Guest chebmourad Posted October 17, 2010 Partager Posted October 17, 2010 Abu Firas al Hamdani (932-968) Mère du prisonnier, la pluie descend sur toi, la pluie que tu ne voulais pas, loin de ton prisonnier ! Mère du prisonnier, la pluie descend sur toi, tourbillon, tourbillon immobile qui ne va ni ne vient. Mère du prisonnier, la pluie descend sur toi, mais pour qui viendra, avec la rançon, le porteur de bonne nouvelle? Mère du prisonnier, à qui donc vont aller, maintenant que tu es morte, les tendres pensées?... Ah!!!!! puissent te pleurer tous les jours de tes jeûnes, passés sans faiblesse, dans l'embrasement des midis ! Ah!!! puissent te pleurer toutes les nuits de veille, jusqu'aux premières lueurs de l'aube! Ah!! puissent te pleurer tous les persécutés que tu as recueillis, quand la peur leur faisait les asiles si rares!.. O ma mère, combien de long chagrins emportée avec toi, sans une consolation ? O ma mere, combien de secrets gardés jalousement, qui meurent avec toi sans avoir vu le jour? Citer Link to post Share on other sites
Muay Thai 14 Posted October 17, 2010 Partager Posted October 17, 2010 Abu Firas al Hamdani (932-968) Mère du prisonnier, la pluie descend sur toi, la pluie que tu ne voulais pas, loin de ton prisonnier ! Mère du prisonnier, la pluie descend sur toi, tourbillon, tourbillon immobile qui ne va ni ne vient. Mère du prisonnier, la pluie descend sur toi, mais pour qui viendra, avec la rançon, le porteur de bonne nouvelle? Mère du prisonnier, à qui donc vont aller, maintenant que tu es morte, les tendres pensées?... Ah!!!!! puissent te pleurer tous les jours de tes jeûnes, passés sans faiblesse, dans l'embrasement des midis ! Ah!!! puissent te pleurer toutes les nuits de veille, jusqu'aux premières lueurs de l'aube! Ah!! puissent te pleurer tous les persécutés que tu as recueillis, quand la peur leur faisait les asiles si rares!.. O ma mère, combien de long chagrins emportée avec toi, sans une consolation ? O ma mere, combien de secrets gardés jalousement, qui meurent avec toi sans avoir vu le jour? trés touchant ça fait pleurer merci pour le partage Citer Link to post Share on other sites
Guest chebmourad Posted October 18, 2010 Partager Posted October 18, 2010 Joumana Haddad Lorsque je devins fruit Fille et garcon je fus conçue sous l’ombre de la lune Mais Adam fut sacrifié à ma naissance, Immolé aux vendeurs de la nuit. Et pour combler le vide de mon autre essence Ma mère me baigna dans les eaux du mystère m’enveloppa dans les langes de la contradiction. J’ étais dans l’ égarement profond lorsqu’elle m’a surprise Car elle me plaça sur le bord de chaque montagne Me livra au spectre du silence et au grondement des questions. Elle me voua à l’Eve des vertiges et de la métamorphose Et me pétrit de lumière et de ténèbres Pour que je devienne le temple des démons paradisiaques Et des anges de la luxure. Mais j’ai préféré ne pas m’en apercevoir lorsqu’elle me l’apprit. J’ étais dans l’oubli et puis soudain je m’en aperçus. Etrangère je grandis et personne ne moissonna mon blé . Je choisis de dessiner ma vie sur une feuille blanche, Pomme qu’aucun arbre n’enfanta, Puis je l’ai fendue et j’en suis sortie En partie vêtue de rouge et en partie de blanc. Je ne fus pas seulement dans le temps ou en dehors de lui Car j’ai mûri dans les deux forêts Et je me souvins avant de naître Que je suis une multitude de corps Et que j’ai longtemps dormi Et longtemps vécu Et lorsque je devins fruit Je sus ce qui m’attendait. J’ai prié les sorciers de prendre soin de moi Alors ils m’emmenèrent. J’ étais Mon rire Doux Ma nudité Bleue Et mon péché Timide. Je volais sur une plume d’oiseau et devenais oreiller à l’heure du délire. Ils couvrirent mon corps d’amulettes Et enduisirent mon coeur du miel de la folie. Ils gardèrent mes trésors et les voleurs de mes trésors M’apportèrent des fruits et des histoires Et me préparèrent pour vivre sans racines. Et depuis ce temps-là je m’en vais. Je me réincarne dans le nuage de chaque nuit et je voyage. Je suis la seule à me dire adieu Et la seule à m’accueillir. Je vole par liberté et non de peur, Et je reviens par envie et non de déception. Je quitte pour que la vie puisse me manquer Et je ne vis que si l’inconnu me porte vers lui. Le désir est ma voie et la tempête ma boussole En amour je ne jette l’ancre dans aucun port. Mon corps est le voyage et je m’ éteins si je demeure. La nuit j’abandonne la plupart de moi-même Puis je me retrouve et m’ étreins passionèment au retour. Je suis la jumelle du flux et du reflux De la vague et du sable du bord De l’abstinence de la lune et de ses vices De l’amour et de la mort de l’amour. Le jour Mon rire appartient aux autres et mon dîner secret m’appartient. Dans la maison de mon corps prennent refuge mes états chaque soir, Et chaque matin on me réveille de mon absence. Ceux qui comprennent mon rythme me connaissent, Me suivent mais ne me rejoignent pas. Citer Link to post Share on other sites
Guest chebmourad Posted October 18, 2010 Partager Posted October 18, 2010 Ton pays , cette nuit brûlante Joumana Haddad Qui es-tu ô étrangère ? Tes masques effaçant les traits des tourments Sont la fen être aveugle Par l’avidité de l’éclair tu voles le sommeil Et de la luxure de tes rêves émergent les frissons Tu es vouée à l’enfer de la chair Et ta fêlure s’ouvre sur le vase Comment peut-elle ta solitude reposer au fond du coeur Malgré les journées grouillantes de noms Comment peut-elle ta tristesse revêtir les paupières Et tes soirées abyssales peuvent-elles arracher du gouffre le visage? Qui es-tu ô étrange souvenir au toucher Etranges racines à la fuite O toi relâchement obscur comme la densité du nuage Et l’effacement semblable au soi ? Ta chair avide se rassasit à son désir Comme un désert qui s’extasie de son sable assoiffé Etroite est ta terre étroite , Mais elle est plus vaste que le torse de l’amant Et pour que pleuve la lune Une goutte de ta nudité suffit. Un arbre ne t’a pas engendrée Aucune saison ne t’a mûrie Tes portes sont closes Mais tu es tendre comme un plaisir qui s’ouvre Tu sors du jardin de la vie pour te protéger de tes ombres Préférant la randonnée à travers les étoiles Et là tu répands ton eau pour pécher Ta tête Profondément profondément s’imprègne d’images . Ton ciel qui demeure haut Adoucit l’ennui L’asperge d’un goût obscur Tel l’horizon vaincu . Dis comment ton imaginaire garde-t-il l’Essence Comment à l’aube se cicatrisent-ils tes désirs Et enflamment-ils ta soif à te dénuder ? Comment peut-il y avoir pour chaque lever du soleil Son couteau ô étrangère Comment oses-tu ! Tu te perds dans ta nuit Et dans les lieux de passage Quant à ton ombre , elle recherche tes mains multiples Et avec toi oscille sous l’arc de la volupté . Etrange tu es et tu le sais Tu te brises sur ton ombre et sur quelque mur Puis tu attends l’accomplissement du voyage . Ton pays est cette nuit brûlante Et nuls soleils pour l’éteindre Tes branches ivres dansent au bord de la présence Chaque fois qu’une main s’apprête à partir . Ton pays n’a pas de nom ô étrangère , il n’a pas de fin non plus Ton âme chaque fois que l’instant d’arrivée s’approche L’éloigne . Etrange tu es ô étrangère Tu portes ta solitude qui court dans les plaines A la recherche des oiseaux pour le bois Ta solitude légère Tel un sein qui n’a pas franchi le seuil de l’imaginaire . Où appuies-tu donc ton étoile lorsque la ténèbre te touche Où brilles-tu ô astre étrange ? Ta pâleur te garde Et dans l’obscurité les visages clos t’attendent Ton humeur parsème le sentier caché Et la nuit ton âme pleure l’accomplissement de son délire. Les tristesses ne sont pas ta source ô étrangère , Elles ne sont pas non plus l’estuaire Plutôt le voyage qui fait l’or de l’âme . ô étrangère , mon âme, qui es-tu? On te prend pour la rebelle Mais tu n’es que lubricité qui se transperce Et ce qu’on prend pour révolte n’est que vertige d’égarement . Et l’excès des masques efface ton visage . Citer Link to post Share on other sites
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