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Général Rachid Benyelles, L'Algérie :"Un pays naufragé, sans commandant"


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Extraits de l'interview d'El Watan

 

 

http://www.elwatan.com/images/2011/01/27/benyellisse_307467.jpg

 

(…)

 

Il n’y a qu’un seul pouvoir et c’est celui qui est entre les mains de M. Bouteflika, car, contrairement aux spéculations en vogue dans certains milieux dits bien informés, il n’y a pas de dualité de pouvoir en Algérie. Les militaires, et cela depuis plusieurs années déjà, se sont volontairement éloignés de la vie politique et ont confié les rênes du pouvoir à M. Bouteflika. Je sais qu’en disant cela, je laisserai sceptiques beaucoup de personnes persuadées du contraire.

 

(…) la décision appartient à M. Bouteflika et uniquement à lui. Je suis absolument certain que les militaires ne verraient aucun inconvénient à la levée de l’état d’urgence. Mais ils ne peuvent pas imposer leurs points de vue, puisqu’ils se sont effacés de la vie politique. Personne, aujourd’hui, à l’intérieur du système, ne lui conteste ce pouvoir.

 

 

(…) Je pense d’ailleurs que c’est le dernier de ses soucis, lui qui se considère comme une bénédiction pour le pays, alors que celui-ci, depuis de nombreuses années, est à la dérive dans tous les domaines. Un pays naufragé, sans commandant et avec un équipage livré à lui-même. Je ne pense pas que M. Bouteflika ait pris la mesure du danger dans lequel le pays se trouve, ni des conséquences que pourraient avoir les événements de Tunisie.

 

(…)

 

La révolution en Tunisie s’est distinguée par une montée en puissance progressive et soutenue dans le temps, des manifestations marquées par une prépondérance des adultes (les adolescents étaient quasiment absents) et par un accompagnement, pour ne pas dire un encadrement, d’une organisation à caractère sociopolitique, l’UGTT en l’occurrence. Tous ces facteurs ne semblent malheureusement pas être réunis en Algérie. C’est pourquoi, il me paraît peu probable qu’une telle révolution puisse avoir lieu chez nous, dans un proche avenir. Mais il n’y a, cependant, aucun doute que les retombées de l’expérience tunisienne auront des effets profonds sur la situation dans le monde arabe et notamment en Algérie.

 

(…)

 

Je ne pense pas que l’Egypte puisse basculer. Les Etats-Unis et l’Europe ne le permettront pas. Les enjeux géostratégiques liés à l’Egypte et au Moyen-Orient sont d’une telle importance, que ces pays empêcheront par tous les moyens ce basculement, quitte à imposer une plus grande ouverture politique tout en conseillant, avec «insistance», au président Moubarak et à sa descendance, de renoncer à un prochain mandat.

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