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« Mes voyages en Algérie »* de Guy de Maupassant : entre lucidité et xénophobie


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C’est un texte surprenant et instructif que viennent de donner à lire les éditions Lumières Libres, sises à Aït Saâda, sur les hauteurs majestueuses de l’Akfadou, dans la wilaya de Béjaïa. « Mes voyages en Algérie » de Guy de Maupassant nous fait découvrir l’Algérie du 19ème siècle ; le journaliste et écrivain français brosse des tableaux saisissants de la nature grandiose et magnifique et des êtres humains qu’il rencontre. Tantôt le célèbre nouvelliste se fait humaniste, tantôt il est carrément xénophobe.

 

C’est en juillet 1881 que Guy de Maupassant arrive à Alger ; il rédige alors des chroniques pour le journal « le Gaulois ». L’écrivain est tout de suite ébloui par la capitale algérienne. « Féerie inespérée et qui ravit l’esprit ! Alger a passé mes attentes. Quelle est jolie, la ville de neige sous l’éblouissante lumière ! Une immense terrasse longe le port, soutenue par des arcades élégantes », écrit-il.

 

Alger est déjà à cette époque, une ville qui grouille de monde, où le tutoiement est de rigueur et où la vie se savoure sous le soleil éclatant. « De la pointe de la jetée, le coup d’œil sur la ville est merveilleux. On regarde, extasié, cette cascade éclatante de maisons dégringolant les unes sur les autres du haut de la montagne jusqu’à la mer », raconte Guy de Maupassant. Mais les injustices de la colonisation ne peuvent pas échapper au journaliste.

 

Le souvenir de Bouamama est rappelé par l’auteur de « Boule de suif » qui traite ce révolté algérien de farceur. « Bien malin celui qui dirait aujourd’hui, ce qu’était Bouamama. Cet insaisissable farceur, après avoir affolé notre armée d’Afrique, a disparu si complètement qu’on commence à supposer qu’il n’a jamais existé. Des officiers dignes de foi, qui croyaient le connaitre, me l’ont décrit d’une certaine façon ; mais d’autres personnes non moins honnêtes, sûres de l’avoir vu, me l’ont dépeint d’une autre manière », affirme-t-il.

 

Guy de Maupassant est d’une lucidité certaine quand il comprend que les problèmes ne vont pas s’arrêter. « Notre système de colonisation consistant à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère, nous verrons encore d’autres insurrections », confie-t-il. De Ksar El Boukhari, l’écrivain dit que c'est le pouls des insurrections, vu sa position stratégique qui fait de ce « village, une sorte de trait d’union entre les Arabes du littoral et les Arabes du Sahara ». La Kabylie ne laisse pas indifférent l’écrivain qui constate que cette région est plus peuplée que le département le plus peuplé de France.

 

A Bejaïa, l’écrivain tombe sous la magie des lieux. « Enfermé par une ceinture de montagnes bizarres, aux crêtes dentelées, étranges et charmantes, aux flancs boisés, le golfe de Bougie, bleu d’un bleu crémeux et clair, cependant d’une incroyable transparence, s’arrondit sous le ciel d’azur, d’un azur immuable qu’on dirait figé. Au bout de la côte, à gauche, sur la pente rapide du mont, dans une nappe de verdure, la ville dégringole vers la mer comme un ruisseau de maisons blanches », décrit-il.

 

L’écrivain-voyageur essaie de comprendre un pays immense qui l’attire comme un aimant mais il n’échappe pas aux clichés. « Qui dit Arabe dit voleur, sans exception », écrit lamentablement Guy de Maupassant. L’esprit colonialiste était, à ce moment-là, également dans la tête des écrivains.

 

*« Mes Voyages en Algérie », de Guy de Maupassant, éditions Lumières libres, 108 pages, 350 DA.

 

in : tsa-algerie.com

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Ou comment un livre qui insulte les Algériens est en vente libre :mdr::mdr:

 

Ou aussi comment un éditeur "Algérien" ose publier ce genre de torchons racistes !

 

Et vive la démocratie et la liberté d'expression !

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ou comment s'insurger de 4 mots sortis de leur contexte historique et pousser des cris d'orfraie

 

vive la démocratie et la liberté d'expression

 

Essaye d'écrire "les juifs sont des voleurs" et va chercher un éditeur en Europe ! :gun_nep:

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Ou comment un livre qui insulte les Algériens est en vente libre :mdr::mdr:

 

Ou aussi comment un éditeur "Algérien" ose publier ce genre de torchons racistes !

 

Et vive la démocratie et la liberté d'expression !

 

cet éditeur a bien saisi toutes les conséquences résultant de ce qu'il est advenu de la loi criminalisant le colonialisme ... pour se faire du blé ...

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cet éditeur a bien saisi toutes les conséquences résultant de ce qu'il est advenu de la loi criminalisant le colonialisme ... pour se faire du blé ...

 

Malheureusement , le "cabinet noir " laisse faire et ne censure que ce qui touche au régime et menace sa pérennité !

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C’est un texte surprenant et instructif que viennent de donner à lire les éditions Lumières Libres, sises à Aït Saâda, sur les hauteurs majestueuses de l’Akfadou, dans la wilaya de Béjaïa. « Mes voyages en Algérie » de Guy de Maupassant nous fait découvrir l’Algérie du 19ème siècle ; le journaliste et écrivain français brosse des tableaux saisissants de la nature grandiose et magnifique et des êtres humains qu’il rencontre. Tantôt le célèbre nouvelliste se fait humaniste, tantôt il est carrément xénophobe.

 

C’est en juillet 1881 que Guy de Maupassant arrive à Alger ; il rédige alors des chroniques pour le journal « le Gaulois ». L’écrivain est tout de suite ébloui par la capitale algérienne. « Féerie inespérée et qui ravit l’esprit ! Alger a passé mes attentes. Quelle est jolie, la ville de neige sous l’éblouissante lumière ! Une immense terrasse longe le port, soutenue par des arcades élégantes », écrit-il.

 

Alger est déjà à cette époque, une ville qui grouille de monde, où le tutoiement est de rigueur et où la vie se savoure sous le soleil éclatant. « De la pointe de la jetée, le coup d’œil sur la ville est merveilleux. On regarde, extasié, cette cascade éclatante de maisons dégringolant les unes sur les autres du haut de la montagne jusqu’à la mer », raconte Guy de Maupassant. Mais les injustices de la colonisation ne peuvent pas échapper au journaliste.

 

Le souvenir de Bouamama est rappelé par l’auteur de « Boule de suif » qui traite ce révolté algérien de farceur. « Bien malin celui qui dirait aujourd’hui, ce qu’était Bouamama. Cet insaisissable farceur, après avoir affolé notre armée d’Afrique, a disparu si complètement qu’on commence à supposer qu’il n’a jamais existé. Des officiers dignes de foi, qui croyaient le connaitre, me l’ont décrit d’une certaine façon ; mais d’autres personnes non moins honnêtes, sûres de l’avoir vu, me l’ont dépeint d’une autre manière », affirme-t-il.

 

Guy de Maupassant est d’une lucidité certaine quand il comprend que les problèmes ne vont pas s’arrêter. « Notre système de colonisation consistant à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère, nous verrons encore d’autres insurrections », confie-t-il. De Ksar El Boukhari, l’écrivain dit que c'est le pouls des insurrections, vu sa position stratégique qui fait de ce « village, une sorte de trait d’union entre les Arabes du littoral et les Arabes du Sahara ». La Kabylie ne laisse pas indifférent l’écrivain qui constate que cette région est plus peuplée que le département le plus peuplé de France.

 

A Bejaïa, l’écrivain tombe sous la magie des lieux. « Enfermé par une ceinture de montagnes bizarres, aux crêtes dentelées, étranges et charmantes, aux flancs boisés, le golfe de Bougie, bleu d’un bleu crémeux et clair, cependant d’une incroyable transparence, s’arrondit sous le ciel d’azur, d’un azur immuable qu’on dirait figé. Au bout de la côte, à gauche, sur la pente rapide du mont, dans une nappe de verdure, la ville dégringole vers la mer comme un ruisseau de maisons blanches », décrit-il.

 

L’écrivain-voyageur essaie de comprendre un pays immense qui l’attire comme un aimant mais il n’échappe pas aux clichés. « Qui dit Arabe dit voleur, sans exception », écrit lamentablement Guy de Maupassant. L’esprit colonialiste était, à ce moment-là, également dans la tête des écrivains.

 

*« Mes Voyages en Algérie », de Guy de Maupassant, éditions Lumières libres, 108 pages, 350 DA.

 

in : tsa-algerie.com

 

très drole venant de la part du plus grand peuple de voleurs

il le reconnait mais ne fait pas le lien entre la cause et son effet bizarre

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Guest cerisecerise
ça nous donne une idée sur ce que pensaient les autres de nous, et aussi sur d'autres choses.

Il faut lire même ceux qui ne nous aiment pas.

si tu ne connais pas guy de maupassant, ne retiens pas seulement cela et va plutôt lire ses romans

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