Le projet de gazoduc Medgaz "avance bien"

[Jazairi 10]

ALGER - Le projet de gazoduc Medgaz, reliant directement l'Algérie à l'Espagne, "avance bien" et sera probablement lancé dans les prochaines semaines, a annoncé dimanche le ministre algérien de l'Energie. Youcef Yousfi.

 

"Il n' y a aucun contentieux concernant le Medgaz. Le projet avance bien et je pense qu'il sera lancé dans les prochaines semaines, dès qu'il sera techniquement prêt car pour le moment il ne l'est pas tout à fait ", a-t-il déclaré à la presse en marge de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant le Conseil de la Nation (Sénat).

 

Ce gazoduc sous-marin aura une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an pour un coût total évalué à 900 millions d'euros.

 

Il mesure 1.050 km dont 550 km en territoire algérien et 210 km en mer en eaux profondes allant jusqu'à 2.160 mètres.

 

Le consortium Medgaz est constitué du groupe algérien Sonatrach (majoritaire avec 36%), des espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune), de Gaz de France et de l'espagnol Endesa (propriété de l'italien Enel) (12% chacune).

 

M. Yousfi a par ailleurs indiqué que la société publique algérienne d'hydrocarbures Sonatrach envisageait d'acquérir les actifs du groupe pétrolier britannique BP en Algérie.

 

Il a précisé que la Sonatrach "étudiait toutes les options, que ce soit le cas où BP déciderait de vendre ses actifs à une autre partie ou le cas où il rachèterait une partie ou la totalité de ces actifs".

 

Lors de la visite du président russe Dmitri Medvedev à Alger en octobre 2010, le milliardaire Mikhaïl Fridman avait indiqué que le pétrolier russo-britannique TNK-BP s'intéressait au rachat des actifs de BP en Algérie.

 

Le groupe BP, en quête de liquidités après la marée noire du Golfe du Mexique, souhaite vendre ses actifs en Algérie et des négociations seraient déjà en cours avec TNK-BP, selon la presse.

 

Interrogé sur la position de l'Algérie par rapport au projet d'installations éoliennes et solaires Desertec, M. Yousfi a indiqué qu'il fallait "d'abord définir un programme national, ensuite, les partenaires, que ce soit Desertec, d'autres organismes ou d'autres pays, sont les bienvenus".

 

Le président Abdelaziz Bouteflika et la chancelière allemande Angela Merkel avaient décidé le 8 décembre à Berlin la mise en place d'une commission économique mixte, notamment pour développer le projet Desertec.

 

Lors de cette visite M. Bouteflika avait insisté sur l'importance du projet Desertec, piloté par des entreprises allemandes, qui vise à créer d'ici 40 ans un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censé fournir à terme jusqu'à 15% de la consommation d'électricité de l'Europe.

 

©AFP / 19 décembre 2010 16h22

[Jazairi 10]

Actifs de BP en Algérie:

 

Sonatrach décidera en fonction de sa capacité technologique

 

La reprise des actifs de British Petroleum (BP) en Algérie par le groupe public algérien Sonatrach est l’option qui parait avoir les faveurs du gouvernement algérien. Mais elle dépend surtout de l’évaluation par Sonatrach de sa capacité technologique à prendre en charge par ses propres moyens les champs gaziers d’In Amenas et d’In Salah où le groupe britannique est présent. C’est l’avis du ministre russe de l’énergie, Sergei Shmatko.

 

 

Selon le ministre russe de l’énergie, Sergei Shmatko, la question technologique pourrait être déterminante dans le choix de l’Algérie. « D’après ce que je comprends, l’Algérie est plus encline à l’entrée de Sonatrach dans ces projets. Sonatrach étudie si elle est en mesure de développer ces actifs toute seule. La décision dépendra de sa maitrise des solutions technologiques » a déclaré le ministre russe. Ce paramètre technologique pourrait expliquer les propos très prudents du ministre de l’énergie, Youcef Yousfi, qui n’a fermé aucune option. Sonatrach, a-t-il déclaré, pourrait être intéressée par le rachat des actifs de BP « seule ou avec seule ou avec d'autres partenaire, tout est à l’étude ». BP est présent dans deux champs gaziers à In Amenas et In Salah qui pèseraient dans les 18 milliards de mètres cube, soit un quart de la production algérienne. Le groupe britannique a estimé ces actifs à 3 milliards de dollars. Le retrait de BP qui intervient dans le cadre d’une grande opération de cession d’actifs au niveau mondial pour lever 30 milliards de dollars destinés à faire face aux dépenses générées par la catastrophe de DeepWater Horizon dans le golfe du Mexique, est un mauvais coup pour l’Algérie. Outre le fait qu’il s’agit du départ du plus grand investisseur étranger dans le pays, c’est le savoir-faire technologique du groupe britannique qui risque de faire défaut à l’Algérie.

 

 

TNK-BP, « héritier » de la technologie BP

 

L’inclination de l’Algérie à faire jouer son droit de préemption dépendra surtout de l’appréciation par le groupe Sonatrach de sa capacité à prendre en charge par ses propres moyens le développement et l’exploitation des deux champs gaziers concernés. Pour rappel, BP, avant le tournant de DeepWater était dans l’optique d’investir 2,3 milliards de dollars en Algérie dans l’exploration mais également dans le développement des gisements de gaz d’In Salah et d’In Amenas. Le ministre russe de l’énergie semble croire que l’option de l’exercice du droit de préemption de Sonatrach dépend largement de la question technologique. Pour Sergei Shmatko, les champs gaziers concernés présentent « beaucoup de risques » et les algériens comptaient sur « la technologie de BP » pour en assurer la bonne exploitation. Le ministre russe considère que TNK-BP qui peut prétendre à « hériter » aussi bien de la technologie BP que de son personnel conserve ainsi un point fort pour le rachat des actifs au cas où Sonatrach de prendre en charge, seule, les deux gisements après la défection du groupe britannique.

 

maghrebemergent.info