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Suites aux émeutes, des Appels : l'Algérie doit changer


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Les appels de partis, organisations et personnalités se multiplient

 

Par Mohand Aziri - El Watan 11/01/2011

 

L’Algérie doit changer

 

Ils prennent «timidement» le relais des «émeutiers». Les partis de l’opposition démocratiques, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» multiplient les initiatives, lancent des appels insistants à la construction d’une «alternative démocratique».

Levée de l’état d’urgence, ouverture du champ politique et médiatique, rétablissement des libertés civiles, garantie des droits d’association et de manifestation, un SMIG politique sur lequel peuvent s’entendre nombre de formations politiques de la mouvance démocratique.

La convergence démocratique aura-t-elle pour autant lieu ? Les partis de l’opposition démocratique, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» sauront-ils cette fois-ci transcender leurs clivages traditionnels pour porter une alternative viable à un régime algérien que d’aucuns qualifient d’«autiste», de «cynique», de «myope», de «brutal», de «rentier», d’«autoritaire», de «corrompu et corrupteur»…. Des «passerelles objectives» peuvent-elles être jetées entre les forces éclatées de la mouvance démocratique ?

 

Chez le plus vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) en l’occurrence, on est plus que jamais «convaincu que des possibilités existent pour une alternative démocratique» tout en refusant de s’inscrire dans une «alternance clanique». Le FFS a appelé avant-hier les Algériens «à se mettre en mouvement pacifiquement pour imposer une ouverture politique réelle» et réitère «l’urgence» de prise de mesures d’ouverture politique, à savoir la levée de l’état d’urgence, le rétablissement des libertés civiles, l’ouverture du champ médiatique et garantie des droits d’association et de manifestation. «La situation actuelle montre que l’alternative démocratique ne s’improvise pas. Nous devons regarder vers nos voisins tunisiens et les saluer. Ce qui se passe en Tunisie est le fruit des efforts des vraies élites qui n’ont pas perdu leur âme, qui ont choisi leur camp et sont engagées dans un long et patient travail de réencadrement de la société. Ne leurrons pas nos compatriotes, ce travail nous devons le mener aussi. C’est le passage obligé vers la liberté et la dignité dans notre pays et vers la construction du Maghreb démocratique.»

 

Dans un communiqué conjoint, les syndicats autonomes de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de l’administration, – déclaration signée également par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) –, demandent la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif «afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force qui protège les intérêts d’une minorité». «La somme des dégâts causés par les‘émeutiers, notent les syndicats autonomes, n’arrive même pas à la hauteur d’un seul scandale de malversation dont l’Algérie est riche (Khalifa Bank, BCA, Sonatrach, Brown & Condor, etc.).»

 

...suite....

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...suite et fin....

 

Transformer le rejet en projet

 

Alors que le Mouvement démocratique et social (MDS) appelait à la «destruction d’un système qui ne profite qu’à une minorité de privilégiés» et à «enclencher une dynamique porteuse d’espoirs», le Parti socialiste des travailleurs (PST) – appel aux travailleurs et aux jeunes diffusé samedi dernier – dénonçait le verrouillage systématique de toute expression syndicale et politique, la répression des marches, des grèves, des réunions : «Verrouillage qui ne laisse à nos jeunes que le choix d’une révolte désespérée.» Le PST lance un appel à la mobilisation la plus large et à soutenir le mouvement de contestation.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) veut, lui, transformer le «rejet» exprimé par la rue en «projet». La révolte des jeunes signe «l’échec d’un régime qui dévaste, depuis 50 ans, l’Algérie». Le RCD réitère sa disponibilité à «s’associer et à soutenir toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime». Le parti de Saïd Sadi invite l’ensemble des Algériens «à s’organiser en se regroupant autour de personnes connues pour leur probité avec des objectifs clairs pour offrir un prolongement efficient et durable à leurs revendications».

 

Les solutions placebo du pouvoir

 

Ressuscité de sa belle mort, le mouvement citoyen des archs brocarde, dans sa dernière déclaration publique, les «dignitaires du régime qui disposent de l’Etat comme d’un bien vacant» et lance un appel à la jeunesse algérienne à «l’auto-organisation». Objectif : «Offrir une alternative citoyenne à la hauteur des aspirations populaires.» «Une situation explosive est en train de se mettre en place et le pouvoir, comme à l’accoutumée, se prépare non pas à accéder aux aspirations populaires, mais plutôt à user, une fois de plus, de la violence, de la diversion et des solutions placebo.»

Ces appels insistants, relayés par plusieurs personnalités politiques, seront-ils entendus ou tomberont-ils dans l’oreille d’un sourd ?

 

Dans une interview accordée hier à un journal on-line, Daho Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur, parle d’ores et déjà de «récupération» politique du mouvement de contestation par certains responsables de partis et associations. «Ils (les responsables politiques, ndlr) disent qu’il faut considérer ces manifestations comme un rejet du pouvoir actuel et que seule une démocratie et plus de liberté, plus de participation des citoyens au champ médiatique, peuvent régler les problèmes. On en doute. S’il y avait un autre gouvernement que celui qui est en place, il y aurait peut-être eu des problèmes plus graves parce que les problèmes économiques et sociaux ne sont pas théoriques. Ce n’est pas la cité d’Isis, la cité idéale qui va les régler.»

Les déclarations du ministre ont décidément de quoi refroidir un mort.

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Actualités : SYNDICALISTES, AVOCATS ET UNIVERSITAIRES UNANIMES

 

Le Soir d’Algerie, le 11/01/11

 

Il faut que ça change !

 

Au soulèvement populaire particulièrement violent qui a secoué nombre de wilayas du pays, le gouvernement a répondu par une prise de mesures économiques, en l’occurrence des exonérations fiscales, parafiscales et douanières pour les producteurs et les importateurs de l’huile et du sucre. A travers sa démarche, le gouvernement atteste comprendre la révolte juvénile comme une émeute de la faim, sans plus.

Or, partis politiques, acteurs sociaux, politologues et sociologues qui ont eu à s’y exprimer se sont rejoints à dire que les émeutes, déclenchées certes par une subite augmentation des prix de l’huile et du sucre, ont aussi mais d’abord une dimension politique. Pour eux, la hausse vertigineuse des prix de certains produits de consommation de base n’a été, en vérité, que le détonateur, les ingrédients pour une telle explosion sociale ayant été réunis par l’effet synergique de l’étouffement des libertés et du mal-vivre social. Les émeutes, celles généralisées de la fin de semaine passée comme celles d’auparavant circonscrites aux bourgades, ont mis en fait à nu un sérieux problème de gouvernance. Fondamentalement, ce qui pousse les jeunes à la fréquentation assidue des barricades, c’est le système politique qui a érigé l’interdit en mode de gouvernance. Ce qui provoque ces explosions de colères juvéniles, c’est l’obstruction par attitude autoritaire des voies et canaux de dialogue social. Sevrés de toute émancipation, les jeunes étouffent. Tellement qu’ils prennent le risque de se noyer en haute mer que de survivre dans un pays où même aimer et vivre son amour est pénalisé. L’arrogance d’un gouvernement qui vit dans la virtualité de sa propre statistique est ressentie par les jeunes comme une provocation de trop. Des jeunes qui ont tant à dire, à réclamer, à juste titre, mais que le gouvernement n’est jamais disposé à entendre. Sauf quand ils grondent, comme ils viennent de le faire. Mais encore de quelle oreille !

 

MAÎTRE FATMAZOHRA BENBRAHAM, AVOCATE :

 

«Il faut exploiter cette révolte et non pas la museler»

«Ce petit brasier est un mouvement de jeunesse. Il faut néanmoins lui accorder de l’importance car un train peut en cacher un autre et c’est justement à cet autre qu’il faut s’intéresser. Ce phénomène, je l’ai vu venir à travers les nombreuses affaires réprimant les jeunes et les causes minimes donnant lieu à des peines très sévères. Le cri des jeunes n’est jamais entendu. Aujourd’hui, il faut considérer cette révolte comme une sonnette d’alarme. Je pense qu’il ne faut surtout pas punir ces enfants qui ont manifesté dans les rues, ils ne sont que le résultat d’un système. Il faut exploiter cette révolte et non pas la museler. Le mal ne peut pas être traité en surface. Il faut au contraire chercher des solutions plus profondes. Il faut une justice plus juste. Le président de la République aurait pu s’adresser aux jeunes, un mot de lui aurait suffi.»

 

SALEM SADALI, SG DU SYNDICAT AUTONOME DES TRAVAILLEURS DE L'ÉDUCATION ET DE LA FORMATION (SATEF) :

 

«Il faut transformer la révolte en profond changement»

«Ce qui se passe n’est que le résultat de la politique du pouvoir qui refuse de reconnaître le poids de la société sur fond de corruption et d’injustice. Ce qui devait arriver arriva. Nous regrettons que la violence soit devenue le seul moyen d’expression. Maintenant, les organisations autonomes de la société civile doivent donner un sens à cette révolte. C’est le moment pour qu’elles deviennent le relais afin que la révolte aboutisse à un changement profond dans le pays. Cette révolte, contrairement à ce qu’on veut faire croire, n’est pas la révolte du pain. Il y a une malvie, les jeunes sont sans perspective. Ce qui s’est passé était prévisible. Plusieurs fois, nous avions averti à ce sujet. L’Algérie était assise sur un volcan. Nous espérons qu’après cette révolte, l’Algérie pourra avoir un meilleur avenir à l’image des terres qui deviennent plus fertiles après l’irruption d’un volcan.»

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...suite...

 

ABDELMALIK RAHMANI, COORDONNATEUR NATIONAL DU CONSEIL NATIONAL DES ENSEIGNANTS DU SUPÉRIEUR (CNES) :

 

«Ce mouvement doit servir de leçon»

«Après ce qui s’est passé, les pouvoirs publics devront prendre les décisions qu’il faut. Nous n’avons pas besoin que de mesures d’accompagnement. Il faudra que ce mouvement serve de leçon pour la société civile qui doit s’organiser de manière urgente et oublier les luttes intestines. Tout le monde a été dépassé par l’ampleur et la violence des émeutes. Ce qu’il faut, ce sont des mesures en profondeur. Il faut revoir le dialogue entre les pouvoirs publics et les organisations syndicales, les politiques et tous les représentants de la société civile. S’il faut des décisions économiques certes, des décisions politiques s’imposent également. Il faudra éviter à l’Algérie des émeutes cycliques tous les dix ans. Il faut entamer de toute urgence le dialogue.»

 

HADJ TAHAR BOULENOUAR, L'UNION GÉNÉRALE DES COMMERÇANTS ET ARTISANS ALGÉRIENS (UGCAA) :

«Il ne faut pas se contenter de mesures temporaires»

«Les mesures prises par le gouvernement sont temporaires pour au moins deux raisons : les baisses des taxes sont limitées dans le temps. Que va-t-il se passer après la date-butoir ? Le gouvernement donne l’impression de ne pas avoir de vision à long terme. Il y a absence de perspectives. Ce qu’il faudrait, c’est des réunions à l’avenir mais qui seraient consacrées à un thème beaucoup plus large, à savoir l’organisation du marché local. Le marché est dépendant du contexte mondial et subit à chaque fois les contrecoups des augmentations sur les marchés extérieurs.»

 

MOHAMED NOUARA, SG DE L’UNION GÉNÉRALE DES ETUDIANTS LIBRES (UGEL) :

«Il faut des mesures pour sortir du marasme»

«Nous considérons que les revendications des jeunes sont légitimes mais la manière dont elles sont exprimées n’est pas appropriée. Nous appelons le gouvernement à prendre en charge l’ensemble des problèmes de la jeunesse. Ce ne sont certainement pas les mesures qui ont été annoncées qui vont régler les problèmes, il faut des mécanismes plus profonds pour sortir les jeunes du marasme qu’ils vivent au quotidien.»

 

ZOUBIR AROUS, SOCIOLOGUE, CHERCHEUR ASSOCIÉ AU CREAD :

«Il faut renouveler le discours politique»

«Ce qu’il faut, c’est d’abord comprendre la nature de ces émeutes. C’est beaucoup plus profond que la question des prix. C’’est l’absence de libertés, le non-respect des droits de l’homme, les pressions exercées sur les jeunes qui en sont à l’origine. Les jeunes ont été privés de toute logique de vie, de travail, et sont rejetés de partout. Les émeutes sont l’expression de besoins vitaux. Le pouvoir a perdu la capacité de comprendre les jeunes. En l’absence d’outils de médiation et de société civile, il ne reste plus qu’un recours : la rue. Il y a une véritable quête de liberté. Si cela n’est pas pris en considération, si la société civile et les partis politiques ne reprennent pas leurs droits, l’arrêt de la protestation ne sera que momentané. La protestation reviendra et sera plus virulente car non organisée. Ce qu’il faut, c’est le renouvellement du discours politique afin qu’il réponde aux véritables aspirations des jeunes.»

 

ABDELHAK BRERHI, COMITÉ DES CITOYENS POUR LA DÉFENSE DE LA RÉPUBLIQUE (CCDR) :

«Seule une transition démocratique réelle peut être la solution»

«Ce qui vient de se passer ne dénote pas seulement d’un problème de revendications relatives à des augmentations de prix de denrées essentielles. Le problème est profondément politique et la réaction du pouvoir n’est pas à la mesure des problèmes réelles. Il n’y a eu aucune réaction du chef de l’Etat alors que nous voyons que dans plusieurs pays, des présidents s’expriment pour des problèmes nettement moins graves. En fait, c’est le problème d’un changement réel dans le pays qui se pose à travers ces réactions citoyennes. Il ne peut y avoir de solution aux problèmes sociaux ou de développement sans une démocratie authentique mais le danger, c’est de voir une récupération de ce mouvement, seule une transition démocratique réelle peut être la solution pour donner à notre pays la possibilité de pouvoir faire face à tous les problèmes sociaux et politiques et redonner l’espoir au peuple algérien. Le CCDR avait appelé à une transition et avait mis en garde contre l’issue de la rue et il continuera à agir pacifiquement pour un grand rassemblement républicain pour ouvrir un dialogue afin que cette démarche aboutisse à un Etat démocratique, avec le respect des libertés et l’ouverture universelle.»

 

 

..fin.....

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.«Ils (les responsables politiques, ndlr) disent qu’il faut considérer ces manifestations comme un rejet du pouvoir actuel et que seule une démocratie et plus de liberté, plus de participation des citoyens au champ médiatique, peuvent régler les problèmes. On en doute. S’il y avait un autre gouvernement que celui qui est en place, il y aurait peut-être eu des problèmes plus graves parce que les problèmes économiques et sociaux ne sont pas théoriques. Ce n’est pas la cité d’Isis, la cité idéale qui va les régler.»

Les déclarations du ministre ont décidément de quoi refroidir un mort.

 

Quel con ce sinistre !

 

Foutez-nous la paix ! On a pas besoin de vous ! Le peuple vous vomit !

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Suites aux émeutes, des Appels : l'Algérie doit changer

 

C'est facile à dire certes, mais point à faire...mais pourtant réalisable.

 

Il y a une règle non écrite en politique selon laquelle un parti doit paraître, quelles que soient les circonstances. Or ce « paraître » nécessite un nombre incalculable de mensonges.

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Quel con ce sinistre !

 

Foutez-nous la paix ! On a pas besoin de vous ! Le peuple vous vomit !

 

..Bah, je ne crois pas qu'au moins 50% du Peuple les aurait "avalé" pour ensuite les vômir ! :cool:

 

..Tout le monde aspire à un changement,..alors ne nous trompons plus de cible,..faisons "bouger", au moins, nos langues dans le "bon" sens dans les cafés, dans nos lieux de travail, dans les tribunes de Journaux ( commentaires ), dans les Forums, comme ICI,..il faut que ce régime de "malheur" qui s'agrippe aux commandes de notre pays depuis 1962, parte,..et sur la pointe des pieds !:death:

..Quelquelles soient nos différences, Aspirons, comme disait Matoub, à une Algérie Meilleure et à une Démocratie Majeure !

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Je remarque juste que notre grande centrale syndicale UGTA est restée muette.

 

 

Sais-tu qui a fondé l'UGTA? Par ailleurs, même Bouteflika y est affilié ("Nous sommes tous des syndicalistes" avait-il une fois déclarer) UGTA= FLN.

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Sais-tu qui a fondé l'UGTA? Par ailleurs, même Bouteflika y est affilié ("Nous sommes tous des syndicalistes" avait-il une fois déclarer) UGTA= FLN.

 

..Parce que tu penses que l'UGTA de Aissat Idir et, plus tard, de Benhammouda, est la même que celle de Sidhoum Said ???:down::helpsmilie:

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