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Palestine...j'écris ton nom .


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Guest asteroideB612

Inscris !

Je suis Arabe

Le numéro de ma carte : cinquante mille

Nombre d'enfants : huit

Et le neuvième... arrivera après l'été !

Et te voilà furieux !

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine

Et j'ai huit bambins

Leur galette de pain

Les vêtements, leur cahier d'écolier

Je les tire des rochers...

Oh ! je n'irai pas quémander l'aumône à ta porte

Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais

Et te voilà furieux !

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Sans nom de famille - je suis mon prénom

« Patient infiniment » dans un pays où tous

Vivent sur les braises de la Colère

Mes racines...

Avant la naissance du temps elles prirent pied

Avant l'effusion de la durée

Avant le cyprès et l'olivier

...avant l'éclosion de l'herbe

Mon père... est d'une famille de laboureurs

N'a rien avec messieurs les notables

Mon grand-père était paysan - être

Sans valeur - ni ascendance.

Ma maison, une hutte de gardien

En troncs et en roseaux

Voilà qui je suis - cela te plaît-il ?

Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Mes cheveux... couleur du charbon

Mes yeux... couleur de café

Signes particuliers :

Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré

Et ma paume est dure comme une pierre

...elle écorche celui qui la serre

La nourriture que je préfère c'est

L'huile d'olive et le thym

 

 

Mon adresse :

Je suis d'un village isolé...

Où les rues n'ont plus de noms

Et tous les hommes... à la carrière comme au champ

Aiment bien le communisme

Inscris !

Je suis Arabe

Et te voilà furieux !

 

 

Inscris

Que je suis Arabe

Que tu as rafflé les vignes de mes pères

Et la terre que je cultivais

Moi et mes enfants ensemble

Tu nous as tout pris hormis

Pour la survie de mes petits-fils

Les rochers que voici

Mais votre gouvernement va les saisir aussi

...à ce que l'on dit !

 

 

DONC

 

 

Inscris !

En tête du premier feuillet

Que je n'ai pas de haine pour les hommes

Que je n'assaille personne mais que

Si j'ai faim

Je mange la chair de mon Usurpateur

Gare ! Gare ! Gare

À ma fureur !

 

Mahmoud Darwich

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Guest asteroideB612

ET NOUS , NOUS AIMONS LA VIE

 

Et nous, nous aimons la vie autant que possible

Nous dansons entre deux martyrs. Entre eux, nous érigeons pour les violettes un minaret ou des palmiers

Nous aimons la vie autant que possible

Nous volons un fil au ver à soie pour tisser notre ciel clôturer cet exode

Nous ouvrons la porte du jardin pour que le jasmin inonde les routes comme une belle journée

Nous aimons la vie autant que possible

Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes et nous récoltons des tués

Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain, et nous dessinons un hennissement sur la poussière du passage

Nous écrivons nos noms pierre par pierre.

Ô éclair, éclaire pour la nuit, éclaire un peu

Nous aimons la vie autant que possible

 

Mahmud Darwich

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Guest asteroideB612

Mais nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir.

 

Espoir de libération et d’indépendance.

 

Espoir d’une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes.

 

Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l’école.

 

Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire.

 

Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang.

 

Espoir que cette terre retrouvera son nom original : terre d’amour et de paix.

 

Merci pour porter avec nous le fardeau de cet espoir. "

 

Mahmoud Darwich

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Guest asteroideB612

Palestine

 

vous qui êtes l'écorce désossé de l'humanité

vous qui êtes la roquette de la paix des pierres

vous qui êtes la clé du lieu riverain de l'écritoire

 

cessez de tirer sur l'enfant du désordre livresque

cessez de chasser l'homme conjugué aux racines de sa terre

cessez d'effacer la plainte du verbe nourrissant

 

ma main caresse le sang horrifiant la Palestine occupée

je pleure nos couleurs communes à la frontière du chagrin

le mur s'est battu contre la honte de votre séparation livide

 

je regrette ma naissance au seuil de votre échéance

je suis le démuni aux cotés justes du chemin barbelé

vous tuez mes enfants avec la certitude de la sentence et la force du deuil

 

 

faite de moi l'accordéon de Gaza le pluvieux pinceau acclamant justice

autrefois ma raison ancestrale a risqué son souffle pour vous

désormais la violence du feu fait de moi le gardien du poème révolté de Darwich

 

je suis le palestinien qui chante le rêve à l'abri de la folle invasion

je suis le navire qui combat l'exil de ma mère au-delà de son champ occupé

je suis le coeur battant plus fort que le canon à bout de souffle de la guerre je vous plains

 

je grave mes prières afin de saler le son givreux du judéocrétin et muselant

que notre prophète commun sanglote aux cieux enfumés par le cri éternel de l'abeille

quelle science donnerait raison à la brulure de la ruche féconde qui me nourrit

 

nul pardon ne peut essuyer le pourpre du sang coagulé des intifadas

si ce n'est l'amour du bleu larmoyant de l'orient trompé par le baiser du périple

je n'embrasse pas la poudre qui tue la paix des oiseaux en vol vers le soleil en cage

 

je fais le serment de téter l'encre transparente de la miséricorde

je crèverai la nuisible guère en chantant le manifeste de la couleur du songe

je prête mon chromatique espoir à toutes les patries orphelines de la lumière

 

Kamel Yahiaoui

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Guest asteroideB612

père, dis-moi

est-il vrai que tous les hommes, en tous lieux

ont du pain, des espoirs

et un hymne national ?

Pourquoi donc avons-nous si faim

et chantons-nous, tout bas, des poèmes tristes ?

[…]

 

Mahmoud DARWICH

 

( Extrait du poème Chanson naïve sur la Croix-Rouge )

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Guest asteroideB612

A MA MERE

 

J'ai la nostalgie du pain de ma mère,

Du café de ma mère,

Des caresses de ma mère...

Et l'enfance grandit en moi,

Jour après jour,

Et je chéris ma vie, car

Si je mourais,

J'aurais honte des larmes de ma mère !

 

Fais de moi, si je rentre un jour,

Une ombrelle pour tes paupières.

Recouvre mes os de cette herbe

Baptisée sous tes talons innocents.

Attache-moi

Avec une mèche de tes cheveux,

Un fil qui pend à l'ourlet de ta robe...

Et je serai, peut-être, un dieu,

Peut-être un dieu,

Si j'effleurais ton coeur !

 

Si je rentre, enfouis-moi,

Bûche, dans ton âtre.

Et suspends-moi,

Corde à linge, sur le toit de ta maison.

Je ne tiens pas debout

Sans ta prière du jour.

J'ai vieilli. Ramène les étoiles de l'enfance

Et je partagerai avec les petits des oiseaux,

Le chemin du retour...

Au nid de ton attente !

 

Mahmoud DARWICH, 1966

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Guest asteroideB612

Mahmoud Darwich

 

La tousalih (j'ai la rage...)

 

 

à chaque fois que je vois cette carte

mon coeur se serre

j'ai la rage...

plus de 50 ans

que ce fier peuple palestinien

paie les crimes de l'occident..

plus de 50 ans que ce peuple

expie pour les racistes de tous bords de l'Europe..

les juifs ont été réprimés

tués

y a eu un génocide

mais ou???

en Europe...

l'Europe raciste,antisémite

n'avait pas le coeur assez large

l'Europe "laique" ne tolérait pas d'autre religion

ils ont réussi en fin de compte

ils ont expulsé les juifs

loin de chez eux

une religion n'est pas une nationalité

des polonais,des russe..des...

sont-ils du moyen orient???

et bien Hitler a réussi

et d'un coup est arrivé

a assouvir les rêves les plus inespérés

de cet occident arrogant

expulser les juifs

et créer une base d'avant garde

de l'impérialisme

en plein coeur du monde arabe....

entravant toute possibilité de devenir

d'unité..

normal: c’une région très riche

avec 14 siècles de vie commune

faut surtout pas

qu'ils s'avisent à regarder le même point

grave ,trop grave pour les intérêts

de ces quelques uns

pour qui la paix et l'épanouissement de tous

diminueraient les gains.....

le plus gros mensonge de l'histoire est un fait

et on demande aux palestiniens de faire avec...

on nous demande de comprendre

on nous demande d'admettre

on nous demande même d'Aimer cet état de fait..

et bien

moi,je ne peux pas

moi,je ne veux pas

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Guest asteroideB612

CULTURE

 

Le signe de Caïn n’apparaîtra pas

sur le soldat qui tire

sur la tête d’un enfant

depuis une colline au dessus de l’enceinte

autour du camp de réfugiés

parce que sous le casque

pour parler en termes conceptuels

 

sa tête est en carton.

D’autre part,

l’officier a lu "L'homme révolté" ,

sa tête est illuminée,

à cause de cela il ne croit pas

au signe de Caïn.

Il a passé son temps dans les musées

Et quand il pointe

le fusil vers l’enfant

comme un ambassadeur de Culture,

il ajourne et recycle

les eaux-fortes de Goya

et Guernica

 

 

Aaron Shabtai (Poète israélien)

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Guest asteroideB612

Them Belly Full (But We Hungry) Bob MARLEY

 

Leurs Ventres Est Plein (mais Nous, Nous Avons Faim )

 

 

Leurs ventres sont pleins mais nous, nous avons faim

Une foule affamée est une foule déchaînée

Une pluie qui tombe mais la saleté continue

Une marmite pour cuisiner mais la nourriture manque

Vous allez danser sur la musique de JAH, danser.

Vous allez danser sur la musique de JAH, danser.

Oubliez vos problèmes et venez danser.

Oubliez vos peines et venez danser.

Oubliez vos maladies et venez danser.

Oubliez vos faiblesses et venez danser.

Le coût de la vie devient si haut,

Riches et pauvres, ils commencent à pleurer.

Maintenant le faible doit devenir fort

Ils disent, " oh, quelle tribulation "

 

Leurs ventres sont pleins mais nous, nous avons faim

Une foule affamée est une foule déchaînée

Une pluie qui tombe mais la saleté continue

Une marmite pour cuisiner mais la nourriture manque

Nous allons nous jeter sur la musique de JAH, jeter

Nous allons nous jeter sur la musique de JAH, jeter

 

Un ventre plein mais eux ils ont faim

Un homme déchaîné est un homme déchaîné

Une pluie qui tombe mais la saleté continue

Une marmite pour cuisiner mais la nourriture manque

 

Un homme déchaîné est un homme déchaîné

Une pluie qui tombe mais la saleté continue

Une marmite pour cuisiner mais la nourriture manque

 

Un homme déchaîné est un homme déchaîné

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Guest asteroideB612

...Jamais nos exils ne furent vains, jamais en vain nous n’y fûmes envoyés, leurs morts s’étendront sans contrition. Aux vivants de pleurer l’accalmie du vent, d’apprendre à ouvrir les fenêtres, de voir ce que le passé fait de leur présence et de pleurer doucement et doucement que l’adversaire n’entende ce qu’il y a en eux de poterie brisée. Martyrs vous aviez raison. La maison est plus belle que le chemin de la maison. En dépit de la trahison des fleurs. Mais les fenêtres ne s’ouvrent point sur le ciel et l’exil est l’exil. Ici et là bas. Jamais en vain nous ne fûmes exilés et nos exils ne sont passés en vain.

 

Extrait du recueil Ne t’excuse pas

 

Mahmoud DARWICH

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Guest asteroideB612

[V]http://www.youtube.com/watch?v=qvz5PO16auE?fs=1&hl=fr_FR[/V]

 

 

 

La terre nous est étroite

 

Désert !

J'ai vu le jour il y a mille ans.

Ils ont ouvert la porte de ma cellule et je me suis écroulé sur le jour.

Ma foulée est courte, blanches blanches sont les distances et la porte est un fleuve.

Pourquoi élève-t-on les prisons au bord du fleuve dans un pays qui se languit de l'eau ?

Ils ont ouvert la porte de ma cellule et je suis sorti.

J'ai trouvé un chemin et je l'ai pris.

Où aller ?

 

J'ai commencé par dire :

J'enseignerai la marche à ma liberté.

Elle s'est penchée vers moi,

je me suis adossé à elle et je l'ai étayée.

Nous sommes alors tombés sur le vieux marchand d'oranges,

je me suis relevé et j'ai entassé ma liberté sur mon dos,

ainsi que l'on charge les pays sur les chameaux ou les camions,

et j'ai marché.

 

Sur la place des orangers,

la fatigue m'a gagné et j'ai crié :

Hé la police militaire ! Je n'arrive pas à partir pour Cordoue.

 

Et au seuil d'une porte, je me suis courbé,

J'ai déposé ma liberté comme un sac de charbon et j'ai couru vers le souterrain.

Le souterrain ressemble-t-il à ma mère et à la tienne ?

Désert Désert.

 

Quelle heure est-il ?

Pas le temps pour le souterrain.

Quelle heure est-il ?

Pas le temps...

 

Sur la place des orangers, les marchandes de vieilles épées font foi à nos propos,

et ceux qui partent à leur journée entendent le chant et ne mentent pas au pain,

désert au cœur,

Déchire les veines de mon vieux cœur avec la chanson des gitans en route pour l'Andalousie.

 

Chante ma séparation du sable et des poètes anciens et d'arbres qui n'étaient pas femme.

Mais ne meurs pas maintenant, je t'en conjure !

 

Ne te brise pas comme les miroirs, ne t'éclipse pas comme

la patrie

Et ne répands pas comme les toits et les vallées.

Tu pourrais, comme moi, leur servir de martyr.

 

Ils pourraient deviner les liens entre la colombe et les souterrains.

Pressentir que les oiseaux sont, sur terre, le prolongement du matin,

Et le fleuve, l'épingle à cheveux d'une dame qui se suicide.

Et attends-moi attends-moi, que j'entende la voix de mon sang

Traversant la rue véhémente.

 

- Je m'en sortais ...

- Mais tu n'étais pas victorieux !

- Et je m'en irai.

-Où l'ami ?

- Où les colombes se sont envolées, où les blés les ont acclamées

 

Pour étayer cet espace avec un épi qui attend.

En mon nom, poursuis ton chant

Et ne pleure pas, l'ami, un air perdu dans les souterrains.

 

C'est une chanson,

Une chanson !

 

Mahmoud Darwich

" La terre nous est étroite et autres poèmes "

Traduit de l'arabe par Elias Sanbar

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Guest asteroideB612

Les mélodies de cette chanteuse palestinienne, née en 1966 à Nazareth - où elle vit toujours avec son mari et leurs trois enfants - donnent des frissons. Elles nous emmènent en voyage, sur la route d'une paix fragile, dans une région fébrile minée par d'inlassables conflits. Piochée dans un répertoire riche et diversifié, la chanson ci-dessus est extraite de l'album « Mirrors of my soul ». Fusion entre musique traditionnelle arabe et pop à l'occidentale, cet album évoque, la vie d'un peuple qui s'accroche à la vie. Entre espoir et désillusion.

 

Rim BANNA

 

[V]http://www.youtube.com/watch?v=U4vsWtSNWZU?fs=1&hl=fr_FR[/V]

 

YouTube - Rim Banna - The Mirrors Of My Soul!

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Hier, je regardais un documentaire sur la guerre des septs jours et la façon dont les pays arabes ont dominé puis se sont laisser faire comme des enfants par un ennemi affaibli, c'est à n'y rien comprendre.

 

Une défaite incompréhensible suivie par ce que l'on voit aujourd'hui.

 

Merci asteroide pour ton topic.

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  • 2 weeks later...
Guest asteroideB612

extrait : Oreiller

 

Reste-t-il du temps

pour lui dire,

Mère,

bonsoir,

je suis revenu

avec une balle dans le coeur.

Mon oreiller est là

je veux m’allonger

et me reposer.

Si la guerre

revient frapper à la porte

dites-leur : il est en train

de se reposer..

 

Ghassan Zaqtan

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Guest asteroideB612

RIEN NE ME PLAÎT

 

Rien ne me plaît,

dit le passager de l’autobus, ni la radio

ni les journaux du matin,

ni les fortins sur les collines.

J’ai envie de pleurer.

Le conducteur dit : Attends le prochain arrêt

et pleure seul tout ton saoul.

Une dame dit : Moi non plus. Moi non plus,

rien ne me plaît. J’ai guidé mon fils

jusqu’à ma tombe.

Elle lui a plu et il s’y est endormi

sans me dire adieu.

L’universitaire dit : Moi non plus, rien

ne me plaît. J’ai fait des études d’archéologie mais

je n’ai pas trouvé mon identité dans les pierres.

Suis-je vraiment moi ?

Un soldat dit : Moi non plus. Moi non plus,

rien ne me plaît. J’assiège sans cesse un fantôme

qui m’assiège.

Le conducteur dit, énervé : Nous approchons

notre dernière station, préparez-vous

à descendre …

Mais ils crient :

Nous voulons l’après-dernière station,

roule !

Quant à moi, je dis : Dépose-moi là. Comme eux,

rien ne me plaît,

mais je suis las de voyager.

 

Mahmoud Darwich

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