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MATOUB LOUNES - Regard sur l'histoire d'un pays damné


Guest misn'thmourth

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de 1991 ....

 

 

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traduction ...

 

Saint protecteur, Abderrahmane,

Saint aux pouvoirs surnaturels

Où démêler l’écheveau de nos drames?

Saint protecteur, Abderrahmane,

Saint aux pouvoirs titulaires

où démêler l ‘écheveau ?

Parmi les puissances qui nous ont dominés,

Depuis les conquêtes romaines,

Pas une qui ne l’ait meurtrie aux flancs.

L’humiliation a pénétré le peuple,

Et le joug dont ses bourreaux l’accablent

Les siècles n’en n’ont pas émoussé le fer.

Heureux qui, pour son salut, fuit, dit-on,

Mais qui, à demeurer en ce pays,

A bon escient appelle son châtiment.

Ce n’est pas moi qui les insulterai ;

Voyez, le climat de nos vie s’est engourdi ,

Menaces et pièges se liguent, s’amoncellent.

Qui détient la clef de ce cauchemar ?

- La descendance de Bakhta !

Lâchera - t - elle jamais prise ! jamais !

Algérie, prend garde, ne te relève pas

Pour te joindre au concert des nations.

Persévère, tourne dans l’avilissement, tourne !

Ne secoue pas les souillures de tes pans ;

Sus, tu engloutis ta progéniture,

Trouble leurs cervelles,

Engraisse les ennemis qui te saccagent,

Et qui se sont repus de toi jusqu’à la moelle ;

Si une fois se dresse un homme preux

Et qu’il fasse vœu de vaincre ton sort :

Sous une dalle, ravalé en exil,

Tel est le destin qu’il scelle pour ta cause.

Ceux qui t’ont arrachée aux mains des colons

 

Abane, Krim et Ben Mhidi -,

 

Ont tous succombé en d’atroces morts,

Dont tu refuses d’honorer le sacrifice.

 

 

Dépecée, à voraces dents dévorée,

Nul ne vint pour apaiser ta peine,

Toutes les nations t’ont foulée aux talons,

Et qui décampe te lègue ses fléaux.

Tu fus étampée au fer des souffrances,

L’abjection à tes pans s’essuie.

Tu fus témoin des massacres des lions

Qui te voulaient comme un phare, splendide.

Tu es l’antre creusé d’un essaim de vers,

Qui ardemment dévore ta dignité ;

De quelque lieu que surgisse le malheur,

Dans ton giron un refuge lui est fait.

Mais nous qui arrachons nos racines,

La mort même nous l’écœurerions,

Par nous désirée elle nous recracherait.

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Guest misn'thmourth

Nous croyions l’issue de nos luttes acquise,

Le nom de l’Algérie s’étoilait ;

Mais le charognard sur nous s’est abattu

Et il a ravagé le cours de son histoire.

Notre peuple de nouveau est avili,

Un morveux l’a dépossédé de sa terre,

Népotiques, lui et les siens règnent sur nous.

 

Les âmes serviles ont élu un âne bâté,

Il nous rouera de ses bottes,

Ses chiens et ses larbins à ses côtés .

Et le chaos fièrement défile.

Il danse exultant de ses méfaits.

Et l’injustice d’accroître ses fossés :

L’un est broyé , opulence pour l’autre.

La démence magnétise les âmes

Comme l’aimant attire le fer :

Dévore, briffe, avide, et sans mesure.

Un bruit assourdissant à nos pas s’attache,

Où s’agitent les flammes de l’incendie.

Voici nos mets : insipides ou trop salés.

Survint l’insurrection de quatre – vingt :

Le peuple afflue, occupe les rues ;

Les hommes et les femmes se révoltent

A la recherche de la justice bannie.

Ils ne se méfiaient pas qu’on les guettait,

La nuit venue ils les terrassèrent…

Qui leur donna le coup de grâce ?

 

Le printemps berbère nourrit la rage,

Le peuple bouillonnait de part en part ;

Sur notre terre demeurée stérile,

Les eaux accrues se sont déversées,

Le monde entier est notre créancier,

L’infection ronge la moelle de nos os ;

Se dressèrent ceux que le malheur pliait,

Que l’issue fût bonne ou mauvaise…n’importe !

Combien de jeunes gens ont succombé !

Qui s’insurge est traîné dans la poussière.

Je suis pris aussi dans le tourbillon

De la tragédie cuisante d’octobre.

Une brèche s’ouvrira-t-elle à notre quête

Et le mal, arrachera-t-on son étau ?

L’Algérien aura -t- il sa part de repos,

Et reconnaîtra-t-il son identité ?

L’injustice s’est creusée d’une fissure

Dont un soupirail diffuse la clarté.

Que ceux qui ont péri reposent en paix .

Ils nous lèguent la mémoire de leur martyre.

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Guest misn'thmourth

Nous serons les comparses de ce vilain,

De celui-là et de cet autre. Puisqu’eux savent

Et que nous sommes un méprisable troupeau,

A quoi bon mettre nos torts sur le compte du sort.

Celui qui sait nous tient dans l’ignorance,

L’injustice garde son cœur engourdi.

Celui qui n’a pas les sens de l’histoire endurée,

Il n’est nulle foi à placer en lui.

Je doute que ce soit par le savoir

Que s’acquiert le courage et la dignité,

Il n’est pas de fierté et d’honneur

Au lieu où se fomentent les complots.

 

Combien m’ont accablé à tort,

Qui trouvant insignifiants défauts,

Me diraient enragé.

Les mêmes m’ont calomnié

Lorsqu’ils me prétendaient

Laquais aux ordres du pouvoir.

Mais vint le jour où l’on me supplicia

De balles : ils ne m’ont pas raté…

Montagne je te fais mon témoin,

Pour toi mon sang coula à flots,

Afin qu’émergent ceux qui clament

" Nous y sommes arrivés ! ".

 

Ni " les droits de l’Homme ", ni aucune opposition n’ont pris part à mon malheur.

Seul le peuple – comme un seul homme - a osé défier la peur.

Ce parti ou celui-là, je ne me gênerai pas pour les torpiller, haut et bas; sans relâche, mais sans mépris : pour que les geôles s’effondrent,

Pour que tous les bourreaux sombrent

dans la triste nuit des ombres,

retirons nos baillons,

redorons nos blasons,

accueillons cette lueur,

présage de bonheur.

Tous et toutes ! pour une Algérie meilleure

et pour une démocratie majeure !

L’espérance est incontournable,

Qu’elle germe en nous et prospère,

Bien que notre condition souffre.

Si je médis de mon frère,

Mon être appelle son amour,

Je veux seulement qu’il frémisse.

Pour que le pavillon se hisse

A l’astre de la liberté,

Il y faut une torche ardente.

Que l’Algérien s’y meurtrisse

Afin de retrouver mémoire,

Et la voie de son identité proscrite.

 

Qu’il dise : je suis algérien,

Les siècles m’ont abusé,

Je remonterai vers mes racines

Dussé–je les abreuver à mon sang.

Ce n’est pas une un marché

Que j’ai acquis MA BERBERITE :

Elle ne se vend, ni elle ne se brade.

 

Malgré toutes mes amères souffrances

Et malgré mes membres sans force,

J’affûterai l’organe de ma voix,

Et les gens partout l’entendront.

Jamais je ne serai des renégats,

Prêt à jeter ma terre au gouffre.

Tant que mes yeux porteront la vie,

Je serai avec les déshérités en lutte.

D’où que vienne l’appel du Droit

Son chemin est celui que j’irai.

Ma raison en fût- elle égarée,

Et la mort m’aspirât- elle.

 

Je foulerais orient et occident,

J’affronterais le gel et les galernes

Je consentirais à toutes les paroles :

Pourvu que l’on dise : je suis Algérien.

Nos malheurs semblables ont tissé nos liens,

Que d’enfants sont tombés sous les balles.

C’est d’une semblable neige d’injustice

Que nos âmes sont étouffées.

La fièvre jaune s’est saisi du peuple entier ;

De l’Algérie le cœur est lacéré,

Le stigmate d’octobre ne s’effacera pas, non !

Quand demain nous trouverions le bonheur.

C’est le sang des combattants péris

Qui éclaire le visage de la Liberté.

Les desseins lointains nous sont propices,

Nous avons arraché notre bâillon.

Notre terre appelle les hommes probes

Elle guette la noblesse de cœur.

Eux seuls ébranleront l’heure mauvaise,

Que le malfaisant soit renversé à bas.

 

Matoub Lounes

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