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Fait d'héroïsme et de clémence,

Présent toujours au moindre appel,

Qui de nous peut dire où commence,

Où finit l'amour maternel ?

 

Il n'attend pas qu'on le mérite,

Il plane en deuil sur les ingrats ;

Lorsque le père déshérite,

La mère laisse ouverts ses bras ;

 

Son crédule dévoûment reste

Quand les plus vrais nous ont menti,

Si téméraire et si modeste

Qu'il s'ignore et n'est pas senti.

 

Pour nous suivre il monte ou s'abîme,

A nos revers toujours égal,

Ou si profond ou si sublime

Que, sans maître, il est sans rival :

 

Est-il de retraite plus douce

Qu'un sein de mère, et quel abri

Recueille avec moins de secousse

Un coeur fragile endolori ?

 

Quel est l'ami qui sans colère

Se voit pour d'autres négligé ?

Qu'on méconnaît sans lui déplaire,

Si bon qu'il n'en soit affligé ?

 

Quel ami dans un précipice

Nous joint sans espoir de retour,

Et ne sent quelque sacrifice

Où la mère ne sent qu'amour ?

 

Lequel n'espère un avantage

Des échanges de l'amitié ?

Que de fois la mère partage

Et ne garde pas sa moitié !

 

Ô mère, unique Danaïde

Dont le zèle soit sans déclin,

Et qui, sans maudire le vide,

Y penche un grand coeur toujours plein !

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