Guest mackiavelik Posted October 18, 2010 Partager Posted October 18, 2010 À Berlin, le Musée d'histoire allemand accueillait un public nombreux pour le premier week-end d'une exposition qui porte un regard singulier sur la Deuxième Guerre mondiale. Hitler et les Allemands, violence et nation, veut démontrer, pièces à l'appui, que si le Fürher exerçait un pouvoir totalitaire, c'est parce qu'il jouissait du soutien de nombre d'Allemands. L'exposition explique la rapide ascension d'Hitler par la fascination qu'il exerçait dans les médias grâce à la propagande nazie. Mais selon Simone Erpel, une conservatrice de l'exposition, le soutien massif de la population a tout autant contribué à son essor. Elle explique que les Allemands n'ont pas été des victimes d'un démagogue, mais voyaient Hitler comme un sauveur capable de rétablir travail et fierté dans une Allemagne humiliée et appauvrie par la Première Guerre mondiale. L'exposition présente des centaines de photos, de documents, de films et d'objets : des bustes d'Hitler, des jeux de cartes à son effigie, des images montrant l'engagement du clergé et de l'industrie, des cartes de souhaits et d'admiration envoyées au Führer, des figurines de soldats et des ustensiles frappés de la croix gammée. L'étalage entend démontrer l'implication d'une bonne partie de la société dans le nazisme jusqu'à la fin, et ce, même si c'était parfois sous l'emprise de la terreur. Il s'agit de signifier qu'il était peu probable d'en ignorer les conséquences, comme le sort des juifs et de groupes boucs émissaires pour les problèmes du pays. Jusqu'à quand et jusqu'à quel point c'était possible de ne pas savoir? Cette question, pour moi, elle reste. — Claudia, visiteuse allemande Les conservateurs ont tout fait pour éviter que l'exposition soit perçue comme un culte à Hitler ou le devienne. Ils se sont abstenus d'exposer des objets personnels lui ayant appartenu et ont choisi de ne jamais faire entendre sa voix. Simone Erpeul reconnaît qu'il est délicat en Allemagne d'interroger la responsabilité collective du passé. Mais le conservateur Hans-Ulrich Thamer a dit ne pas craindre que l'exposition, qui dure jusqu'au 6 février, suscite des polémiques, ni qu'elle ne soit récupérée par des groupuscules d'extrême droite. Avec un reportage d'Anyck Béraud Citer Link to post Share on other sites
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