DE GAULLE - MITTERRAND : DEUX MYTHES ECORNES PAR LA GUERRE D'ALGERIE

[Jazairi 10]

1) France 2 nous a donné à voir, mardi 2 novembre (téléfilm de Serge Moati) et jeudi 4 novembre 2010 (documentaire de Benjamin Stora), sous un jour différent, notamment pour les jeunes générations, le comportement pendant la Guerre d'Algérie de 2 anciens Présidents de la République de la Vème République :

 

1.1) De Gaulle est honoré pour son appel du 18 juin 1940 (action qui, au demeurant, fut moins héroique que celle du Maréchal Leclerc à la tête de la 2è Division Blindée) mais faut-il oublier le recours à l'armée du Général Massu, le 13 mai 1958, pour assurer son retour au pouvoir (d'abord en Algérie puis en Corse avant de menacer le reste de la France d'une action militaire pour être nommé le dernier Président du Conseil de la IV è République avec des pleins pouvoirs pendant au moins 6 mois) ?

 

1.2) Mitterrand est loué pour diverses réformes ou actions au cours de ses 2 septennats (sauf entre autres, les écoutes téléphoniques illégales de l'Elysée ou le rôle dans le régime de Vichy et l'amitié pour René Bousquet, l'homme de la Rafle du Vel d'Hiv, qui fut maintenue jusqu'à sa mort) mais faut-il passer sous silence le refus d'une trentaine de recours en grâce, refusés par François Mittterrand lorsqu'il fut Ministre de la Justice en 1956, sous le Gouvernement de Guy Mollet, ce qui conduisit à la guillotine des Algériens qui n'avaient pas de sang sur les mains ?

 

 

2) - Ne faudrait-il pas :

 

* garder une certaine mesure dans les éloges concernant ces deux hommes politiques,

 

* équilibrer les points positifs par ceux qui le sont moins, faute de faire preuve d'une réécriture de l'histoire (voire d'un certain révisionnisme à la manière des soviétiques ou de l'extrême droite, ajouteront certains),

 

* éviter d'encenser, au-delà de la réalité et du raisonnable, le parcours politique de ces hommes politiques, sous peine :

 

. de décrédibiliser ou de démonétiser la parole publique,

 

. d'être injuste par rapport à la mémoire d'autres hommes politiques qui n'ont pas démérité (par exemple, Pierre Mendès-France qui s'est démarqué de François Mitterrand en 1956 et qui s'est opposé au Général de Gaulle en 1958),

 

. de tomber dans la pensée unique (en oubliant les opposants politiques ou citoyens, entre autres, les jeunes en mai 1968),

 

. de nier l'opposition aux idées de ces "grands" hommes politiques qui n'ont pas quand même pas fait l'unanimité, ni même le consensus de leur vivant,

 

. d'être comme ces biographes dithyrambiques, trop enthousiastes pour que leur discours soit cru,

 

. de gommer la part d'ombre de ces politiques pour ne laisser que la lumière du héros idéalisé,

 

. de sombrer dans un culte de la personnalité, comme celui de Staline, notamment ?

 

3) Si on devait oublier les aspects négatifs des personnages politiques, certains risqueraient, par exemple, de réhabiliter Pétain :

 

* au motif de son action jugée positive pendant la 1ère Guerre Mondiale,

 

* en oubliant ses exactions lors de la Deuxième Guerre Mondiale.

 

Par ANDRE SILLAM

Le Post

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Dans le cas de De Gaulle, je suis le premier à le critiquer notamment sur sa façon de régler le ''cas'' algérien, je suis persuadé qu'il aurait été possible de trouver une solution plus profitable pour l'ensemble des partis que d'avoir du jour au lendemain ''lâcher'' l'Algérie du jour au lendemain sans administration à la merci de tout les prédateurs....

 

Je suis persuadé que De Gaulle savait ce qu'il faisait en quelque part..., sa vision du Colombey les deux mosquées, je ne la partage pas... Il a en quelque sorte coincé la France dans sa dimension européenne...

 

Il y avait une demande en cote d'ivoire notamment pour un partenariat véritable au lieu de l'indépendance véritable. Des pays qui se sont repliés dans leur dimension ethnique alors que la France malgré les immenses tares du régime colonial réussissait à unir quelque peu tout ce beau monde...

 

Quant à Mitterrand, je l'ai jamais porté dans mon coeur, un homme d'état d'un certain charisme mais Sadam aussi pas vrai...