Guest misn'thmourth Posted October 19, 2010 Partager Posted October 19, 2010 Algérie – Selon la LADDH, la situation des droits de l’homme va de mal en pis. Les libertés citoyennes et individuelles sont menacées et les espaces d’expression sont quasi inexistants, la justice est instrumentalisée. La situation actuelle fait peur. «Censés sécuriser les routes, ces barrages implantés partout bloquent la circulation. On a des files d’automobiles de deux à trois kilomètres sur l’autoroute. On ne fouille pas les Algériens mais on les torture ! Et cela ne se passe dans aucun autre pays au monde, même pas au Liban ou en Irak !» a déclaré hier Me Bouchachi Mustapha, président de la LADDH, lors d’un point de presse qu’il a tenu, avec quelques membres de l’organisation, au siège de celle-ci à Alger. «Des décisions importantes sont prises sans que les citoyens ne soient consultés. Chaque année, une loi de finances est adoptée, elle gère l’argent du peuple et on n’est pas en mesure de demander des comptes, de savoir comment cet argent est géré ! On ne nous considère pas comme des citoyens mais comme des ressortissants qui doivent obéir à un système politique. Ceux qui disent que l’Algérie progresse en matière des droits de l’homme ne disent pas la vérité. Les droits régressent et les jours qui passent sont meilleurs que ceux qui viennent». Très critique et exaspéré pas la situation actuelle, Me Bouchachi Mustapha a dressé un tableau noir du pays : des jeunes qui se suicident en prenant clandestinement la mer, un chômage croissant, un état d’urgence qui veille toujours à empêcher la société civile de s’organiser et de s’exprimer, une justice instrumentalisée, une corruption qui gangrène le système, la liberté de culte qui n’est plus garantie, les minorités religieuses qui ne sont plus protégées et respectées. «Le danger ne provient pas uniquement du pouvoir mais également de certains citoyens. Ils sont nombreux à ne pas accepter les chiites et les chrétiens ou d’autres confessions.» Le président de la LADDH a expliqué encore que la loi anticorruption adoptée en 2006 a réduit les peines des personnes jugées pour corruption. «Aujourd’hui, un corrompu ne risque que dix ans de prison même s’il a volé tout le pays alors qu’auparavant, c’était la perpétuité. Tout cela ne fait qu’encourager la corruption. » Prenant la parole à son tour, Ali- Yahia Abdenour a estimé que la situation est grave et qu’il est extrêmement difficile pour les militants du mouvement associatif et des droits de l’homme de militer. Il a abordé la situation sociale avec beaucoup de pessimisme. L’inégalité des salaires, l’inflation, la grève des syndicats autonomes, tous secteurs confondus, l’interdiction des manifestations même pacifiques… «Les jeunes sont l’avenir de ce pays, ils sont aussi l’explosion à venir. Le champ politique est lourd comme un orage qui n’a pas éclaté. La présidence est fermé depuis 11 ans et demi, elle doit ouvrir ses portes», a-t-il dit. Maître Boumerdassi a évoqué le volet justice, «une justice aux ordres» qui ne peut assurer des «procès équitables» à tous les Algériens. «Même s’ils n’ont rien commis et ont toutes les preuves, les Algériens se présentent aux tribunaux la peur au ventre. Ils n’ont pas confiance en la justice de leur pays ! La jurisprudence n’est pas uniforme. C’est grave ! Ce n’est pas normal !» «Malgré le discours officiel et les différents amendements, la justice n’a pas du tout progressé ! En Algérie, ce n’est pas un régime de séparation des pouvoirs, mais de confusion de pouvoirs. La justice est l’instrument du pouvoir, on ne peut pas aller de l’avant comme ça», a-t-elle affirmé, citant, à titre d’exemple, la détention préventive. source: Le soir d’algerie (Irane Belkhedim) Citer Link to post Share on other sites
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