Jazairi 10 Posted December 3, 2010 Partager Posted December 3, 2010 Chercheur, chef d’entreprise et inventeur, M. Haba Belgacem a brillé par ses travaux aussi bien aux Etats-Unis qu’au Japon. Cet enfant d’El Megheyar, dans la wilaya d’El Oued, est désormais considéré comme une autorité dans tout ce qui a trait à la microélectronique. Il nous parle de son parcours professionnel tout en évoquant les solutions adéquates permettant d’assurer un transfert de technologie vers l’Algérie grâce aux compétences algériennes installées à l’étranger. IT Mag : Pouvez-vous nous donner une idée sur votre parcours universitaire et professionnel aussi bien en Algérie qu’aux Etats-Unis ? M. Belgacem Haba : J’ai obtenu mon diplôme d’études supérieures (DES) en physique à l’université de Bab Ezzouar avant de partir aux Etats-Unis en 1980. Au bout de quelques années, j’ai obtenu deux magistères, aux Etats-Unis, toujours dans la physique. L’un de mes diplômes était en rapport avec un domaine qui m’intéressait beaucoup. Il s’agit de l’énergie solaire. J’ai par la suite obtenu mon doctorat dans la spécialité de l’énergie solaire. Vers la fin des années 1980, j’ai travaillé dans un centre de recherche appartenant à la firme IBM. Dans ce centre de recherche, considéré comme le plus grand au monde, je me suis spécialisé dans tout ce qui touche à l’utilisation du laser dans la microélectronique. Après quelques années, je suis rentré en Algérie pour passer mon service militaire, mais dès mon retour, on m’a remis ma dispense. J’ai alors enseigné à l’université de Biskra pendant trois mois. J’ai été ensuite contacté par le centre de recherche de Nec, à Tokyo, dont les responsables étaient intéressés par les travaux que je menais chez IBM. Cette invitation coïncidait avec la crise qu’a connue l’Algérie au début des années 1990. Je me suis donc rendu au Japon où j’ai travaillé pendant six ans, toujours dans le domaine des applications du laser en microélectronique. En 1997, je suis parti une nouvelle fois aux Etats-Unis où j’ai travaillé avec la compagnie Rambus. Chez Rambus, j’ai travaillé sur les PlayStation 2 et 3, pour tout ce qui touche au hardware. En 2002, j’ai lancé mon entreprise qui est spécialisée dans le domaine de la microélectronique ou plus précisément dans ce que nous appelons les connexions rapides (High Speed Interconnect). En parallèle avec le lancement de mon entreprise, j’ai commencé à travailler chez Tessera. C’est une compagnie unique en son genre car elle s’est spécialisée dans la technologie de la miniaturisation. Elle est d’ailleurs à l’origine du téléphone portable et perçoit aujourd’hui des droits sur tous les téléphones portables fabriqués dans le monde. Mon rôle chez Tessera est d’établir la stratégie de la compagnie sur plusieurs années. Vous avez obtenu un grand nombre de brevets d’invention au cours de votre parcours professionnel. Pouvez-vous nous en parler ? J’ai 130 brevets d’invention. Je les ai acquis en travaillant avec les compagnies IBM, Nec, Rambus et Tessera. J’ai également des brevets d’invention que j’ai obtenus en travaillant pour mon propre compte. J’ai eu mon premier brevet avec IBM en mettant une place une machine permettant de découper de façon adéquate et grâce à un faisceau laser la tête de lecture de disques durs spécifiques développés par IBM. Avec Nec, mon contrat stipulait que je devais déposer six brevets chaque année. Fort heureusement, j’ai réussi à déposer plus de six brevets. J’ai également obtenu le prix de la meilleure idée de l’année en 1992 chez Nec. J’ai également obtenu un certain nombre de brevets chez Rambus et Tessera. Globalement, j’ai 85 brevets américains dans le domaine de la microélectronique et en particulier dans la miniaturisation de mémoire. Le reste des brevets, je l’ai ai acquis en dehors des Etats-Unis. J’ai par ailleurs 200 autres brevets déposés en instance. Citer Link to post Share on other sites
Jazairi 10 Posted December 3, 2010 Author Partager Posted December 3, 2010 suite Parallèlement à vos travaux, vous effectuez des recherches concernant les Algériens détenteurs de brevets d’inventions obtenus dans différents pays du monde. Pouvez-vous nous donner davantage de détails à ce propos ? J’ai effectivement décidé de faire des recherches dans ce sens. C’est une décision personnelle que j’ai prise après avoir constaté l’absence d’un site comportant les noms de chercheurs algériens. Je signale aussi que pratiquement tous les pays du monde ont des sites comportant les brevets inventés par leurs ressortissants vivant à l’étranger. J’ai donc créé un site que je n’ai pas encore lancé. Jusqu’ici, j’ai pu réunir les noms de quelque 280 Algériens détenteurs de brevets d’invention à travers le monde. Cela n’a pas été difficile d’avoir les noms, puisque je les ai puisés sur le site Web relatif aux brevets délivrés aux Etats-Unis. Cependant, je ne pouvais obtenir que les noms des Algériens ayant gardé leur nationalité. J’ai également fait des recherches sur des sites Web mondiaux. Là, j’ai pu obtenir les noms des chercheurs algériens ayant mentionné leur origine ou une adresse algérienne. Mes recherches ont également abouti au fait que les 280 Algériens détenaient en tout 1 000 brevets d’invention. Quels sont, de manière générale, les domaines dans lesquels ces Algériens ont obtenu leurs brevets ? La majorité de ces brevets concernent tout ce qui a trait aux logiciels, mais aussi le domaine des télécommunications. Il y a également de nombreux brevets dans le domaine de la biotechnologie. Quel regard portent les Algériens établis aux Etats-Unis sur l’Algérie. Existe-t-il une volonté de faire profiter leurs pays de leur savoir à travers des investissements ou d’autres formes de transfert technologique ? De manière générale, il y a un manque d’informations en ce qui concerne l’Algérie. Beaucoup ne sont pas au courant des changements qu’a connus le pays ces dernières années. Personnellement, je suis assez informé sur la situation actuelle du pays car j’ai la chance de faire des va-et-vient entre l’Algérie et les Etats-Unis, mais beaucoup pensent que l’Algérie est le même pays qu’ils ont laissé durant les années 1970 ou 1980. Il est vrai aussi que beaucoup d’entre eux ne font pas l’effort de s’informer mais l’idée générale est que l’Algérie est un pays qui comporte de nombreuses contraintes. Toutefois, depuis le 11 septembre 2001, les choses ont quelque peu changé. Certains Algériens, au même titre que les Arabes ou les musulmans vivant aux Etats-Unis, ont commencé à sentir que ce pays n’était peut-être pas le leur. Ce qui fait qu’ils ont commencé à penser à investir dans leurs pays d’origine. Mais là aussi, le problème du manque d’information se pose avec acuité, car les Algériens installés aux Etats-Unis ne savent pas encore quels sont les domaines porteurs en Algérie. Quelle est, à votre avis, la meilleure manière pour ces Algériens, chercheurs ou chefs d’entreprises, d’opérer un transfert de technologie vers l’Algérie ? A mon avis, il faudrait s’inspirer de la méthode adoptée par les Chinois et les Japonais. Les gouvernements de ces deux pays ont demandé à leurs ressortissants vivant à l’étranger et ayant créé des entreprises de mettre en place des filiales dans leurs pays d’origine. C’est une manière de tirer profit des compétences vivant à l’étranger sans pour autant qu’ils soient obligés de revenir de façon définitive dans leurs pays. Je connais un Algériens vivant aux Etats-Unis qui a créé une filiale de son entreprise spécialisée dans le domaine du graphisme dans la wilaya de Biskra. Le transfert technologique peut également se faire en organisant des séminaires en Algérie animés par des chercheurs vivant à l’étranger… Il faut d’abord mettre en contact les Algériens installés à l’étranger et ceux vivant en Algérie. Il faut également que les séminaires revêtent un aspect commercial afin d’encourager les chefs d’entreprises installés à l’étranger à écouler leurs produits par exemple. © 2003-2010 Le Bimensuel des TIC et de l’Économie numérique en Algérie Citer Link to post Share on other sites
djallalnamri 10 Posted December 3, 2010 Partager Posted December 3, 2010 Algerian Inventors Citer Link to post Share on other sites
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