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Enfin un débat national sur les harragas !


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Le ministre de la solidarité instruit pour endiguer le phénomène

Enfin un débat national sur les harragas !

Par :

Hafida Ameyar (Liberté)

83563.jpg À travers ce débat de fond où sont programmés plusieurs intervenants, il s’agira d’établir un véritable schéma diagnostique de ce phénomène, dont le traitement s’est limité jusque-là aux opérations de secours en haute mer.

Le ministère de la Solidarité nationale a pris l’initiative de lancer le débat sur le lourd dossier des jeunes harragas algériens, ces “grilleurs” de frontières. Le département d’Ould-Abbès organise en effet, ce jeudi, une rencontre-débat sur les jeunes expulsés d’Europe et les harragas.

Cette rencontre, à laquelle prendront part de jeunes témoins, des représentants de ministères et institutions de l’État, ainsi que plusieurs instituts de recherche (Cnes, ONS, Crasc, Cread, ETP, IMP et ONLCT), des consultants et des associations nationales, se penchera sur le phénomène d’émigration clandestine et des séjours irréguliers. Le ministère annonce que le rendez-vous sera une occasion pour discuter également sur les “principales causes” de l’émigration clandestine, la problématique de “sensibilisation” et “la stratégie d’action de lutte” contre les départs clandestins. Depuis quelques années, l’Algérie est confrontée au phénomène des harragas qui a pris des proportions très alarmantes ces dernières semaines. Des jeunes, par dizaines, tentent quotidiennement de rejoindre l’Europe, en cachette, à bord d’embarcations de fortune, dans des conditions pour le moins préjudiciables. Certains sont repêchés par des garde-côtes, tandis que d’autres disparaissent dans la nature, sans visa.

Même si le bilan reste à faire, le nombre de harragas qui risquent leur vie pour traverser la Méditerranée enregistre une croissance en flèche. En décembre 2006, les garde-côtes algériens avaient informé qu’ils avaient déjoué, depuis 2001, plus de 620 tentatives d’émigration clandestine collectives vers l’Espagne, à partir du littoral ouest du pays. Selon la même source, 112 émigrants clandestins ont pu être sauvés et secourus par les garde-côtes d’Annaba, entre octobre 2006 et juin 2007. On se rappelle, par ailleurs, de ce “fait inédit” dans les annales de la Marine nationale, qui s’est produit en juin dernier : le bateau de voyageurs Tarik-Ibn-Zyad de l’ENTMV, en route vers Marseille, a récupéré 22 jeunes Algériens en haute mer et a dû rebrousser chemin et rentrer au port d’Alger. Au cours de ce mois de septembre, malgré le redoublement des opérations de contrôle, pas seulement sur les eaux algériennes, les tentatives de fuir vers un horizon meilleur se poursuivent toujours.

À quelques jours du mois de Ramadhan, 106 harragas ont été interceptés au large de Annaba.

Cette ville abrite depuis l’été une nouvelle association des parents de jeunes clandestins, restés sans nouvelles de leurs enfants depuis plusieurs mois.

Devant le silence du gouvernement, ces parents ont décidé d’agir pour alerter l’opinion publique et informer que certains jeunes seraient détenus secrètement dans des prisons européennes ou dans des pays du Maghreb. Contrairement aux idées reçues, les harragas sont souvent originaires de villes et de villages du pays.

Sans visa ni passeport, ils affrontent la mer avec tous ses risques et dangers. Des experts ont qualifié le phénomène des harragas en Algérie de “sorte de suicide” chez des personnes désespérées ou déçues.

D’aucuns pensent même que ce phénomène “renvoie plus à une violence de situation interne économique et sociale”. D’autres, s’appuyant sur une enquête menée l’an dernier, révèlent que “sous l’emprise du désenchantement et d’un scepticisme croissant, les jeunes Algériens sonnent le glas de l’idéologie nationaliste, de la façon la plus inattendue”, en recourant “de plus en plus visiblement à l’émigration clandestine”.

Mais, il ne faut pas perdre de vue que ce phénomène profite de plus en plus aux passeurs de clandestins qui encaissent au minimum la somme de 150 000 DA par personne.

Selon des sources sécuritaires, une bonne partie de l’argent fourni par les harragas atterrit dans les caisses des groupes armés affiliés au GSPC. Cette information a été établie à la suite des enquêtes ayant pour but de découvrir le financement des islamistes terroristes.

H. Ameyar

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