Jazairi 10 Posted December 11, 2010 Partager Posted December 11, 2010 Les jeunes élèves chinois cassent la baraque à l'évaluation de l'OCDE. Ce qui n'empêche pas Pékin de vouloir mieux faire. Par notre envoyée spéciale en Chine, Marie-Sandrine Sgherri * La ville de Shanghai incontestable n° 1, suivie par la Corée, Singapour, ou encore Hong Kong : cette année, l'Asie cartonne au test PISA, qui mesure les acquis des élèves de 15 ans. Il n'en fallait pas plus pour que les pourfendeurs des "pédagos" qui défendent le par-coeur et les méthodes "à l'ancienne", relèvent la tête. Prévoyant un naufrage français (qui n'a pas eu lieu) l'association SOS éducation appelait à la mobilisation générale avant même la divulgation des résultats. L'absence de catastrophe ne l'a pas empêchée de lancer son appel au retour à la méthode syllabique. Le SNALC, syndicat conservateur, qui milite pour l'abrogation du collège unique, se félicite de voir que les pays scandinaves, "libéraux dans leur gestion des moyens, libertaires dans celle des élèves", ont mordu la poussière ! Il est vrai que la Suède a sévèrement chuté et que même la Finlande a reculé lors de cette session de l'enquête de l'OCDE. Avec le couronnement des Chinois, le SNALC peut respirer : là-bas, le maître est si respecté que lui poser une question est impensable : ce serait lui signifier que son cours n'est pas parfait. Là-bas, les élèves passent un examen pour entrer au collège, puis au lycée, puis à l'université. Pour les réussir et engranger le maximum de points nécessaires pour intégrer les meilleurs établissements, les enfants, dès le primaire, complètent leur journée d'école déjà bien chargée par des cours du soir. Résultat, de l'avis général, ces jeunes Chinois sont sérieux et savent beaucoup de choses, mais, c'est un fait, ils manquent aussi de fantaisie. Très mauvais en innovation Qui parle de manque de fantaisie ? Mais les Chinois eux-mêmes, pardi ! Dans un grand quotidien de Shanghai, la tribune du vice-président d'une association militant pour le développement de la recherche à l'université, met en garde contre tout triomphalisme : Pisa n'est qu'un test, dit-il en substance, et les élèves chinois sont dressés pour réussir des tests. Pas étonnant qu'ils réussissent aussi ceux-là. Mais ils ne sont bons qu'à ça ! Et de citer une autre enquête où, testés sur le calcul et leur capacité à innover, les Chinois arrivèrent premiers en calcul et quasi derniers sur l'innovation. L'innovation, il n'est pourtant question que de cela ici, dans la zone industrielle de Suzhou, à 150 km de Shanghai. Elle n'existait pas il y a quinze ans. Aujourd'hui, 120.000 entreprises étrangères ou chinoises sont installées. L'enjeu obsessionnel : ne pas rater le tournant d'une économie de production vers une économie d'innovation. Et pour y arriver, les entreprises comptent sur les universités : un campus est installé sur le parc et accueille 60 .000 étudiants. Mais l'université doit changer, explique ce chef d'une petite entreprise qui met au point des logiciels de sécurisation des données informatiques. Elle doit former des ingénieurs plus réactifs et plus proches du monde des entreprises. Sa nouvelle frontière, c'est le dépôt de brevet. Les Chinois ne triomphent pas devant leurs résultats à Pisa. Ils savent qu'ils doivent encore mieux faire. Pour le coup, c'est peut-être ça qui doit nous inquiéter ! © Le Point.fr Citer Link to post Share on other sites
Jazairi 10 Posted December 11, 2010 Author Partager Posted December 11, 2010 Enquête sur le niveau scolaire : les cachotteries de la France Par VÉRONIQUE SOULÉ La France aime se distinguer. Or dans la dernière enquête Pisa de l’OCDE, les résultats de ses élèves sont désespérément moyens. Mais elle a quand même réussi à se faire remarquer : parmi les 65 pays ayant participé à l’étude, elle est en effet la seule à avoir refusé de répondre à une série de questions, celles sur les établissements scolaires. Ce qui explique que dans de nombreux tableaux du volume 4 (300 pages), la ligne en face de la France soit remplie de «w» (pour «withdraw», se retirer) alors que toutes les autres ont des chiffres. Interrogé sur ce blocage, le responsable de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance auprès du ministère de l’Education (Depp) a eu une réponse très pointue. En clair, il voulait dire que la situation des jeunes de 15 ans - la population cible de l’étude - est trop complexe en France pour que ce type de questions mène à quelque chose de scientifiquement valable. Rappel : à cet âge, les ados peuvent être indifféremment au collège, au lycée - général ou professionnel - ou encore dans un de formation des apprentis. Pour être complet, cela arrive aussi dans d’autres pays. Ces questions permettent, entre autres, de faire des comparaisons entre les établissements d’un pays. Qu’aurait-on bien pu découvrir si la France avait autorisé les principaux et les proviseurs à y répondre ? On aurait probablement mesuré ce que l’on sait déjà. Dans certains établissements, l’absentéisme est important, ainsi que les incivilités à l’encontre des profs ou le harcèlement entre élèves. Les profs n’ont pas très bon moral et n’attendent pas grand-chose des élèves. Et lorsqu’ils sont malades, ils tardent à être remplacés. A l’opposé, dans d’autres établissements - les tableaux de l’OCDE indiquent les écarts entre le «quartile» (les 5%) le plus haut et le plus bas -, l’assiduité est la règle, les élèves sont paisibles et les profs exigeants. Dans les premiers - «collèges ghettos» ou «collèges poubelles», lycées pros -, les élèves sont généralement de milieux défavorisés et les résultats très moyens. Dans les seconds - les «bons» collèges ou lycées de centre-ville -, les élèves sont plutôt aisés et les résultats suivent. On aurait pu alors en conclure : l’école en France n’est pas si juste que cela. Enfin, si l’on avait poursuivi l’analyse, on aurait pu faire le lien avec l’assouplissement de la carte scolaire voulu par Nicolas Sarkozy - en campagne, il avait même promis sa suppression. En étudiant les résultats en berne de la Suède, l’OCDE fait cette analyse : à partir du moment où Stockholm a décidé de laisser les parents choisir l’école de leur enfant, l’écart entre les établissements, jusqu’ici assez proches, a commencé à sérieusement se creuser. © Libération Citer Link to post Share on other sites
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