Guest anais Posted September 7, 2007 Partager Posted September 7, 2007 Bernard Vaissière : "Oui, les abeilles pourraient disparaître" Par Jean-Luc Goudet - Futura-Sciences Les populations d’abeilles déclinent partout dans la monde. Le fait est connu depuis longtemps et la presse s’est récemment emparée du sujet. Bernard Vaissière, chercheur à l’Inra et un des rares spécialistes français de la pollinisation, fait pour Futura-Sciences un point sur cette question. Bernard Vaissière est chargé de recherche à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), à Avignon, et animateur du Laboratoire de pollinisation entomophile. Les recherches de son équipe concernent les interactions entre le pollen, son vecteur (vent ou insecte) et le pistil, l’efficacité pollinisatrice, les relations entre abeilles et paysages, et l’impact de la pollinisation sur l’agriculture. Futura-Sciences : Que sait-on vraiment du déclin des populations d’abeilles dans le monde ? Bernard Vaissière : Nous ne connaissons pas précisément les effectifs. Les chiffres qui ont circulé dans des articles de presse récents sont faux. Tout d’abord, il faut savoir que les abeilles ne sont pas les seuls insectes pollinisateurs - même si ce sont les principaux - et que, parmi elles, il n’y a pas que l’abeille domestique, comme beaucoup de monde le pense en France… Il y a mille espèces d’abeilles dans notre pays et 20 000 dans le monde ! Ce qui est certain, c’est que nous disposons d’éléments clairs montrant une réduction des populations. En juillet 2006, un article publié dans Science démontrait le déclin des populations d’abeilles sauvages (sans les bourdons) au Royaume-Uni et en Hollande. Fin 2006, les résultats d’une étude américaine indiquaient un déclin semblable aux Etats-Unis. Pour les abeilles domestiques, on a observé, aux Etats-Unis également, une très forte mortalité hivernale, de 30 à 50 % des colonies à la sortie de cet hiver et de l’hiver 2005-2006, contre 5 à 10 en situation normale. En France et en Belgique, cette mortalité hivernale avait atteint les mêmes valeurs ces dernières années mais, selon le CNDA (Centre national du développement apicole), la mortalité est redescendue l’hiver dernier à 8 à 10 %. Abeille domestique (Apis mellifera) en train de récolter du nectar sur une fleur de mauve © INRA / N. Morison FS : Connaît-on les causes de ce retour apparent à la normale ? Bernard Vaissière : Non. S’agit-il d’un simple répit, dû par exemple à un hiver plus doux ? L’interdiction du Gaucho et du Régent est également une cause possible. Mais nous n’avons pas de preuve. FS : Une équipe américaine vient de publier dans Science un article qui pointe la responsabilité d’un virus pour l’effondrement des colonies d’abeilles domestiques. Pensez-vous que cela soit possible ? Bernard Vaissière : Il s’agit de l’Israeli Acute Paralysis Virus. L’Acute Paralysis Virus était déjà connu, y compris en France, et il est bien sûr possible qu’il soit le principal agent responsable. Mais les causes de mortalité des colonies d’abeilles domestiques peuvent êrte multiples et il est toujours difficile de démêler les phénomènes potentiellement multifactoriels. Il est fort possible aussi que l’alimentation, les pesticides, et un Varroa destructor, un acarien parasite, aient joué un grand rôle. Cet acarien affaiblit les abeilles et les rend plus sensibles à d’autres facteurs, comme par exemple une infection virale. FS : Les abeilles sont-elles vraiment en danger ? Bernard Vaissière : Oui. Je pense qu’aujourd’hui la possibilité d’un déclin important des populations d’abeilles, voire de la disparition complète de certaines espèces, est réelle. L’abeille domestique est un peu un baromètre des populations sauvages, dont nous n’avons pas les moyens de connaître les effectifs. En France particulièrement, il y a très peu de chercheurs travaillant sur les pollinisateurs et la pollinisation par les insectes. Dans mon équipe, nous sommes trois scientifiques dont deux enseignants-chercheurs. Nous n’avons pas embauché depuis 18 ans ! Et les spécialistes des insectes pollinisateurs ont pour la plupart plus de soixante ans… En revanche, nous savons que les abeilles sont fragiles et nous savons pourquoi : elles se nourrissent presque exclusivement de nectar et de pollen que les plantes produisent pour elles. C’est le fruit d’une longue coévolution avec les plantes à fleurs. Les insectes herbivores qui mangent les feuilles, par exemple, ingèrent eux toutes sortes de poisons comme des alcaloïdes et des tanins, et se défendent à l’aide d’enzymes de détoxification. Les abeilles, elles, sont très mal pourvues avec ces enzymes. FS : Le pollen n’est pas seulement transporté par les insectes : il y a le vent aussi… Bernard Vaissière : Nous avons étudié cette question. A part les insectes, les plantes à fleurs ont deux autres modes de pollinisation principaux en Europe : l’autopollinisation passive (la pollinisation a lieu au sein d’une même fleur par contact direct des anthères et du stigmate ou par gravité, c’est le cas du blé par exemple) et la pollinisation par le vent. Mais la pollinisation par les insectes (essentiellement les abeilles) intervient dans 80 % des espèces de plantes à fleurs. Comme le disait Jean Louveaux, qui fut directeur à l’Inra de Bures-sur-Yvette, les insectes pollinisateurs représentent une faible biomasse, mais ils sont néanmoins très importants : ils agissent comme des catalyseurs. FS : Les plantes cultivées sont-elles concernées ? Bernard Vaissière : Selon une étude internationale menée sur 115 cultures et dans 200 pays, par des équipes de France, d’Allemagne, des Etats-Unis et d’Australie, les trois quarts des cultures sont pollinisées majoritairement par les insectes. C’est le cas pour la plupart des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, ainsi que celles des fruits à coques, des épices, du café et du cacao. Seules 25 % des cultures n’en dépendent pas du tout (principalement les céréales comme le blé, le maïs et le riz). Au total, c’est 35 % de la production mondiale de nourriture qui provient de cultures dépendant de la pollinisation par les insectes. FS : Y a-t-il une prise de conscience de l’importance de ce phénomène ? Bernard Vaissière : En 2004, l’Europe a lancé le programme Alarm (Assessing Large-scale environmental risks for biodiversity with tested methods) qui se terminera en 2008. Il y a déjà eu des avancées, comme l’article sur le déclin parallèle des abeilles sauvages et des plantes pollinisées par les abeilles paru dans Science en juillet 2006. Il y a aussi plusieurs pistes qui sont explorées pour renverser la tendance comme par exemple les jachères fleuries, sur lesquels des travaux sont en cours pour mesurer leur impact sur le maintien des populations de pollinisateurs. Mais certaines entreprises phytosanitaires se sont emparées de cette piste et les chiffres annoncés sont parfois douteux… L’effet n’est probablement bénéfique que si l’on choisit bien les espèces plantées et leurs dates de floraison, et l’on manque encore de recul pour faire des recommandations précises sur l’impact et les surfaces minimales nécessaires. FS : La situation vous semble-t-elle réversible ? Bernard Vaissière : Tant que les espèces n’ont pas disparu, elle l’est… même si le système haplo-diploïde des abeilles ne favorise pas le maintien des petites populations. Et il y a des signes positifs, comme le programme Alarm. Ces actions sont encore modestes mais, comme les insectes pollinisateurs, elles pourraient agir comme un catalyseur… Bourdon terrestre (Bombus terrestris) en train de faire vibrer une fleur de tomate pour en extraire le pollen © Inra / N. Morison Bourdon terrestre (Bombus terrestris) en train de faire vibrer une fleur de tomate pour en extraire le pollen © Inra / N. Morison suite... Citer Link to post Share on other sites
pmat 276 Posted September 7, 2007 Partager Posted September 7, 2007 bonjour elkhayam bonjour anais merci pour le sujet et on aura oublier alors L'Ours et le Loup ou la on ose dire et le voir se faire abbatre directement l'homme aura contribué a sa propre fin Citer Link to post Share on other sites
Guest anais Posted September 7, 2007 Partager Posted September 7, 2007 es vraies causes de la mortalité des abeilles AFSSA Selon les derniers chiffres de l'AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) à paraître dans le prochain magazine Valeurs Vertes, les colonies d'abeilles sont en partie décimées dans 14 départements français. Deux ans après l'imbroglio politico-médiatique sur les abeilles et l'interdiction de pesticides, les abeilles meurent toujours. * 87% des Français qui jardinent sont prêts à changer leurs habitudes pour améliorer la biodiversité et sauver les abeilles; * 14 départements tirent la sonnette d'alarme (Alpes-de-Haute-Provence, Aveyron, Deux-Sèvres, Dordogne, Haute-Garonne, Hérault, Loire, Lozère, Puy-de-Dôme, Pyrénées Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Sarthe, Vienne,Haute-Vienne). La biodiversité en danger Parasite venu d'Indonésie (Varroa), diversité florale appauvrie entraînant une mal-nutrition des abeilles, hiver rude et été sec, intoxication… les scientifiques et les apiculteurs sur le terrain s'accordent à dire qu'il existe une conjonction de causes expliquant la mortalité des abeilles. « Au mois d'août, la biodisponibilité (alimentation) pour les abeilles décroît (en raison notamment de la hausse des températures), alors que le risque Varroa est maximal. Elles sont donc surexposées. A partir du moment où cet agent pathogène touche l'abeille, il la fragilise et facilite l'arrivée d'autres maladies dites opportunistes. Celles-ci profitent de l'entrée du virus pour s'engouffrer dans la brèche. C'est le cas de la nosémose par exemple, une autre maladie qui fait des ravages » explique Philippe Lecompte apiculteur bio à Reims. La mise à mal de la biodiversité est la raison majeure de l'hécatombe des abeilles qui deviennent sensibles à d'autres agressions. Les Français qui jardinent au secours des abeilles Selon un sondage réalisé par BVA pour le magazine Valeurs Vertes, 91% des Français qui jardinent estiment que la biodiversité est importante pour la survie des abeilles. Si 70% d'entre eux déclarent ne pas tenir compte de l'apport nutritif des fleurs qu'ils plantent, 88% souhaiteraient que ce type d'informations figure sur les emballages des plantes. Ils sont ainsi 87% à être prêts à changer leurs habitudes pour améliorer la biodiversité. Une véritable démarche de progrès peut être mise en œuvre avec les jardiniers qui sont des acteurs de la biodiversité au même titre que les agriculteurs et les apiculteurs. Reste à savoir si les professionnels de la filière jardinage introduiront par exemple des mentions relatives à la nutrition des abeilles sur leurs emballages. Les jachères fleuries permettent de réintroduire de la biodiversité Des expériences inédites, bénéfiques pour les apiculteurs et les agriculteurs ont été mises en place dans différents départements. Il s'agit de terrains agricoles inutilisés qui sont transformés en jachère apicoles (polliniques) pour observer le comportement des abeilles. Celles-ci y trouvent des fleurs très riches en pollen (seule source de protéine pour elles) et nectar (pour la fabrication du miel). L'objectif de ces jachères est de réintroduire la biodiversité dans l'espace rural et d'apporter une variété de nourriture pour les abeilles. Résultat : elles ont une meilleure santé et de meilleur rendement en miel. Valeurs vertes est le média pionnier du développement durable. Magazine indépendant, il a été créé dès 1992. Bimestriel, il est diffusé à plus de 15000 exemplaires sur abonnement et en kiosque. La biodiversité des pollinisateurs est indispensable Source : INRA La survie ou l'évolution de plus de 80 % des espèces végétales dans le monde et la production de 84 % des espèces cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation par les insectes. Ces insectes pollinisateurs sont pour l'essentiel des abeilles, dont il existe plus de 1 000 espèces en France. Partout dans le monde et plus encore dans les pays industrialisés comme la France, les populations de ces abeilles sont en déclin et de nombreuses espèces sont menacées. En effet, l'élimination de leurs sites de nidification (disparition des haies et remembrements, urbanisation), la raréfaction des plantes qui leur fournissent nectar et pollen (liée à la monoculture et l'utilisation d'herbicides), et les épandages de pesticides sont autant de facteurs qui contribuent à éliminer les pollinisateurs. Les conséquences positives de la biodiversité des pollinisateurs sur la biodiversité des plantes et sur les activités humaines, et en particulier sur l'agriculture, commencent néanmoins à être reconnues et même chiffrées en termes économiques en utilisant une méthodologie développée à l'INRA. Des abeulles avant tout : Beaucoup d'insectes visitent les fleurs, mais parmi eux les abeilles ont une relation particulière-ment indissociable avec les fleurs. Le mutualisme qui les lie (relations mutuellement bénéfiques), a conduit à la coévolution et à la diversité des espèces que l'on connaît aujourd'hui. Plus de 20 000 espèces d'abeilles dans le monde contribuent à la reproduction sexuée, et donc à la survie et à l'évolution de plus de 80% des espèces de plantes à fleurs. Ces fleurs leur offrent nectar, pollen, mais aussi huile, chaleur, parfum, leurre sexuel — ou parfois rien du tout ! — en échange de ce service, d'apparence modeste mais essentiel, que constitue le transport de leur pollen depuis les étamines productrices jusqu'aux stigmates du même ou d'un autre individu, permettant la fé-condation. Préalable incontournable à la reproduction sexuée des plantes à fleurs, la pollinisation par les abeilles reste encore aujourd'hui un phénomène fascinant et méconnu. ALARM, un programme européen pour sauver les pollinisateurs Le programme européen ALARM (Assessing LArge-scale environmental Risks for biodiversity with tested Methods*) a pour objectif sur cinq ans (2004-2008) d'évaluer les risques encourus par la biodiversité terrestre et aquatique et l'impact potentiel de son déclin à l'échelle de l'Europe. Avec 52 partenaires, c'est le plus gros programme européen jamais conduit sur la biodiversité. ALARM comprend 4 modules (changements climatiques, produits chimiques, espèces invasives et pollinisateurs) complétés par un module transversal socio-économique. Les chercheurs de l'INRA d'Avignon sont partenaires du module Pollinisateurs et sont chargés d'évaluer l'impact agronomique et économique de l'évolution des populations de pollinisateurs sur l'agriculture de l'Union Européenne. Biodiversité des pollinisateurs Bourdon terrestre (Bombus terrestris) en train de "vibrer" une fleur de tomate pour en extraire le pollen © INRA / N. Morison L'incidence de la pollinisation par les abeilles est difficile à mesurer car d'autres agents comme le vent ou l'auto-pollinisation passive contribuent aussi à la pollinisation de la plupart des plantes. Lorsque l'on parvient à éliminer ces facteurs ou à quantifier leur action, on réalise combien le rôle des abeilles est important. Ainsi des chercheurs de l'INRA ont mis récemment au point une méthodologie qui a montré que la pollinisation par les abeilles contribue pour 70% de la production de semences chez l'oignon par exemple. Au delà du simple rendement, la qualité germinative des graines issues des fleurs visitées par les abeilles est supérieure de plus de 10% à celle des graines produites par les fleurs pollinisées uniquement par le vent. Les abeilles interviennent dans la pollinisation de très nombreuses cultures, comme les rosacées fruitières (abricotier, amandier, cerisier, fraisier, pêcher, poirier, pommier, prunier), les cucurbitacées (courgette, melon, pastèque), les solanées (tomate, poivron), le kiwi, les cultures oléagineuses (colza, tournesol) et protéagineuses (féverole), et de nombreux légumes et condiments (artichaut, chou, fenouil, oignon, persil, poireau, scarole et frisée) et cultures fourragères (luzerne, trèfle) pour leur semence. Quand on y regarde de près, il est difficile d'imaginer un seul repas auquel les abeilles ne soient pas associées de près par leur activité pollinisatrice ! Suite... Citer Link to post Share on other sites
Bainymnanialt 10 Posted October 1, 2007 Partager Posted October 1, 2007 Health life La qualita` migliore farmacia canadese. La spedizione mondiale, nessuna prescrizione. Il piu` economico sull'internet! Visitare il nostro negozio! - Il mecidine di Qualita` - I prezzi Migliori. - Tutti i tipi di droghe. - Nessuna prescrizione ha richiesto. - Comprare il cialis. Citer Link to post Share on other sites
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