Ladoz 11 Posted January 15, 2011 Partager Posted January 15, 2011 17 décembre. Mohamed Bouazizi s'immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid, ville de 40.000 habitants au centre du pays. Diplômé et chômeur, comme de nombreux jeunes Tunisiens (lire le décryptage), Mohamed Bouazizi vendait des fruits et légumes sur le marché sans autorisation et se fait confisquer sa marchandise par la police. «Dès la nouvelle connue, plusieurs dizaines de commerçants et de jeunes se sont rassemblés pour un sit-in pacifique devant la préfecture, siège du gouverneur local auquel ils ont demandé une entrevue», écrit Libération le 21 décembre. 18 décembre. Jour de souk, la protestation prend de l'ampleur. Un sit-in pacifique est organisé devant la préfecture. La police disperse la manifestation à coups de gaz lacrymogènes et de matraques. Tout le week-end, de violents affrontements opposent forces de l'ordre et jeunes manifestants. Premières arrestations. 20 décembre. Manifestation de soutien à Meknassi. D'autres villes sont touchées par des troubles: Sidi Ali Ben Aoun, Menzel Bouzaiane, etc. 22 décembre. Un autre jeune chômeur se suicide à Sidi Bouzid. Houcine Neji a escaladé un pylône et s'est électrocuté avec les câbles électriques. 24 décembre. A Menzel Bouzayane, à 60 km de Sidi Bouzid, la police tire sur des manifestants. Bilan : deux morts. 25 et 26 décembre. Première manifestation de diplômés chômeurs à Tunis même. 28 décembre. Rassemblement de solidarité des avocats, deux d'entre eux sont arrêtés puis relâchés. Première prise de parole du président Ben Ali. Il dit comprendre «la difficulté générée par la situation de chômage», mais dénonce une «instrumentalisation politique». Le lendemain, le ministre de la Communication est limogé. (1/2) Citer Link to post Share on other sites
Ladoz 11 Posted January 15, 2011 Author Partager Posted January 15, 2011 (2/2) Du 3 au 7 janvier. Manifestations et répression se poursuivent et gagnent de plus en plus de villes : Thala, Bizerte, Sfax, Kairouan, Meknessi, Regueb, Souk Jedid, Ben Gardane, Medenine, Siliana, Sousse, etc. 4 janvier. Mohamed Bouazizi, à l'origine de la révolte, meurt de ses blessures. Quelques jours auparavant, Ben Ali lui avait rendu visite à l'hôpital. Le «martyr», comme sont nommés par les manifestants tous ceux morts lors de ce mois de révoltes, est enterré le lendemain. 8, 9 et 10 janvier. Week-end sanglant, en particulier à Kasserine, Thala et Regueb. Les autorités comptent 21 morts, des sources militantes affirment qu'il y en a eu plus de 50, rien qu'à Kasserine. 10 janvier. Deuxième prise de parole de Ben Ali. Il dénonce des «actes terroristes» perpétrés par des «voyous cagoulés». Il promet la création de 300.000 emplois supplémentaires d'ici 2012. 11 janvier. Tunis est gagnée par de violents affrontements, qui se poursuivent ailleurs dans le pays, notamment à Kasserine. Le régime ordonne la fermeture des écoles et des universités «jusqu'à nouvel ordre». Michèle Alliot-Marie propose une coopération sécuritaire au pouvoir tunisien, «pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité.» 12 janvier. Le ministre de l'Intérieur est limogé, une commission d'enquête sur la corruption est créée. Un chercheur franco-tunisien est tué à Douz. Affrontements à la cité Ettadhamen, dans la banlieue tunisienne. Couvre-feu à Tunis, mais les affrontements se poursuivent. Ils font huit morts. Au total, selon la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, au moins 66 personnes ont été tuées depuis mi-décembre. 13 janvier. Nouvelle allocution télévisée de Ben Ali. Il s'engage à quitter le pouvoir en 2014, et ordonne la fin des tirs à balles réelles contre les manifestants, promet la «liberté totale» d'information et d'accès à internet et annonce une baisse des prix. François Fillon s'inquiète de «l'utilisation disproportionnée de la violence». La France s'était jusque là contentée de «déplorer» les violences, refusant de «s'ingérer» dans une situation «locale». Treize morts à Tunis, deux à Kairouan. La station balnéaire d'Hammamet, très prisée des touristes européens, est touchée par des destructions et des pillages. 14 janvier. Nouvelles manifestations partout dans le pays, avec un slogan: «Ben Ali dehors». A Tunis, le cortège grossit au fur et à mesure de la matinée, rassemblant au moins 5000 personnes. Ben Ali tente une dernière carte: il limoge le gouvernement et annonce des élections anticipées d'ici six mois. L'état d'urgence est décrété dans tout le pays, les rassemblements publics interdits, le couvre-feu instauré. Les tirs à balle réelle de nouveaux autorisés. L'espace aérien est fermé. A 17h, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce à la télévision qu'il assure l'intérim de la présidence en remplacement de Zine El Abidine Ben Ali. Celui-ci a pris la fuite à bord de son avion. La France lui refuse l'asile, Ben Ali atterrira finalement en Arabie Saoudite. In : liberation.fr Citer Link to post Share on other sites
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