Jump to content

Américains et français inquiets à propos de la stabilité de l’Algérie


Recommended Posts

Diplomates américains et français inquiets à propos de la stabilité de l’Algérie, selon Wikileaks

 

L’ambassadeur américain à Alger rapporte l’image d’un régime corrompu et d’une armée divisée. Selon l’ancien ambassadeur de France à Alger, «les perspectives à moyen et long terme en Algérie ne sont pas bonnes».

 

Le gouvernement algérien manque de vision et le pays est affecté par des niveaux de corruption «inédits». C’est, en partie, ce que nous apprennent deux télégrammes de l’ambassade des Etats-Unis à Alger, révélés par Wikileaks et mis en ligne sur les sites web des quotidiens The Guardian, le 14 décembre et El Pais, le 16 décembre. Les deux documents reflètent les analyses des ambassadeurs américain et français sur la situation prévalant en Algérie à la veille des élections législatives de 2009.

 

Inquiétant, le mot corruption revient pratiquement à chaque détour de paragraphe. Mais, le résumé qu’adresse l’ambassadeur américain à Alger, John Ford, au Département d’Etat à Washington sur la situation en Algérie dans un télégramme, daté du 19 décembre 2007 et classé «Secret», est sans appel.

«De récentes discussions avec d’anciens membres du gouvernement, des leaders de l’opposition et des journalistes donnent l’image d’un régime algérien fragile dans des proportions jamais observées auparavant. Il est affecté par un manque de vision, des niveaux de corruption inédits et des rumeurs de divisions dans le corps de l’armée», lit-on dans le texte.

 

L’ambassadeur n’hésite pas à qualifier ses interlocuteurs et sources de «râleurs», mais tient-il à préciser, «nous percevons maintenant plus que d’ordinaire des préoccupations sur la volonté ou la capacité du gouvernement algérien de prendre en charge les problèmes politiques, économiques et de sécurité». L’Algérie renvoie «l’image d’un président isolé, d’un processus de réformes stagnant et d’une approche hésitante des problèmes de terrorisme. Cela à un moment où les efforts au sein du gouvernement d’organiser un troisième mandat pour Bouteflika gagnent en vigueur».

 

Une mort en mer plutôt qu’une mort lente au pays

 

Après avoir présenté les points de vue du leader du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie kabyle) Saïd Saâdi et d’Abdallah Djaballah du parti islamiste Al Islah, l’ambassadeur rapporte les propos de l’un et de l’autre sur l’émigration des Algériens vers le Québec et les Etats-Unis et l’amplification du mouvement des «herraga». Pour Djaballah, rapporte l’ambassadeur Ford, «la jeunesse algérienne a le choix entre une mort en mer ou une mort lente au pays». Saïd Saâdi exprime, pour sa part, son choc d’avoir rencontré autant de cadres algériens diplômés en Amérique du Nord lors d’un récent séjour outre-Atlantique.

 

D’autres interlocuteurs dont les noms ont été effacés des télégrammes, comparent le régime d’Abdelaziz Bouteflika au «gang de Tikrit», ville irakienne d’où est originaire un grand nombre des proches de Saddam Hussein à Bagdad. Les critiques pointent du doigt le nombre relativement important des proches de Bouteflika originaires de la région de Tlemcen, plus exactement de la petite ville de Nedrumah, aux postes à responsabilités.

 

Concernant le phénomène de la corruption, l’ambassadeur Ford rapporte que «Saâdi, Djaballah et de nombreux autres contacts indiquent que la corruption a atteint des niveaux inédits jusqu’à présent», grâce aux cours élevés du pétrole. Si Abdelaziz Bouteflika n’est pas mentionné directement dans ces télégrammes, les noms de ses frères Saïd et Abdallah le sont en revanche et ils ont été qualifiés de «particulièrement rapaces».

L’ambassadeur français Bernard Bajolet : «Bouteflika n’a peut-être pas besoin de bouger. L’Algérie, si».

Link to post
Share on other sites

suite

 

Le second télégramme envoyé de l’ambassade américaine à Alger au Département d’Etat le 25 janvier 2008 et classé «Confidentiel» rapporte un long échange entre l’ambassadeur américain et son homologue français Bernard Bajolet. L’échange est résumé en une phrase par les Américains : «L’ambassadeur français : Bouteflika n’a peut-être pas besoin de bouger. L’Algérie, si».

 

Selon Ford qui rapporte des propos de Bertrand Bajolet, un ancien diplomate à Bagdad, Amman et Sarajevo, «le gouvernement français s’inquiète du fait que l’Algérie se dirige vers plus d’instabilité», sans qu’il ne voie une alternative à Bouteflika et à un troisième mandat de ce dernier. «Bajolet, note le télégramme, qui a déjà servi en Algérie dans les années 80, estime que l’intérêt stratégique de la France en Algérie réside en la stabilité politique et la croissance économique du pays».

 

L’ambassadeur Ford parle, en outre, de la crainte des Français de voir davantage d’Algériens émigrer vers la France «en raison d’un manque d’opportunités».

 

Or, Bajolet, rapporte le télégramme de l’ambassade américaine, note de faibles développements positifs en Algérie. Le diplomate fait état de «municipalités, proches des gens, mais sans autorité ni ressources pour répondre aux besoins locaux ; l’immobilisme du pouvoir central ; des partis politiques à l’étroit et prêts à conclure des arrangements à court terme au prix de pertes politiques à long terme ; la détérioration du climat des affaires ; et la corruption, jusqu’aux frères Bouteflika, qui a atteint de nouveaux paliers et interfère avec le développement économique».

 

De même, note le diplomate français, selon le câble de l’ambassade américaine, «l’idée répandue que Bouteflika n’achèvera pas son mandat en raison de ses problèmes de santé» est l’une des raisons du soutien apporté par l’armée et les services de sécurité algériens au projet de troisième mandat pour Bouteflika. Ce qui fait dire à Robert Ford, l’ambassadeur américain, que «pour les Français, il n’y a pas de successeur clair à Bouteflika». Conclusion de Bajolet : «Sans un successeur clair, être contre Bouteflika ne fera que créer de nouvelles sources d’instabilité». Selon Ford, Bajolet admet que «les perspectives à moyen et long terme en Algérie ne sont pas bonnes, sauf si le gouvernement commence à agir sur les plans économique et politique. Il ne pensait pas qu’il le ferait, mais ne savait pas non plus que faire dans ce cas» n

 

Jamal Amiar.

 

La Vie éco

 

2010-12-27

Link to post
Share on other sites

J'ai l'impression de relire la même chose à chaque fois: corruption et maladie de Bouteflika.

Et c'est soi disant top secret:mdr:

En tout cas, lors de la décennie noire, le sort de l'Algérie n'avait pas l'air de les inquiéter.

Link to post
Share on other sites
Le second télégramme envoyé de l’ambassade américaine à Alger au Département d’Etat le 25 janvier 2008 et classé «Confidentiel» rapporte un long échange entre l’ambassadeur américain et son homologue français Bernard Bajolet. L’échange est résumé en une phrase par les Américains : «L’ambassadeur français : Bouteflika n’a peut-être pas besoin de bouger. L’Algérie, si».

 

Selon Ford qui rapporte des propos de Bertrand Bajolet, un ancien diplomate à Bagdad, Amman et Sarajevo, «le gouvernement français s’inquiète du fait que l’Algérie se dirige vers plus d’instabilité», sans qu’il ne voie une alternative à Bouteflika et à un troisième mandat de ce dernier. «Bajolet, note le télégramme, qui a déjà servi en Algérie dans les années 80, estime que l’intérêt stratégique de la France en Algérie réside en la stabilité politique et la croissance économique du pays».

 

L’ambassadeur Ford parle, en outre, de la crainte des Français de voir davantage d’Algériens émigrer vers la France «en raison d’un manque d’opportunités».

 

Or, Bajolet, rapporte le télégramme de l’ambassade américaine, note de faibles développements positifs en Algérie. Le diplomate fait état de «municipalités, proches des gens, mais sans autorité ni ressources pour répondre aux besoins locaux ; l’immobilisme du pouvoir central ; des partis politiques à l’étroit et prêts à conclure des arrangements à court terme au prix de pertes politiques à long terme ; la détérioration du climat des affaires ; et la corruption, jusqu’aux frères Bouteflika, qui a atteint de nouveaux paliers et interfère avec le développement économique».

 

De même, note le diplomate français, selon le câble de l’ambassade américaine, «l’idée répandue que Bouteflika n’achèvera pas son mandat en raison de ses problèmes de santé» est l’une des raisons du soutien apporté par l’armée et les services de sécurité algériens au projet de troisième mandat pour Bouteflika. Ce qui fait dire à Robert Ford, l’ambassadeur américain, que «pour les Français, il n’y a pas de successeur clair à Bouteflika». Conclusion de Bajolet : «Sans un successeur clair, être contre Bouteflika ne fera que créer de nouvelles sources d’instabilité». Selon Ford, Bajolet admet que «les perspectives à moyen et long terme en Algérie ne sont pas bonnes, sauf si le gouvernement commence à agir sur les plans économique et politique. Il ne pensait pas qu’il le ferait, mais ne savait pas non plus que faire dans ce cas» n

 

Jamal Amiar.

 

La Vie éco

 

2010-12-27

 

C'est dingue comme ils aiment les arabes ............mais chez eux !!!!!!:mdr::mdr::mdr::mdr:

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...