djalti 10 Posted October 10, 2010 Partager Posted October 10, 2010 Les autorités chinoises ont verrouillé les médias et arrêté des militants pour empêcher que la nouvelle de la remise du prix Nobel de la paix au dissident emprisonné Liu Xiaobo ne se répande. De notre envoyé spécial à Pékin Il fallait une louable opiniâtreté, ce week-end en Chine, pour apprendre la distinction faite au dissident Liu Xiaobo avec le Nobel de la paix. L'agence officielle Chine Nouvelle, les grands journaux et les principaux sites Internet ont tu l'évènement de retentissante manière. Un seul journal a dit la parole officielle. Un éditorial du Global Times - qui dépend du Quotidien du peuple, le porte-voix du Parti - a ainsi sorti la grosse artillerie, avec la sempiternelle théorie du complot occidental contre la Chine. « Les bons Chinois ont raison de suspecter que le Prix Nobel de la Paix a été transformé en outil politique au service des intérêts occidentaux, écrit-il, ils veulent l'utiliser pour creuser un trou dans la société chinoise ». Pour le reste, la machine de la censure s'est mise en branle. Les recherches avec le nom de Liu Xiaobo en chinois ne donnaient rien. Une recherche avec le nom en pinyin renvoyait sur le seul communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères, dénonçant « l'obscénité » des Nobel. Une fois de plus, c'est sur Internet que la bataille de l'information se joue. « Cinq minutes après la nouvelle, vendredi, la censure était déjà attaquée de toute part, explique Renaud de Spens, observateur avisé du Web chinois, les posts se succédaient à un rythme si rapide que les censeurs n'arrivaient pas à les supprimer à temps... » Des Chinois qui ont voulu annoncer la nouvelle à des amis par texto, ont vu la carte Sim de leur téléphone bloquée. « Il est assez fascinant d'observer comment un pays aussi ouvert au monde et sur le monde par bien des aspects, peut se claquemurer comme il y a cinquante ans en faisant jouer à plein une anachronique propagande» confiait hier un diplomate anglo-saxon. Les rassemblements de dissidents interdits Dans le «monde réel», l'heure est aussi au cadenassage. Dans la capitale chinoise, des avocats spécialisés dans les Droits de l'Homme, qui voulaient se rassembler, ont été suivis par la police qui leur a vivement conseillé de rester chez eux. D'autres militants ont été interpellés, à Pékin, Shanghai et Jinan. Selon le Centre d'Information des droits de l'homme et de la démocratie, une organisation basée à Hong Kong, l'épouse de Liu Xiaobo, Liu Xia, a pu rencontrer son mari dimanche. Elle était injoignable depuis vendredi soir, date à laquelle elle avait confiée être en présence de policiers censés l'emmener dans la province du Liaoning, dans le nord-est, où Liu est emprisonné. Une visite à une date normale, puisqu'elle est autorisée à le voir une fois par mois et que la dernière entrevue datait du 7 septembre. Les occidentaux - Européens en tête - attendent de voir si Pékin va vite faire oublier l'affaire, ou si l'ire chinoise va se traduire par un raidissement. Une chose est sûre, ce Nobel constitue un revers pour la stratégie internationale de Pékin, qui avait réussi depuis deux ans - par l'intimidation et la punition diplomatique - à renvoyer la question des Droits de l'Homme au fond des serviettes. Citer Link to post Share on other sites
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