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Paris redoute un coup de force du GSPC


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Alors que les deux français blessés dans l’attentat de Lakhdaria ont été rapatriés hier

Paris redoute un coup de force du GSPC

Par :

Yacine Kenzy (Liberté)

83459.jpg Si les menaces d’Al-Zawahiri ont ravivé un mauvais souvenir, les services français n’ont jamais cru que leur pays était à l’abri. Depuis la vague d’attentats de 1995 du GIA, la garde n’a jamais baissé.

Deux coopérants français rapatriés après une tentative d’enlèvement déjouée et deux autres blessés dans une tentative d’assassinat à la voiture piégée. En quelques heures, vendredi, le souvenir des sanglantes années 1990 est remonté et la hantise des attentats anti-étrangers est revenue avec tous les risques qu’ils peuvent impliquer sur la machine économique. En 1993, la vague des attentats contre les Occidentaux avait commencé par l’assassinat de deux Français à Telagh, dans la région de Sidi Bel-Abbès. Elle avait culminé avec un massacre de 12 Croates près de Médéa. Mais l’action la plus spectaculaire restera le détournement d’un Airbus d’Air France, sur le tarmac de l’aéroport d’Alger en décembre 1994. La menace sur les cadres d’ADP ne va pas sans rappeler cet acte de piraterie. Les conséquences en avaient été une fermeture massive de représentations en Algérie. Entreprises et chancelleries. évidemment, la situation n’est pas comparable. Les entreprises étrangères ont beaucoup à gagner en Algérie aujourd’hui. Elles sont plus disposées à résister qu’à abandonner leur mission. “Nous ne sommes pas là pour paniquer les gens, mais la menace est forte aujourd’hui”, a estimé hier le nouveau directeur de la police française Frédéric Péchenard. “Elle est forte parce que nous sommes impliqués au Liban et en Afghanistan. Parce que le GSPC s’est radicalisé en changeant de nom et en se rapprochant d’Al-Qaïda. Et parce que l’Algérie, qui est à notre porte, traverse une période difficile”, a-t-il ajouté dans une interview au Journal du Dimanche. Si les menaces d’Al-Zawahiri ont ravivé un mauvais souvenir, les services français n’ont jamais cru que leur pays était à l’abri. Depuis la vague d’attentats de 1995 du GIA, la garde n’a jamais baissé. Le plan Vigipirate n’a plus été levé et l’alerte est souvent au rouge, soit le troisième niveau sur quatre. Régulièrement, des groupes ont été démantelés surtout grâce à une étroite collaboration entre les services de sécurité des deux pays. Feu le général Smaïn était le maître d’œuvre de cette coopération. L’année dernière, il avait été reçu par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

C’était pour le féliciter pour le coup de main donné par Alger dans l’arrestation d’islamistes qui préparaient des attentats. La menace est d’autant plus forte aujourd’hui que la politique française est en voie d’alignement sur celle de George Bush. D’abord, le successeur de Jacques Chirac n’a jamais caché sa sympathie pour Israël. Il se présente ostensiblement comme un ami de l’État hébreu. Une position loin de l’équilibre qui a toujours obnubilé ses prédécesseurs. Or, la situation au Proche-Orient a toujours contribué à cristalliser le mécontentement dans les banlieues de France et à aggraver les tensions. Autre source d’inquiétude, la présence de militaires français au Liban et en Afghanistan au sein de forces internationales. La menace risque de s’aggraver à cause des dernières prises de position de Bernard Kouchner sur l’Iran. Le ministre des Affaires étrangères aura beau tenter de recadrer ses propos, le coup est parti. La version belliqueuse de son discours est comprise comme la plus conforme à la politique d’alignement de Paris sur Washington. Conjuguée au durcissement de la politique française sur l’immigration, cet alignement est un cocktail potentiellement explosif. D’ailleurs, le durcissement de la lutte contre l’immigration clandestine n’est pas sans lien avec le problème du terrorisme. Une des hantises des services secrets français est une jonction entre les filières d’immigration et les réseaux terroristes. Les nouvelles menaces ayant été suivies d’effet avec, pour la première fois, l’utilisation contre les étrangers en Algérie de kamikazes, nul doute que la vigilance sera accrue. Si de nouveaux attentats sont enregistrés, c’est tout le redéploiement de l’appareil consulaire français en Algérie qui va en pâtir. Avec toutes les conséquences qu’il aura sur la délivrance des visas.

Y. K.

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