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Un Algérien élu deuxième personnalité de l'année 2010 en Belgique


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Il s'appelle Hamid Aït Abderrahim. Il est Algérien et il est directeur du Centre de l'énergie nucléaire (SCK-CEN) de Mol (Belgique). Mieux encore, il vient d'être élu deuxième personnalité parmi les dix ayant marqué l'année 2010 en Belgique, rapporte la presse belge.

 

Choisi par les internautes du magazine "Le Vif L'Express" qui draine chaque semaine près de 500 000 lecteurs, M. Aït Abderrahim est classé derrière la femme politique birmane, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 et secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie.

 

Il devance, dans l'ordre, la joueuse de tennis belge, Kim Antonie Lode Clijsters qui est détentrice de quarante tournois en simple sur le circuit WTA, dont l'US Open en 2005, 2009 et 2010 ainsi que trois Masters (2002, 2003 et 2010), le prix Nobel de la paix 2010, le Chinois Liu Xiaobo, le nationaliste flamand Bart De Wever, l'éditeur en chef et porte-parole de WikiLeaks, Julian Paul Assange, ainsi que l'ancienne candidate à la dernière présidentielle en France Ségolène Royal (2007).

 

Aït Abderrahim est à l'origine d'un projet de réacteur nucléaire de 4e génération retenu par la Commission européenne (CE) parmi les cinquante projets d'infrastructures prioritaires que compte développer l'Union européenne dans les prochaines années.

 

Professeur à l'université catholique de Louvain, Aït Abderrahim dont le projet (réacteur) vise à réduire le volume des déchets nucléaires ainsi que leur charge thermique et leur dangerosité potentiel, est également président de l'Association des Algériens de Belgique et du Luxembourg ALGEBEL.

 

Le budget du projet initié par cette éminente personnalité est estimé à 960 millions d'euros pour la période 2010-2023 et est d'ores et déjà soutenu par le gouvernement belge à hauteur de 40% et la CE ainsi que par d'autres pays émergents comme la Corée du Sud, la Chine et le Kazakhstan.

 

Natif de Tiaret (ouest d'Algérie) qu'il a quitté à l'âge de 17 ans, ce passionné de Pierre et Marie Curie, fêtera ses 50 ans le 10 janvier 2011. Titulaire d'un bac maths qu'il a décroché à Alger, il a poursuivi ses études à l'Ecole d'ingénieurs Paul-Pastur (Belgique) avant que son instinct nucléaire ne le guide vers l'Institut supérieur industriel de Bruxelles (ISIB) pour y obtenir son diplôme d'ingénieur en 1981.

 

Depuis 1989, il a entamé une carrière scientifique au Centre de recherche de Mol où il a occupé plusieurs fonctions, notamment celles de chercheur-neutronicien, chef de groupe de dosimétrie des réacteurs, chef de département pour la recherche combustible, puis directeur de l'Institut des systèmes nucléaires avancés avant d'accéder à la fonction de directeur général-adjoint.

 

El Watan.com

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Myhrra : Le « couteau suisse » du nucléaire belge

 

mercredi 24 novembre 2010 à 14h52

 

La saga du « train nucléaire » La Hague-Gorleben a ravivé le débat sur les déchets nucléaires. Dans le secret des laboratoires du centre nucléaire de Mol, on travaille à la création d'un nouveau réacteur qui pourrait changer la donne. Nom de code: MYHRRA.

 

On sait que les réacteurs nucléaires classiques comme ceux de Doel et de Tihange fonctionnent avec de l'uranium comme combustible. Après 4,5 ans de fonctionnement, pour une tonne de combustible utilisé, le réacteur « restitue » 935 kilos d'uranium, 50,2 kg de produits de fission, 12 kg de plutonium, 1 kg de neptunium, 800 gr d’américium et 600 gr de curium. Et les 400 gr manquants, demanderez-vous ? Ils ont été transformés en énergie par la fameuse formule d'Einstein E=mc².

 

Parmi ces différents ingrédients, le neptunium, l'américium et le curium - s'ils ne représentent en définitive que 2,6 kilos - constituent la fraction la plus dérangeante du combustible usé qui confère à l'ensemble des déchets une redoutable toxicité et une durée de vie estimée à plus d'un million d'années. Par contre, si on les isole et si on les transmute, on réduit considérablement la radio-toxicité et on ramène le temps d'activité à 300 ou 400 ans environ.

 

Le "couteau suisse" du nucléaire

 

Pour réaliser cette transmutation, il fallait concevoir un réacteur à qui on a donné le joli nom de MYRRHA pour « Multi-purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications ». « Le réacteur MYRRHA ouvre des perspectives considérables dans plusieurs domaines, explique le professeur et père du projet Hamid Aït Abderrahim. En effet, grâce à la réduction importante de la radio-toxicité et de la température des déchets, on pourra stocker ceux-ci dans un volume divisé par 100, avec les conséquences financières que l'on imagine. Les avantages environnementaux sont donc évidents, mais ils s'accompagnent d'applications très intéressantes. D'abord parce que ce type de réacteur fournira évidemment de l'énergie; mais ensuite parce qu'il nous permettra de produire les radio-isotopes médicaux particulièrement recherchés au niveau international et dont notre « vieux » réacteur BR2, ici à Mol, assure à lui seul près de 30 % de la production mondiale ! Le BR2 est une belle machine qui a été modernisée, mais elle accuse quand même un demi-siècle d'existence. MYRRHA sera, en outre, un outil exceptionnel pour tester les matériaux d'avenir qui seront notamment utilisés dans les centrales nucléaires de quatrième génération. Enfin, MYRRHA participera même au développement des énergies renouvelables en fournissant du silicium dopé par irradiation. Il faut savoir, en effet, que celui-ci représente un composant essentiel des circuits électroniques de puissance dont les systèmes d'énergie hybride, le solaire ou l'éolien sont friands. »

 

Près d'un milliard d'euros

 

Pour mener à bien le projet, 960 millions d'euros seront nécessaires. Le gouvernement fédéral s'est engagé en mars à couvrir 40 % de cette somme et 60 millions ont déjà été dégagés pour couvrir le programme des cinq années à venir. « Le solde sera apporté par un consortium international dont les membres seront exclusivement des Etats comme la Corée du Sud, la Chine et plusieurs pays européens qui ont déjà manifesté leur intérêt, voire même ont signé un préaccord de coopération. A charge pour ces Etats de fédérer en leur sein des intérêts privés, des centres de recherche, des universités, des fabricants et autres producteurs d'électricité. Chacun apportera sa contribution, soit en cash, soit en nature, en fournissant des éléments du réacteur, par exemple. Notre but est de travailler avec un nombre restreint de partenaires principaux de façon à éviter la dilution des responsabilités. »

 

Concrètement, le réacteur expérimental devrait être opérationnel en 2023. D'ici là, le travail ne manquera pas. « Jusqu'en 2014, notre priorité est de terminer le design de MYRRHA, mais aussi de constituer le dossier relatif au permis de bâtir, conclut Hamid Aït Abderrahim. Si celui-ci est accordé en 2014, les appels d'offre sortiront l'année suivante et la construction des installations commencera en 2016. Ce qui nous conduira jusqu'en 2019, date à laquelle on commencera l'assemblage du réacteur et de son accélérateur de neutrons. Trois années seront encore nécessaires pour terminer les tests de mise en service progressive, avant le démarrage à pleine puissance prévu en 2023. »

 

FRANCIS GROFF

©Le Vif | LevifFocus

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