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Djamel Zenati : «Je serai présent à la marche du 12»


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Djamel Zenati, militant pour le combat démocratique, ancien du FFS et du Mouvement culturel berbère (MCB).

 

partie de l'entretien avec djamel. El watan.

 

Comment voyez-vous l’après-Bouteflika ?

 

Après les alternances claniques, nos dirigeants semblent tentés par la succession familiale. Hantés par l’idée de laisser la place, ils ont trouvé là une manière de quitter le pouvoir sans le quitter. La nouvelle configuration du système mise en place par Bouteflika répond justement à ce souci.Jamais un Président n’a eu autant d’atouts entre les mains, et le résultat après douze ans de règne est tout simplement un énorme gâchis. Il a fait perdre à l’Algérie toutes ses opportunités, notamment la possibilité de rejoindre le concert des pays émergents.Il a affamé le peuple, affaibli les institutions, érigé le régionalisme en critère d’accès aux postes et ressources, livré l’économie aux réseaux maffieux. Et j’en passe. La guerre de succession a déjà commencé et ses anciens sponsors entendent se réapproprier les prérogatives dont ils ont été dépouillés.

 

Et c’est l’éternel recommencement. L’après-Bouteflika se présente selon deux scénarios possibles. Le premier consiste en un retour à l’avant-Bouteflika. Le second est celui de l’amorce d’une transition démocratique. La raison et le sens patriotique dicteraient à tout un chacun d’opter pour le second scénario.

Mais les réflexes néo-patrimonialistes de nos dirigeants et le peu de considération qu’ils ont pour le pays risquent de nous fourvoyer dans une nouvelle aventure meurtrière. L’empressement qu’ils ont à mobiliser les technologies les plus sophistiquées de répression des masses contraste avec un silence honteux et un «aplat-ventrisme» indigne quand des pays comme la Palestine ou l’Irak se font humilier et martyriser au quotidien.Ils peuvent aller jusqu’à susciter un état de guerre pour se maintenir. Et si les choses se corsent, ils choisiront, à l’exemple de Ben Ali, de fuir comme des malfrats plutôt que d’accompagner le peuple dans une meilleure perspective historique.

 

-Quel est votre rapport au FFS ? Que pensez-vous de sa position dans la conjoncture actuelle ?

 

Le rapport est certes distant depuis quelque temps, mais le FFS demeure le parti dont je me sens le plus proche. Son rôle durant les années de braise a été décisif dans l’évitement d’un embrasement généralisé du pays. Ses problématiques et propositions demeurent pertinentes et d’actualité. Ce qui le prédestine à jouer un rôle moteur dans cette dynamique de remise en cause du système politique actuel. Il est assez caractéristique que les exigences les plus insistantes du FFS, à savoir la levée de l’état d’urgence et l’amorce d’une période de transition, soient reprises par l’ensemble des organisations, y compris par celles qui les avaient combattues auparavant. C’est un fait important dont je me réjouis. Mais je serai encore plus heureux si le FFS retrouvait la place qu’il mérite sur la scène politique et je ne comprends pas qu’il se mette en marge en pleine effervescence sociale. Nul n’a le droit de priver les citoyens d’un instrument de lutte ou d’un espace d’expression quelconque.

 

-Y a-t-il des chances de voir Djamel Zenati réinvestir bientôt le terrain politique ? Etes-vous prêt à prendre des initiatives personnelles ou à vous joindre aux dynamiques qui semblent se profiler à l’horizon comme la marche du 12 février ?

 

Je n’ai jamais quitté totalement le terrain politique mais je dois reconnaître que je me consacre plus au travail de réflexion qu’à l’activité politique. De plus, il est devenu difficile d’être visible dans un champ de plus en plus rétréci et surtout pollué.

Pour ce qui concerne les initiatives, je crois que plus il y en a et moins c’est bon. Le foisonnement des initiatives n’est pas de nature à favoriser les convergences. Je n’ajouterai donc pas au risque dispersif. Toutefois, je voudrai souligner avec insistance que toute action qui ferait l’impasse sur les attentes et les indignations exprimées par les citoyens serait perçue comme une tentative de récupération politicienne du désarroi du peuple. Ce qui est au centre des préoccupations de la population peut se résumer en deux phrases : suppression des injustices et élargissement des libertés.

 

Pour cela, toute initiative politique devra s’articuler autour de deux axes essentiels. Le premier a trait à une série de mesures d’urgence, comme la levée de l’état d’urgence, ou encore la mise en œuvre d’un plan immédiat et concret dans les domaines de l’emploi, du logement et du cadre de vie en général. Le deuxième axe concerne l’amorce d’une transition démocratique dont les séquences et le contenu seraient à définir par l’ensemble des acteurs. Prudence et patience sont nécessaires pour éviter les impasses du passé.Quand à la marche du 12 février, il est certain que j’y serai.

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