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30 ans après sa mort Romain Gary garde ses mystères


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L'après-midi du 2 décembre 1980, l'écrivain Romain Gary se glisse un revolver de calibre 38 dans la bouche et se donne la mort. Au pied de son lit, il laisse une note mystérieuse datée "Jour J" : "Aucun rapport avec Jean Seberg, y lit-on. Les fervents du cœur brisé sont priés de s'adresser ailleurs." Son ancienne épouse, la célèbre Patricia d'A bout de souffle (1959), de Jean-Luc Godard, s'est suicidée un an plus tôt, le 30 août 1979.

 

Dans La Promesse de l'aube, Romain Gary raconte qu'il a eu, par trois fois, la tentation de se tuer. A d'autres occasions, il expliquera qu'il n'a jamais voulu vieillir. "J'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais", disait-il.

 

Aviateur, compagnon de la Libération, diplomate, l'écrivain avait de multiples facettes. Originaire d'une famille juive de Lituanie, il est l'auteur d'une mystification littéraire : en écrivant plusieurs romans sous le pseudonyme Emile Ajar, il est le seul écrivain à avoir reçu deux fois le prix Goncourt, en 1956 pour Les Racines du ciel, puis en 1975 pour La Vie devant soi.

 

Pendant sept ans, c'est son petit cousin, Paul Pavlowitch, qui prête ses traits à Emile Ajar, notamment auprès des éditeurs. La "supercherie" ne sera mise au jour qu'à la mort tragique de l'écrivain. Mais Romain Gary, né Roman Kacew à Vilnius en Lituanie en 1914, a également écrit sous les noms de Lucien Brûlard, Fosco Sinibaldi ou encore Shatan Bogat. Dans sa dernière lettre découverte à sa mort, cet homme "incendié de songes" conclut : "Je me suis enfin exprimé entièrement." Et signe : "Romain Gary".

 

Le Monde

 

 

(pour plus de details, je conseille Romain Gary, le Caméléon de Myriam Anissimov, la biographie la plus complète à mon avis)

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J'adore cet écrivain!

 

Je le kiffe aussi :04:

 

 

Le début de La Vie Devant Soi (mon roman préféré de lui :o)

 

La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines.

Elle nous le rappelait chaque fois qu'elle ne se plaignait pas d'autre part, car elle était également juive. Sa santé n'était pas bonne non plus et je peux vous dire aussi dès le début que c'était une femme qui aurait mérité un ascenseur. Je devais avoir trois ans quand j'ai vu Madame Rosa pour la première fois. Avant, on n'a pas de mémoire et on vit dans l'ignorance. J'ai cessé d'ignorer à l'âge de trois ou quatre ans et parfois ça me manque. Il y avait beaucoup d'autres Juifs, Arabes et Noirs à Belleville, mais Madame Rosa était obligée de grimper les six étages, seule.

Elle disait qu'un jour elle allait mourir dans l'escalier, et tous les mômes se mettaient à pleurer parce que c'est ce qu'on fait toujours quand quelqu'un meurt. On était tantôt six ou sept tantôt même plus là- dedans.

Au début, je ne savais pas que Madame Rosa s'occupait de moi seulement pour toucher un mandat à la fin du mois. Quand je l'ai appris, j'avais déjà six ou sept ans et ça m'a fait un coup de savoir que j'étais payé. Je croyais que Madame Rosa m'aimait pour rien et qu'on était quelqu'un l'un pour l'autre. J'en ai pleuré toute une nuit et c'était mon premier grand chagrin.

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J'adore cet écrivain!

J'ai relu dernièrement "la promesse de l'aube"

Une très jolie autobiographie!!! où Il parle beaucoup de l'amour démusuré que lui portait sa mère et de tous ses sacrifices.

En voilà un bel extrait: " Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu’une femme vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. » ou encore : « Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. (…) Si ma mère avait eu un amant, je n’aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine."

 

Oh Romain Gary, j'aime beaucouup ! Et "La promesse de l'aube" est mon preferé. C'est grâce à ce livre que j'ai pu réelement m'interesser à l'homme que c'était ! Mais en fait, c'est plûtot Romain Gary qui m'interesse.

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Oh Romain Gary, j'aime beaucouup ! Et "La promesse de l'aube" est mon preferé. C'est grâce à ce livre que j'ai pu réelement m'interesser à l'homme que c'était ! Mais en fait, c'est plûtot Romain Gary qui m'interesse.

 

Pareil, après avoir lu quelques bouquins je me suis interessée à l'homme...il est fascinant, sa vie est un roman.

 

236-romain_gary.jpg

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Je le kiffe aussi :04:

 

 

Le début de La Vie Devant Soi (mon roman préféré de lui :o)

 

La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines.

Elle nous le rappelait chaque fois qu'elle ne se plaignait pas d'autre part, car elle était également juive. Sa santé n'était pas bonne non plus et je peux vous dire aussi dès le début que c'était une femme qui aurait mérité un ascenseur. Je devais avoir trois ans quand j'ai vu Madame Rosa pour la première fois. Avant, on n'a pas de mémoire et on vit dans l'ignorance. J'ai cessé d'ignorer à l'âge de trois ou quatre ans et parfois ça me manque. Il y avait beaucoup d'autres Juifs, Arabes et Noirs à Belleville, mais Madame Rosa était obligée de grimper les six étages, seule.

Elle disait qu'un jour elle allait mourir dans l'escalier, et tous les mômes se mettaient à pleurer parce que c'est ce qu'on fait toujours quand quelqu'un meurt. On était tantôt six ou sept tantôt même plus là- dedans.

Au début, je ne savais pas que Madame Rosa s'occupait de moi seulement pour toucher un mandat à la fin du mois. Quand je l'ai appris, j'avais déjà six ou sept ans et ça m'a fait un coup de savoir que j'étais payé. Je croyais que Madame Rosa m'aimait pour rien et qu'on était quelqu'un l'un pour l'autre. J'en ai pleuré toute une nuit et c'était mon premier grand chagrin.

 

Ca me donne envie de le relire.

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