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Reportage: Comment les Algérois passent leurs soirées de Ramadhan


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Reportage: Ramadhan

Virée à Sidi Yahia et à Bab El Oued

Comment les Algérois passent leurs soirées de Ramadhan

Par :

Sa Ibrahim (Liberté)

83444.jpg Deux lieux, deux ambiances. Si à Sidi Yahia, nouveau quartier d’Alger, la clientèle est triée sur le volet, à Bab El Oued, les habitudes d’antan n’ont pas changé.

Si à Sidi Yahia, les noctambules se réunissent dans des cafés bon chic, bon genre, à Bab El Oued, c’est un mélange des genres dans une atmosphère de joie et de bruit. Mercredi 19 septembre 2007. À peine 21h30 que le quartier de Sidi Yahia est déjà très animé. À cause d’une circulation automobile des plus denses, trouver une place de stationnement n’est pas chose aisée. Les cafés sont pris d’assaut par des clients qui viennent déguster des parts de qalb elouz tout en sirotant du thé à la menthe. Fait remarquable, ces cafés se sont spécialisés dans le narguilé (pipe à vapeur), ils proposent la séance à 500 DA. À écouter le patron du café la Kheïma, il n’y a pas une affluence particulière durant le mois de Ramadhan.

“Ramadhan ou pas, nous avons toujours autant de clients”, affirme-t-il. Dans un coin, deux jeunes s’emploient à aspirer le tabac à l’aide du long tuyau du narguilé. “Je suis égyptien et chez nous le narguilé est une véritable culture. Je suis ici en mission juste pour un mois et j’ai découvert cet endroit où je viens tous les soirs”, s’épanche l’un d’eux le sourire au coin. Dans l’établissement mitoyen, l’affluence est bien plus importante. Les serveuses arrivent difficilement à satisfaire les nombreux clients qui les interpellent de toutes parts. Le Danbech est un établissement fréquenté par des gens aisés et par des intellectuels. Adossé au comptoir, Kamel, le patron, veille au grain. Il surveille toute la salle en donnant, par-ci par-là, des ordres aux serveuses et aux employés. “Nous recevons toute l’année autant de monde. Mon café est réputé proposer de nombreux choix de parfums pour narguilé. Nos prix sont assez abordables et non comme colportés par certaines gens. Le café et le thé sont cédés à 50 DA. Propre et bien fréquenté, ce n’est vraiment pas cher pour un tel standing”, affirme Kamel. Dans cet établissement, chaque consommateur a droit à un embout jetable lorsqu’il s’agit de fumer le narguilé. “Vous voyez bien que sur chaque pipe nous déposons un embout neuf dans un sachet fermé. Nous tenons à respecter les règles d’hygiène”, explique l’employé chargé de préparer les narguilés. Un groupe de six amis, des habitués des lieux, est assis à sa place préférée. “Nous venons tous les jours ici. C’est un endroit propre et surtout bien fréquenté”, assure Djamel, la quarantaine et informaticien de profession. Les cafés de Sidi Yahia sont fréquentés par les femmes accompagnées ou seules. Il n’est pas, en effet, rare de voir des groupes de femmes ou de jeunes filles attablées. “Vous connaissez beaucoup d’endroits en Algérie où des femmes seules peuvent s’attabler sans être importunées. C’est la raison qui m’a amenée ici”, dit une jeune fille d’une trentaine d’années. Les boutiques chic du quartier ne sont pas prises d’assaut en ce début de Ramadhan. Même si les prix affichés ne sont pas à la portée des petites bourses, il n’en demeure pas moins qu’à l’approche de l’Aïd, les magasins seront en rupture de stock, selon un commerçant. À une centaine de mètres des cafés, une foule fait la queue devant le magasin Ring de téléphonie mobile. Nombreux sont, en effet, les gens attirés par la promotion de cette enseigne qui propose une puce et une recharge à 1 000 DA pour un crédit de temps de parole équivalent à 1 200 DA. De plus, pour tout achat, un ticket à gratter est servi au client qui est sûr de gagner au minimum deux appareils photos. Les plus chanceux auront droit à une omra ou à un ordinateur portable.

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Le chaâbi à l’honneur

Autre lieu, autre ambiance. Bab El Oued, comme toujours grouillant de monde, ne dément pas sa réputation de quartier populeux. Il y a tellement de gens dans les rues que certains doivent emprunter la chaussée, ce qui engendre des embouteillages monstres. Au centre de Bab El Oued, rares sont les cafés où les gens peuvent s’attabler. Aussi certains noctambules préfèrent descendre à El Ketani sur le front de mer. Ici, l’ambiance est toute autre. Il est 22h30. Dans un coin aménagé en boulodrome, un tournoi organisé par la ligue d’Alger bat son plein. “Nous organisons, ce soir, les éliminatoires dans la zone de Bab El Oued. 7 triplettes vont prendre part à ce tournoi”, explique Ali Amari, responsable du Club Algeria Sport. Juste à côté, et profitant du climat doux qui règne en cette soirée, des pêcheurs attirés par de belles prises se sont donné le mot. Leurs lignes lancées à la mer, ils s’occupent par discuter des prises phénoménales faites par le passé. “Même si le temps est propice à la pêche aujourd’hui, je n’ai pris encore aucun poisson, et je suis ici depuis la fin de la prière des tarawih, c'est-à-dire 22 heures”, se plaint un vieux pêcheur. À quelques encablures, c’est le paradis des enfants, ils s’en donnent à cœur joie sur les différents manèges. Les parents prennent des photos et certains enfants, craintifs, sont encouragés par leur maman. “Mon fils n’est pas habitué à monter sur un manège, il a peur et je dois le réconforter”, affirme une femme dont le fils a cessé de pleurer après qu’elle l’eut placé sur un cheval qu’il enfourche, comme si c’était un pégase. Et le voilà parti pour un tour de manège qui aura coûté 20 DA à ses parents. Les enfants plus âgés peuvent faire aussi du karting sur une piste aménagée à cet effet. Les cafés installés sur cette place ne font pas le plein, car concurrencés de manière déloyale par des vendeurs ambulants de café et de thé qu’ils servent dans des gobelets jetables. Les amateurs de thé n’omettent pas de s’approvisionner en cacahouètes grillées sur place auprès d’autres vendeurs.

Sur des bancs publics, des personnes âgées jouent aux dominos tout en sirotant du café ou du thé. “Que voulez-vous qu’on fasse d’autre. Nous sommes à la retraite et nous nous rencontrons tous les soirs pour d’interminables parties de dominos entre amis”, affirme l’un d’eux. Plus haut, à proximité de la direction générale de la police, une scène est installée. Ce soir, c’est un chanteur chaâbi, Kamel Ferdjallah, qui anime la soirée suivie par un nombreux public. Tous les sièges sont occupés et quelques femmes sont assises dans la partie qui leur est réservée. Mehdi Fadhli, président de la fondation Noudjoum, organisatrice de ces veillées, estime que “la joie revient peu à peu dans le cœur des Algériens après quinze années de terrorisme. Regardez les gens comme ils sont heureux ! Ils viennent tous les soirs plus nombreux pour suivre les concerts de musique chaâbi. Ces soirées nous rappellent le bon vieux temps”. Les spectateurs écoutent en silence des chansons du patrimoine qu’ils connaissent par cœur et — respect oblige — qu’ils n’applaudissent qu’à la fin. Des policiers sont obligés d’organiser la circulation automobile pour cause de ralentissement à hauteur de la scène. L’inconvénient est que ces soirées musicales ne font pas que des heureux. Quelques habitants du quartier se plaignent des désagréments qui leurs sont causés mais aussi de la non-prise en charge de leurs doléances par les parties concernées formulées depuis des années. “Nous n’arrivons plus à dormir.

Tous les soirs, des concerts de chaâbi débutent à 22 heures, c'est-à-dire à l’heure où, du point de vue légal, tout bruit est considéré comme tapage nocturne. Ils ne prennent fin que vers 1h30. Il faut habiter ici pour comprendre l’effet de l’écho sonore”, s’emporte un habitant d’El Ketani. Un autre voisin, en colère, se dit offusqué par l’attitude des autorités qui accordent des autorisations à de telles manifestations, “sans se soucier de la santé des citoyens puisque le manque de sommeil peut engendrer de graves maladies. Surtout que parmi les voisins, il y a des gens malades et des grabataires qui ne peuvent pas veiller”. À son avis, “de tels concerts doivent se tenir dans des lieux qui leur sont réservés. Nous demandons aux autorités de nous permettre de mener tranquillement notre vie et d’éduquer nos enfants”. Si l’ambiance est festive sur l’esplanade, les riverains, qui se trouvent chez eux, sont obligés de fermer les fenêtres pour atténuer un tant soit peu les effets du bruit. Ils estiment que les autorités seraient mieux inspirées si elles procédaient à la réhabilitation de toutes les salles de spectacles de Bab El Oued pour rendre à la culture la place qu’elle mérite. Pour étayer leurs doléances, les habitants de ce quartier se demandent pourquoi ces soirées ne sont pas organisées dans les quartiers résidentiels. Les mélomanes, eux, se disent comprendre les infortunés riverains qui “peuvent supporter une ou deux fois le raffut mais pas tout un mois”. “C’est faute de mieux que nous venons ici écouter la musique en plein air”, expliquent-ils.

S. I.

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Guest Tchipernem
Et si il y a une inflation a 80% ?

 

Attention ta dit : " Par principe " :D

Bein oui, imagine que je reçoive Anais, clairiere, jouljoul ou tina... je les inviterais là-bàs :p Toi ce sera un peu plus haut: la cafette à côté de la pompe d'essence: le thé est à 20 DA :04:

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Bein oui, imagine que je reçoive Anais, clairiere, jouljoul ou tina... je les inviterais là-bàs :p Toi ce sera un peu plus haut: la cafette à côté de la pompe d'essence: le thé est à 20 DA :04:

 

 

Wahou, quel gentleman, Tu es Tchiper,

 

Remarques je n'en avais jamais douté. ;)

 

Merci, mais cela risque d'être long avant que je n'arrive là bas .... Enfin on ne sait jamais !

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Guest Clairière
Bein oui, imagine que je reçoive Anais, clairiere, jouljoul ou tina... je les inviterais là-bàs :p Toi ce sera un peu plus haut: la cafette à côté de la pompe d'essence: le thé est à 20 DA :04:

 

Ce sera un thé sans sucre, merci!:D

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  • 11 months later...

moi je suis de hydra c vrais sidi yahia est un endroit pour snob mais pour nous les filles c plus rassurent d'allez la bas que a staouali ou bab el oued toutes seul, la bas ont est allaise entre copines ou amis bon pour le prix il faut pas oublier que le cartier joue un grand role. bon sa c mon avis ;)

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Guest Bleeding Angel
moi je suis de hydra c vrais sidi yahia est un endroit pour snob mais pour nous les filles c plus rassurent d'allez la bas que a staouali ou bab el oued toutes seul, la bas ont est allaise entre copines ou amis bon pour le prix il faut pas oublier que le cartier joue un grand role. bon sa c mon avis ;)

 

alors t'en fait pas chui la

chui ange alors si tu veux allé n'importe ou

tu peux compte sur mon voisinage :p

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