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Censure à l'IMA-Paris: interdit de parler politique


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Censure à l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris, l'institution franco-arabe présidée depuis 2007 par Dominique Baudis : un débat public prévu jeudi à propos de la situation en Egypte a dû être annulé en raison de l'exigence de la direction que les orateurs ne parlent pas… de politique !

 

Les intervenants de cette conférence consacrée à « l'Egypte à la croisée des chemins », programmée au lendemain d'élections législatives entachées de forts soupçons de fraude, ont décidé d'annuler leur participation après avoir été priés d'éviter ce sujet. Le débat, prévu dans le cadre des traditionnels « Jeudis de l'IMA », a dû être annulé.

 

Les intervenants prévus étaient quatre spécialistes de l'Egypte :

 

•Sophie Pommier, consultante sur le Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences-Po Paris ;

•Tewfik Aclimandos, chercheur au Collège de France ;

•Youssel El Chazli, doctorant en co-tutelle à l'université de Lausanne et Sciences-Po Paris ;

•Shayma Hassabo, doctorante à l'Institut d'études politiques (IEP) de Grenoble,

Deux jours plus tôt, les quatre universitaires s'étaient entendus sur le contenu du débat :

 

« Analyser la situation politique actuelle en Egypte en proposant un point sur les élections législatives et la présidentielle à venir. »

 

Loïc Barrière, journaliste à Radio Orient, devait animer la conférence-débat. Elle n'aura jamais lieu.

 

« Filtrer les questions du public »

 

18h15. Dans la salle, une cinquantaine de personnes patientent. A peine arrivés, les quatre universitaires sont entrainés à l'écart par Badr-Eddine Arodaky, directeur général adjoint de l'IMA. « Il nous a défendu de parler politique et des élections », confie Sophie Pommier, scandalisée. Elle ajoute :

 

« Il voulait que je parle d'un chapitre de mon dernier ouvrage consacré à la démographie. Il en était hors de question. Les gens n'étaient pas venus pour ça. Il voulait même filtrer les questions du public. »

 

 

« Nous sommes des politologues. Evidemment que nous allions parler des élections. Je n'étais pas là pour parler des requins de Charm El-Cheikh », affirme de son côté Chaymaa Hassabo.

 

Collectivement, les chercheurs refusent de donner conférence et proposent, en guise de consolation, une discussion dans un café près de l'Institut.

 

Selon Chaymaa Hassabo, Loïc Barrière était « sidéré » par ce qui se passait. Contacté, le journaliste nous donne un rendez-vous téléphonique, avant de se rétracter :

 

« Je préfère ne pas m'exprimer sur cette histoire. Je souhaite tourner la page. »

 

Possible au Caire, pas à Paris ?

 

Sophie Pommier ironise :

 

« Le comble, c'est de pouvoir faire ce type de conférence au Caire, et d'en être empêchée à Paris. »

 

Même commentaire de Chaymaa Hassabo :

 

« En Egypte, dans les journaux et dans les chaînes de télévision publiques, les gens parlent des élections. Je ne comprends pas pourquoi à Paris ça pose problème. On est en France quand même, non ? ! »

 

Pour Sophie Pommier, ancienne de l'IMA où elle a travaillé cinq ans, il y aurait une explication à cette censure, due au fait que Badr-Eddine Arodaky serait pressenti pour prendre la direction de l'IMA et se trouverait en ballotage avec une autre personne.

 

Contacté à plusieurs reprises à son bureau à l'IMA, Badr-Eddine Arodaky n'a pas donné suite à nos appels.

 

L'Institut du monde arabe est « un lieu de culture fruit d'un partenariat entre la France et vingt-deux pays arabes », dont l'Egypte. C'est aussi une Fondation de droit français, financée par l'Etat français et ses partenaires du monde arabe.

 

Rue89

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Censure à l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris, l'institution franco-arabe présidée depuis 2007 par Dominique Baudis : un débat public prévu jeudi à propos de la situation en Egypte a dû être annulé en raison de l'exigence de la direction que les orateurs ne parlent pas… de politique !

 

 

un sujet important mais pas assez pertinent pour attirer l attention des jeunes algériens malmenés entre l envie de quitter le pays ou continuer a postuler en vain pour des postes faits a la mesure d une élite qui ne peine pas a profiter de l argent du peuple sans quelle soit inquiétée.

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