratitude. »5.

 

B.KHELFAOUI

 

Notes :

 

1- Coran LXXXVIII, 7

2- Coran VII, 179

3- Mot composé de patate et pastèque, désignant la préoccupation majeure de Cheâayeb Lekhdim

4- L’IGF- parait-il - veut, courageusement et souverainement, se pencher sur le cas des nouveaux riches… !

5- Jean de La Bruyère, «Les Caractères », (1696), VII, 51

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