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Insi rencontre benali...


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Insi : Salut !

 

Zino : Tiens, tu tombes à pic, toi.

 

Insi : Où vas-tu comme ça ?

 

Zino : Je ne sais pas. Personne ne veut de moi. Tout le monde me renie, même ma chère femme et mon cher Bertrand.

 

Insi : Ton cher Bertrand !

 

Zino : Delanoë, le maire de Paris.

 

Insi :Lui, ce n’est pas ce qu’il dit...

 

Zino : Je sais.

 

Insi : En revanche, il a dit de ta doublure que c’est un homme honnête.

 

Zino : C’est ce qu’il disait de moi il y a quelques jours.

 

Insi : Ah oui ?

 

Zino : C’est la chanson socialiste. Rappelle-toi de Laurent.

 

Insi : Qui ?

 

Zino : Gbagbo. Les camarades socialistes l’ont renié du jour au lendemain.

 

Insi : En fait, et ta femme elle est où ?

 

Zino : Au Qatar.

 

Insi : Pour chercher de l’aide ?

 

Zino : Non, pour changer de dictateur.

 

Insi : T’es parti de ton propre chef ?

 

Zino : Non, de mes propres chefs.

 

Insi : Lesquels ?

 

Zino : Les militaires.

 

Insi : Pourquoi ?

 

Zino : Eux aussi, veulent changer de dictateur.

 

Insi : Tu penses que ton système va perdurer ?

 

Zino : Plus que jamais.

 

Insi : Comment ça ?

 

Zino : Ils m’ont fait partir pour mieux le préserver. Rappelle-toi de Chadli.

 

Insi : Tu penses que les militaires tunisiens feront la même chose que leurs homologues algériens ?

 

Zino : Que veux-tu qu’ils fassent d’autre ?

 

Insi : Remarque ! Zino : Pauvres Tunisiens !

 

Insi : Alors, tu ne crois pas à l’avènement de la démocratie en Tunisie ?

 

Zino : Si, mais dans le cadre militaro-arabo-islamique.

 

Insi : C’est-à-dire ?

 

Zino : A l’algérienne.

 

Insi : On dirait que tu es soulagé de partir ?

 

Zino : Plutôt content.

 

Insi : Comment ça ?

 

Zino : Je suis toujours vivant.

 

Insi : Un petit mot pour les Tunisiens ?

 

Zino : Ne rêvez pas trop, car le réveil sera dur dur, même très dur !

 

Insi : Tu penses que tu referas de la politique un jour ?

 

Zino : Tu sais très bien qu’un dictateur en captivité ne peut se reproduire.

 

Insi : Un dernier mot ?

 

Zino : One, two, three, au tour de l’Algérie ! One two, three, au tour de l’Algérie !

 

Insi : Et que deviendra alors l’Algérie ?

 

Zino : Du néant...

 

Insi aperçut de loin un homme faisant signe au Général.

 

Insi : Il y a un homme qui te fait signe.

 

Zino : C’est Djari Yaḥemouda. C’est mon voisin d’enfance. C’est le seul Tunisien qui accepte aujourd’hui de me recevoir. Au revoir.

 

Le Général serre Djari Yaḥemouda dans ses bras et ils partent boire un coup de boukha avec des olives farcies de harissa. Insi range son carnet et son stylo et s’en va en chantant Ya Zitouna !

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