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Baril et politique étrangère


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Guest elkhamass

Il y a encore vingt ans, l'idée de la présence d'une base militaire étrangère sur le territoire national ou l'adhésion de l'Algérie à une « alliance » sous la houlette des Etats-Unis n'était pas envisageable et ne constituait pas un objet de discussion. Aujourd'hui, c'est un thème très présent. Le ministre algérien des Affaires étrangères éprouve à nouveau le besoin de clamer que « la souveraineté de l'Algérie n'est pas négociable » et qu'il est hors de question d'ouvrir une base militaire étrangère.

 

Les temps ont bien changé, des bouleversements importants se sont déroulés dans le monde. Mais cela explique-t-il que ce qui paraissait relever hier de « l'évident », de « l'indiscuté » devienne aujourd'hui une « possibilité » qu'il faut nier ? Le refus des bases étrangères et de l'embrigadement dans la « global war » de Bush et l'affirmation que chaque pays a intérêt « à s'organiser à l'intérieur de ses frontières pour mener la lutte antiterroriste » sont des idées largement consensuelles.

 

Cependant, la politique extérieure du pays a paru ces dernières années suffisamment floue et trouble sur certains thèmes sensibles et a suscité des inquiétudes ouvertes au sujet d'une dérive atlantiste. En mars 2004, Abdelhamid Mehri adressait un mémorandum au chef de l'Etat dans lequel il s'interrogeait sur le « gain » que pouvait escompter l'Algérie d'une coopération avec l'Otan. Il rappelait que l'Otan a contribué à la guerre coloniale et soulignait que rien « n'indique que sa nature et sa politique ont changé par rapport à ce qu'elles étaient dans le passé ». Les mêmes préventions à l'égard de l'Otan ont été exprimées dans ces colonnes par Sadek Hadjerès (Le Quotidien d'Oran du 5 avril 2007).

 

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard que ce soit des hommes pétris d'une grande expérience historique qui provoquaient ainsi, par effraction, pourrait-on dire, des questionnements sur la politique étrangère du pays. Il n'y a pas que de la défiance de principe - même si elle est légitimement présente - mais une appréciation pointue des politiques menées par les Etats-Unis (et l'Otan) en Palestine, en Irak...

 

On doit peut-être au renchérissement du prix du pétrole ce petit rééquilibrage vers le « non-alignement », le renouvellement des liens forts avec la Russie et la Chine. On doit de manière certaine à la hausse du prix du pétrole d'avoir rendu caduc l'un des principaux arguments pour justifier une loi sur les hydrocarbures plus royaliste que le roi d'Arabie Saoudite. Grand merci au baril qui permet à l'Algérie de dire « non » aux bases étrangères et à l'Africom.

 

Mais le prix du baril est changeant et lui adosser notre « nif » national est très problématique. Il est plus sûr de l'adosser au soutien de la population. Cela implique, expliquait M. Mehri, que la politique étrangère cesse « d'être élaborée par des moyens archaïques ». Elle ne doit pas relever d'un domaine réservé où les décisions sont prises « loin du public et du débat sérieux au niveau populaire et officiel ».

 

K. Selim

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