WikiLeaks : 2106 notes secrètes américaines parleraient du Maroc

[Jazairi 10]

01.12.2010 | 17h30

 

Le site WikiLeaks a transmis plus de 250 000 télégrammes diplomatiques américains à cinq grands journaux ; Le Monde (France), El Pais (Espagne), Der Spiegel (Allemagne), le New York Times (États-Unis) et The Guardian (Royaume-Uni) qui ont commencé à les publier lundi. Quelques 2106 notes diplomatiques (cables, en anglais) parlent du Maroc, dont 245 du Sahara. Pour le moment, tout ce qui a été rendu public sur le Maroc ne fait trembler personne.

 

Les révélations de WikiLeaks sur les relations des Etats-Unis avec le reste du monde et la perception de certaines personnalités politiques par les Américains, font des remous dans beaucoup de pays. Au Maroc, WikiLeaks n’a pas encore créé de séisme, car tout ce qui a été révélé sur le Royaume, n’est pas encore sensible.

 

Les 251 287 correspondances révélées par WikiLeaks, ont été envoyées de plus de 250 ambassades et consulats des États-Unis à travers le monde, entre 1966 et 2010, dont 90% auraient été envoyés entre 2004 et 2010. Concernant le Maroc, les envois ont surtout augmenté à partir de 2005. Pour le moment, les fuites n’ont pas créé de remous au Maroc, contrairement à beaucoup de pays dans le monde. Et pour cause, les 2106 notes parlant du Maroc (incluant le Sahara) jusque là rendues publiques traitent des sujets plutôt anecdotiques.

 

On n’y apprend par exemple, que le roi Abdallah II de Jordanie et son ami proche, le chef d’état major des forces armées des Emirats Arabes Unis (EAU), Mohammed bin Zayed Al Nahyan chassaient souvent ensemble au Maroc et en Tanzanie. Ils étaient parfois rejoints par le Prince Andrew duc d'York, membre de la famille royale britannique.

 

Moins anecdotique, cette affirmation de Meir Dagan, l’ancien directeur du Mossad (services secrets israéliens). En 2007, il avait fait savoir aux diplomates américains que le Maroc, confronté au terrorisme, fait mieux face à ce problème que l'Algérie, « en dépit de son roi ». Il sous-entendait que le roi Mohammed VI apparait comme quelqu’un qui a peu d’intérêt pour la gouvernance du pays.

 

Une autre note diplomatique de la même année portait sur la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy au Maroc, quelques mois après son élection à la présidence française. Octobre 2007, Nicolas Sarkozy a fait jaser sur sa façon « trop relâchée » avec laquelle il s’était confortablement enfoncé dans son fauteuil alors qu'il présidait à une cérémonie en compagnie de Mohammed VI. « Une photo a montré Sarkozy croisant ses jambes et pointant la semelle de sa chaussure en direction du roi - un geste tabou dans le monde islamique », ont écrit les diplomates américains.

 

Ces révélations ne sont cependant pas réellement sensibles. Mais que se passera-t-il si WikiLeaks parlera des prisonniers de Guantanamo, sachant qu’un ex-détenu de cette prison américaine a accusé le Maroc de torture et que des vidéos ont été découvertes dans les bureaux de la CIA, révélant que des terroristes présumés auraient été détenus et interrogés secrètement dans des prisons marocaines ? Ce n'est pas impossible, sachant que selon la carte interactive du Spiegel, parmi les dépêches envoyées de Rabat et Casablanca aux Etats-Unis, 76 sont classées secrètes.

 

Ibrahima Koné

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