Jump to content

Les opérateurs de mobiles tentent de maîtriser le « data tsunami »


Recommended Posts

13/02/2011 14:41

Les opérateurs de mobiles tentent de maîtriser le « data tsunami »

 

L’augmentation exponentielle du trafic, due au développement de la vidéo mobile, oblige les opérateurs téléphoniques à investir et réfléchir à leur tarification

 

Tout ce qui compte dans l’industrie du téléphone mobile sera à partir de lundi 14 février, pour quatre jours, à Barcelone, à l’occasion du Mobile World Congress 2011. Plus de 1 300 entreprises du secteur, et 50 000 participants du monde entier, sont attendus autour des stands d’exposition ou dans les multiples conférences.

 

Ce grand rendez-vous annuel est l’occasion de prendre le pouls d’un secteur qui est en révolution permanente, et qui est devenu l’une des principales locomotives de l’industrie.

 

Le secteur des télécommunications représente 3 000 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, selon une étude du cabinet Booz & Co. L’essentiel de ce chiffre d’affaires se réalise encore sur les marchés matures, mais la part des marchés émergents tend à augmenter.

 

La principale préoccupation, pour les opérateurs qui forment le cœur de cette industrie, c’est aujourd’hui de savoir comment gérer le « data tsunami » annoncé. Le développement des « smartphones » (mobiles multifonctions connectés à Internet) et de la vidéo sur mobile entraîne une forte augmentation du trafic : il double tous les dix-huit mois.

 

D’ici à 2014, la quantité de données circulant sur le réseau va être multipliée par trois. D’ici à 2018, elle devrait être multipliée par plus de dix. C’est dire si les réseaux vont devoir s’adapter.

 

Un smartphone sur cinq mobiles

Près de 1,6 milliard de téléphones mobiles ont été vendus dans le monde en 2010. Un sur cinq était un smartphone. Ces derniers ont connu un véritable boom des ventes, avec une croissance de 72 % sur un an, a indiqué mercredi 9 février le cabinet Gartner, spécialiste du secteur.

 

L’usage de ces téléphones multifonctions fait considérablement augmenter la quantité d’informations (voix, textes, images) échangées par Internet. Les deux tiers du trafic sont aujourd’hui générés par l’envoi d’images vidéo, très encombrantes, et cet usage va continuer à se développer, au risque de provoquer un engorgement du réseau. Avec l’effet, pour l’utilisateur, de se trouver face à des coupures momentanées du service.

 

Les opérateurs vont donc devoir faire face, dans les années à venir, à des investissements massifs incluant le passage au téléphone de quatrième génération (la 4G), qui peut supporter un trafic plus important, ou la fibre optique. Selon Booz & Co, les investissements nécessaires sont de l’ordre de 130 milliards d’euros sur trois ans, dont la moitié pour développer la 4G mobile et le reste pour l’Internet fixe.

 

L’énormité des coûts va faire baisser la rentabilité du secteur. L’équipementier Tellabs estime que les opérateurs télécom pourraient donc se retrouver en déficit d’ici à 2013. « Il ne faut pas se contenter d’augmenter la capacité des réseaux. Les opérateurs vont devoir ajouter de l’intelligence aux réseaux », estime Rob Pullen, PDG de Tellabs.

 

Cela veut dire créer de nouveaux services qui permettront de générer de nouveaux revenus. Ces revenus pourraient être trouvés du côté des applications, ces petits programmes qui rendent une foule de services et sont vendus par Internet pour être utilisés sur les smartphones.

 

Fin de la « neutralité du Web » ?

Mais l’augmentation du trafic pourrait aussi contraindre les opérateurs à remettre en question la « neutralité du Web », un principe auquel les usagers sont très attachés. Aujourd’hui, les paquets de données qui se déplacent sur les réseaux sont considérés comme tous égaux. Ils circulent en file indienne. Aucun n’est prioritaire sur l’autre.

 

Demain, les opérateurs seront tentés de donner la priorité à certains usagers, qui paieront plus. Ils bénéficieront d’un service de première classe, un peu comme dans les trains.

 

Les opérateurs réfléchissent déjà à ce type de solution, avertit Pierre Peladeau, vice-président de Booz & Co. « La 4G est une bonne réponse à l’augmentation du trafic. Mais les coûts des communications vont nécessairement monter, indique-t-il.

 

Certains usagers voudront garder un service “low-cost”, tandis que d’autres seront prêts à payer pour avoir un service toujours disponible. » Les usagers « low-cost » devront donc supporter de ne pas pouvoir utiliser certains services, comme la vidéo, aux heures de pointe du trafic.

 

Financement par des fournisseurs de services

Le ministre français de l’industrie, Éric Besson, a pris position dans ce débat en proposant, la semaine dernière, que les fournisseurs de services participent aussi au financement. « Certains services très connus, comme Google ou Facebook, occupent une place sans cesse croissante sur les réseaux, fixes et mobiles, sans contribuer au financement des infrastructures ou de la création », a-t-il dit.

 

Il est donc tentant, pour le gouvernement français, d’aller chercher auprès des « majors » du Web l’argent qui manque. Mais le ministre n’a pas dit comment il compte s’y prendre, s’agissant de sociétés qui sont basées à l’étranger et ont su organiser depuis longtemps leur « optimisation fiscale ».

 

Un groupe de travail sera créé « dans les prochains mois afin de réfléchir aux modalités permettant de faire contribuer les fournisseurs de services Internet au déploiement des réseaux et à la création culturelle », a annoncé Éric Besson.

 

Outre que cette proposition ne va pas améliorer l’image de la France, ce sera loin de suffire. Le chiffre d’affaires annuel de Google est, en effet, de 18 milliards d’euros. Il est donc à prévoir que c’est l’utilisateur qui devra financer les réseaux capables de supporter le passage du flot continu d’informations qu’il souhaite consommer.

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...