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Le Cameroun soutient Gbagbo « par sentiment antifrançais »


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Par Mohamadou Houmfa | Infosud | 24/12/2010 | 15H09

 

(De Yaoundé) Dans les rues de Yaoundé, les débats font fureur entre ceux qui dénoncent l'ingérence étrangère dans les élections ivoiriennes et ceux qui critiquent le forcing de Laurent Gbagbo. En octobre 2011, ce sera aux Camerounais d'élire leur président.

Ce 21 décembre 2010, les Camerounais n'ont pas décroché de leur écran. Tous suivaient le débat sur la crise postélectorale en Côte d'Ivoire organisé par la première chaîne de télévision privée à Yaoundé, Canal 2 International. Depuis le face-à-face télévisé historique du 25 novembre entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, la situation politique en Côte d'Ivoire est suivie de près par le pays frère.

 

Le Cameroun prend fait et cause pour Laurent Gbagbo

 

Jean Claude Awono, écrivain, explique :

 

« Ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire intéresse tous les Africains car ce qui arrive à nos frères là-bas pourrait aussi bien arriver au Cameroun. »

 

Mais au-delà de cette explication, c'est surtout la cristallisation du sentiment nationaliste et panafricaniste qui mobilise les foules. Pour Jean-Michel Nintcheu, député au sein du Social democratic front (SDF), principal parti de l'opposition :

 

« La rue camerounaise, qui semble soutenir majoritairement M. Gbagbo, n'est pas fondamentalement pro-Gbagbo, mais plutôt antifrançaise. »

 

Les premiers impliqués dans l'affaire ivoirienne sont d'ailleurs bien les partis d'opposition camerounais. Ainsi, le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) envisage une marche ces prochains jours pour soutenir Laurent Gbagbo.

 

De même, l'Union des populations du Cameroun a pris fait et cause pour le président ivoirien sortant. Le 4 décembre, ce parti lui a adressé une lettre de félicitation pour son « éclatante victoire qui est le couronnement d'une lutte du peuple ivoirien. »

 

Mais au sein du SDF, la situation ivoirienne fait des vagues. Alors que le parti a officiellement reconnu la victoire du Président Gbagbo, Jean-Michel Nintcheu soutient que « les présidents africains, Paul Biya [le président camerounais, ndlr] en tête, gagneraient à apprendre la culture de l'alternance. »

 

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Radios et TV multiplient les émissions

 

La rue et les médias n'échappent pas à l'engouement. « Coup d'Etat électoral contre coup d'Etat constitutionnel », titre Le Messager, « Un fauteuil pour deux », annonce le quotidien Mutations, « La crise ivoirienne secoue le SDF », lit-on dans La Nouvelle Expression, ou encore « Tout sur les accords qui ont vidé le pouvoir de Laurent Gbagbo » selon l'hebdomadaire Emergence. Tandis que radios et télévisions multiplient les émissions interactives.

 

Entre ceux qui voient dans l'attitude de la communauté internationale une ingérence qui ne vise qu'à écarter Laurent Gbagbo du pouvoir, et les autres qui pensent que celui-ci est un mauvais perdant, la mobilisation des Camerounais se fait sentir jusque dans les rues.

 

Comme devant un kiosque à journaux de la capitale camerounaise, mardi 21 décembre, où fuse un échange particulièrement corsé entre deux clients :

 

« Vous accusez les Blancs de vouloir chasser Gbagbo. Dites-moi si ce sont eux qui ont voté pour Ouattara.

 

– Ce ne sont pas les Blancs qui ont voté mais dis-moi où Ouattara a trouvé l'argent pour mener toute sa campagne et pourquoi les médias français le supportent de cette façon. »

 

Pour Céline, une étudiante :

 

« Laurent Gbagbo a publiquement accepté de respecter le verdict des urnes. Il ne doit pas ressortir aujourd'hui la carte du nationalisme parce qu'il a perdu. »

 

Mais pour son camarade Eric :

 

« La communauté internationale doit respecter les institutions ivoiriennes. C'est le Conseil constitutionnel qui proclame les résultats définitifs. Et cette institution a proclamé Gbagbo vainqueur. Il faut respecter ce résultat. »

 

Tandis que la tension monte à Abidjan, les rues de Yaoundé s'enflamment sur la situation au pays des éléphants.

 

In : rue89.com

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La Cedeao évoque le recours à la force contre Gbagbo

 

ABIDJAN, 25 décembre- Les chefs d'Etat de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont menacé vendredi de recourir à la force pour contraindre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir au profit de son rival Alassane Ouattara.

 

Déclaré vaincu du second tour de la présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale indépendante, Gbagbo a décidé de se maintenir en place, provoquant une situation de blocage politique en Côte d'Ivoire et faisant ressurgir le spectre d'une guerre civile.

 

Près de 200 personnes ont été tuées dans des violences depuis l'annonce des résultats par la CEI.

 

Réunis à Abuja au Nigéria pour discuter de la situation ivoirienne, les dirigeants de la Cedeao ont annoncé l'envoi d'un émissaire pour informer Gbagbo qu'il devra faire face à "une force légitime" s'il refuse de démissionner.

 

Un proche conseiller du président sortant a indiqué à Reuters vendredi que ce dernier tenait une réunion avec son gouvernement pour discuter de la position adoptée par les Etats de la Cedeao.

 

"A quoi aboutira une intervention militaire ? Qui vont-ils attaquer ? Est-ce qu'ils prévoient d'assassiner le président Gbagbo ?" s'est indigné Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gbagbo.

 

Les puissances mondiales et les Etats africains ont accentué leurs pressions politiques et financières sur Laurent Gbagbo estimant que le résultat du second tour ne laisse place à aucun doute, Ouattara l'ayant emporté avec huit points d'écart.

 

"Dans l'hypothèse où M. Gbagbo ne se rendrait pas à la demande de la Cedeao (de démissionner), la communauté n'aura pas d'autre choix que de recourir à d'autres mesures, y compris la force légitime", affirme un communiqué de l'organisation.

 

GBAGBO MAINTIENT SA POSITION

 

Les 15 Etats du bloc économique régional précisent qu'ils vont organiser une réunion des chefs d'état-major des pays membres en vue d'une action en cas de refus de Gbagbo.

 

Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des restrictions sur les déplacements de Laurent Gbagbo et de ses proches tandis que la Banque mondiale et la Banque centrale de l'Afrique de l'Ouest ont bloqué les fonds destinés à la Côte d'Ivoire. Suite...

 

Les Etats-Unis soutiennent fermement le rôle joué actuellement par la Cedeao pour s'assurer que les résultats de l'élection en Côte d'Ivoire sont respectés et que l'ancien président Gbagbo démissionne", a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint de la Maison blanche à la sécurité nationale, qui accompagne Barack Obama à Hawaï.

 

Malgré la multiplication des pressions, Laurent Gbagbo ne montre aucune intention de se soumettre et soutient qu'il a remporté le second tour de la présidentielle comme l'a affirmé la Cour constitutionnelle dirigée par l'un de ses proches.

 

L'impasse politique a pris un tour violent la semaine passée lors de fusillades entre les troupes gouvernementales loyales à Gbagbo et des partisans qui soutiennent Ouattara.

 

Le Conseil de l'Onu pour les droits de l'homme a publié une déclaration, à l'initiative des Etats membres africains, pour condamner les violations commise dans le pays et pour appeler à la réconciliation afin d'éviter une nouvelle guerre civile.

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Suite: MISE EN GARDE CONTRE UNE NOUVELLE GUERRE CIVILE

 

Les restrictions imposées par les institutions financières internationales pèsent également sur le gouvernement de Laurent Gbagbo qui pourrait se trouver à court de liquidités pour payer les soldes de l'armée.

 

Les ministres de la Banque centrale de l'Union économique et monétaire de l'Ouest africain ont décidé jeudi de ne plus reconnaître l'autorité du président sortant. L'accès aux fonds que détient l'institution est désormais réservé au "gouvernement légitime" de Ouattara.

 

Ahoua Don Dello, porte-parole du gouvernement Gbagbo, a déclaré vendredi sur la télévision d'Etat, que la décision de reconnaître l'autorité de Ouattara est illégale et qu'elle aura de graves conséquences sur l'union monétaire.

 

Mercredi, la Banque mondiale avait gelé quelque 800 millions de dollars destinés au financement de la Côte d'Ivoire, laissant augurer des difficultés pour les autorités d'acquitter les salaires des fonctionnaires et des soldats. Pour l'instant, l'armée demeure fidèle au président sortant.

 

Charles Blé Goudé, chef de file des Jeunes patriotes, organisation favorable à Gbagbo, a prévenu que l'envoi d'une force militaire d'intervention risquait de replonger le pays dans un conflit civil semblable à celui de 2002-2003.

 

"Lorsqu'un pays se trouve en difficulté, une organisation comme la Cedeao ne se lance pas dans une guerre contre ce pays, mais elle l'aide à trouver une solution", a dit Blé Goudé.

 

"Je ne comprends pas quel serait l'objectif d'une telle force d'intervention. Tuer des Ivoiriens ?" s'est-il interrogé dans un entretien accordé à RFI.

 

A New York, les 192 membres de l'Assemblée générale des Nations unies ont reconnu à l'unanimité Ouattara comme le président de la Côte d'Ivoire en acceptant la liste de diplomates que celui-ci a présentée auprès de l'organisation comme celle des seuls représentants officiels du pays.

 

Face à la dégradation de la situation, la France ancienne puissance coloniale a appelé cette semaine ses 13.000 ressortissants présents sur place à quitter le pays.

 

Reuters.

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