Le Café Littéraire fête ses deux ans

[Guest misn'thmourth]

Béjaïa / Le Café Littéraire fête ses deux ans

 

 

Pour son deuxième anniversaire, le Café Littéraire de Bgayet s’est offert un bouquet poétique d’une multitude de fragrances. Après l’écrivain Lazhari Labter il y a peu, c’est la poétesse Hadjira Oubachir qui a répondu présente en venant déclamer quelques uns de ses nombreux poèmes qui traitent de tout ce qui a trait avec la femme, le féminisme, la vie et le bonheur. En préambule, une fille puis un garçon ont récité à tour de rôle deux poèmes de Hadjira ; le premier en kabyle et le second en français. L’étrier a été ainsi mis sous les pieds de l’hôte du Café Littéraire, invitée prestement à dérouler un chapelet de ses créations qui portent le sceau de ses états d’âmes. Devant un public nombreux, de plus en plus alléché par la richesse créative des invités, les strophes de la poétesse ont fait vibrer l’air en des envolées tonitruantes, accompagnées doucereusement par des notes d’une musique effilée. Animatrice radio, bien connue pour son émission «Voies de Femmes», le répertoire poétique de Hadjira Oubachir résonne avec des connotations militantes, d’emblée tourné vers la quête de la liberté et de la justice sociale, il est aussi résolument ancré dans le sillage de la revendication pour l’égalité des hommes et des femmes, un terreau auquel il a consacré la part du lion de son énergie inspiratrice. Pendant plus de deux heures, la poétesse et ses auditeurs ont été liés par une sorte de communion, dont chaque vers a fait vibrer une corde sensible auprès d’un auditoire qui a porté chaque poème en haut de l’applaudimètre. «Déclamer, c’est réclamer», a tonné Hadjira en réponse à une question du public ; marquant ainsi que la poésie n’est pas un jeu de mots mais le reflet d’une conviction et surtout une tribune d’une valeur inestimable pour transmettre des doléances et réclamer des droits. A coups de poèmes, avec une Hadjira très inspirée et un public attentif, le Café Littéraire a désormais instauré une tradition culturelle digne de respect et mérite d’authentiques encouragements. «Chaque café organisé est une victoire contre l’immobilisme, chaque café est un pas en avant. Nos moyens sont dérisoires ; souvent nous n’avons aucun lieu de réunion précis à part les cafés maures», avoue Kader Sadji, un des animateurs de cette manifestation bimensuelle. Du café maure au Café littéraire, le chemin demeure sinueux. Mais, le plaisir des rencontres et les échanges fructueux valent bien des chandelles !

 

T. D.