Guest asteroideB612 Posted December 18, 2010 Partager Posted December 18, 2010 . Prodige ! Une jeune gazelle voilée Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières! Son champ est entre côtes et entrailles, O merveille, un jardin parmi les flammes ! Mon coeur devient capable de toute image: Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines, Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins, Tablettes de la Torah et livre du Coran. Je suis la religion de l'amour, partout où se dirigent ses montures, L'amour est ma religion et ma foi. Ibn 'Arabi Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 18, 2010 Partager Posted December 18, 2010 L'ÉLIXIR DE L'AMOUR Tu ne sais pas ce qu'est l'Amour. Il te faudrait être intrépide Et connaître tout le parcours, si tu veux devenir un guide. A l'école de Vérité, auprès du professeur d'Amour, Tâche, ô mon fils, de mériter d'être comme ton père, un jour. Le cuivre vil de l'existence, laisse-le tomber en chemin, Et que te transmute en or pur l'élixir de l'Amour divin. Dormir, manger, voilà ce qui t'a mis au-dessous de toi-même. Cesse de manger, de dormir, et tu redeviendras toi-même. Que la lumière de l'Amour embrase ton cœur et ton âme, Et toi, tu deviendras meilleur que le soleil dans le ciel bleu. Plonge-toi donc, comme un éclair, dans l'Océan même de Dieu, Sans penser qu'à l'eau des Sept mers tu puisses mouiller un cheveu. Tu seras, de la tête aux pieds, baigné de divine lumière : Tourne-toi vers Sa Majesté, avec un cœur humble et sincère. Si tout ce que tu vois est la Face de Dieu, Tu seras l'un de ceux dont le regard profond est pieux. Si les fondements de ta vie s'écroulent sens dessus dessous, Ne t'inquiète pas par le fait que tu es sens dessus dessous. Hâfez, si tu as la passion d'une Union mystique avec Dieu, Tu ne seras que poussière au seuil de ceux qui contemplent Dieu. (Traduction Vincent-Mansour Monteil) Hâfez ( poéme du Divân ) Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted December 18, 2010 Partager Posted December 18, 2010 Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Tout est affaire de décor Changer de lit changer de corps À quoi bon puisque c'est encore Moi qui moi-même me trahis Moi qui me traîne et m'éparpille Et mon ombre se déshabille Dans les bras semblables des filles Où j'ai cru trouver un pays. Coeur léger coeur changeant coeur lourd Le temps de rêver est bien court Que faut-il faire de mes jours Que faut-il faire de mes nuits Je n'avais amour ni demeure Nulle part où je vive ou meure Je passais comme la rumeur Je m'endormais comme le bruit. C'était un temps déraisonnable On avait mis les morts à table On faisait des châteaux de sable On prenait les loups pour des chiens Tout changeait de pôle et d'épaule La pièce était-elle ou non drôle Moi si j'y tenais mal mon rôle C'était de n'y comprendre rien Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent Dans le quartier Hohenzollern Entre La Sarre et les casernes Comme les fleurs de la luzerne Fleurissaient les seins de Lola Elle avait un coeur d'hirondelle Sur le canapé du bordel Je venais m'allonger près d'elle Dans les hoquets du pianola. Le ciel était gris de nuages Il y volait des oies sauvages Qui criaient la mort au passage Au-dessus des maisons des quais Je les voyais par la fenêtre Leur chant triste entrait dans mon être Et je croyais y reconnaître Du Rainer Maria Rilke. Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent. Elle était brune elle était blanche Ses cheveux tombaient sur ses hanches Et la semaine et le dimanche Elle ouvrait à tous ses bras nus Elle avait des yeux de faïence Elle travaillait avec vaillance Pour un artilleur de Mayence Qui n'en est jamais revenu. Il est d'autres soldats en ville Et la nuit montent les civils Remets du rimmel à tes cils Lola qui t'en iras bientôt Encore un verre de liqueur Ce fut en avril à cinq heures Au petit jour que dans ton coeur Un dragon plongea son couteau Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent. Louis Aragon [V]http://www.youtube.com/watch?v=uhOe-5HU15U?fs=1&hl=fr_FR[/V] Citer Link to post Share on other sites
Panonique 10 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 En voilà un parmi mes préférés : *Invictus* Invincible Dans la nuit qui m'environne, Dans les ténèbres qui m'enserrent, Je loue les Dieux qui me donnent Une âme, à la fois noble et fière. Prisonnier de ma situation, Je ne veux pas me rebeller. Meurtri par les tribulations, Je suis debout bien que blessé. En ce lieu d'opprobres et de pleurs, Je ne vois qu'horreur et ombres Les années s'annoncent sombres Mais je ne connaîtrais pas la peur. Aussi étroit soit le chemin, Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme Je suis le maître de mon destin, Et capitaine de mon âme. William Henley. Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 Le désir est ma voie Le désir est ma voie et la tempête ma boussole En amour je ne jette l’ancre dans aucun port. La nuit j’abandonne la plupart de moi-même Puis je me retrouve et m’étreins passionnément au retour. Je suis la jumelle du flux et du reflux De la vague et du sable du bord De l’abstinence de la lune et de ses vices De l’amour Et de la mort de l’amour. Dans la maison de mon corps prennent refuge mes états chaque soir, Et chaque matin on me réveille de mon absence. Ceux qui comprennent mon rythme me connaissent, Me suivent mais ne me rejoignent pas. Joumana Haddad ( Liban ) Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 Abat-jour de Paul Geraldy Tu demandes pourquoi je reste sans rien dire ? C'est que voici le grand moment, l'heure des yeux et du sourire, le soir, et que ce soir je t'aime infiniment ! Serre-moi contre toi. J'ai besoin de caresses. Si tu savais tout ce qui monte en moi, ce soir, d'ambition, d'orgueil, de désir, de tendresse, et de bonté !... Mais non, tu ne peux pas savoir !... Baisse un peu l'abat-jour, veux-tu ? Nous serons mieux. C'est dans l'ombre que les coeurs causent, et l'on voit beaucoup mieux les yeux quand on voit un peu moins les choses. Ce soir je t'aime trop pour te parler d'amour. Serre-moi contre ta poitrine! Je voudrais que ce soit mon tour d'être celui que l'on câline... Baisse encore un peu l'abat-jour. Là. Ne parlons plus. Soyons sages. Et ne bougeons pas. C'est si bon tes mains tièdes sur mon visage!... Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 Ma morte vivante Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement J’attends, personne ne viendra Ni de jour, ni de nuit Ni jamais plus de ce qui fut moi-même Mes yeux se sont séparés de tes yeux Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière Ma bouche s’est séparée de ta bouche Ma bouche s’est séparée du plaisir Et du sens de l’amour, et du sens de la vie Mes mains se sont séparées de tes mains Mes mains laissent tout échapper Mes pieds se sont séparés de tes pieds Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos Il m’est donné de voir ma vie finir Avec la tienne Ma vie en ton pouvoir Que j’ai crue infinie Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres. Paul Eluard Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 Chair des choses de renée vivien Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde, Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix, L'harmonie et le songe et la douleur profonde Frémissent longuement sur le bout de mes doigts. Ils ont connu la vie intime des fourrures, Toison chaude et superbe où je plonge les mains! Ils ont connu l'ardent secret des chevelures Où se sont effeuillés des milliers de jasmins. Et, pareils à ceux-là qui viennent des voyages. Mes doigts ont parcouru d'infinis horizons, Ils ont éclairé, mieux que mes yeux, des visages Et m'ont prophétisé d'obscures trahisons. Ils ont connu la peau subtile de la femme, Et ses frissons cruels et ses parfums sournois... Chair des choses! J'ai cru parfois étreindre une âme Avec le frôlement prolongé de mes doigts... Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 Le jardin de Prévert Des milliers et des milliers d'années Ne sauraient suffire Pour dire La petite seconde d'éternité Où tu m'as embrassé Où je t'ai embrassèe Un matin dans la lumière de l'hiver Au parc Montsouris à Paris A Paris Sur la terre La terre qui est un astre. Citer Link to post Share on other sites
Guest asteroideB612 Posted December 19, 2010 Partager Posted December 19, 2010 Connaissance de Soi... Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits. Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos cœurs. Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée. Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves. Et il est bon qu'il en soit ainsi. La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer, Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux. Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu, Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge, Car le soi est une mer sans limites ni mesures. Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité". Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt: "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin". Car l'âme marche sur tous les chemins. L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croit tel un roseau. L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables. Khalil Gibran Citer Link to post Share on other sites
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