Thanatos 10 Posted February 16, 2011 Partager Posted February 16, 2011 Les hostilités sont ouvertes entre les Roms et les autorités britanniques. En vertu d’une nouvelle loi, une communauté sédentarisée depuis longtemps risque d’être expulsée de son village improvisé, témoigne The Independent. Ces jours-ci, Dale Farm ressemble davantage à une forteresse qu’à un campement. La plus grande colonie de gens du voyage en Europe, établie dans les environs de Basildon [au nord-est de Londres] se met en ordre de bataille afin de se préparer au plus grand affrontement qu’elle ait jamais connu. Le village de fortune, où vivent 96 familles depuis les années 1960, risque d’être détruit d’un jour à l’autre. Ses occupants ont tracé les lignes de front juste devant l’entrée. Nous ne partirons pas”, proclame une bannière se détachant sur le ciel gris. Les hostilités devraient s’ouvrir le mois prochain. Elles seront suivies de près par les quelque 300 000 membres estimés de la population nomade du Royaume-Uni. Le conflit éclate alors que les Roms et autres Tsiganes se plaignent d’être plus que jamais marginalisés par la politique gouvernementale et l’attitude du public. En janvier, le gouvernement a annoncé qu’il s’appuierait sur la nouvelle loi, le Localism Bill, pour durcir les conditions de vie des occupants de campements établis de longue date. Selon la ministre de l’Environnement Caroline Spelman, le Localism Bill “assurera l’équité entre les communautés sédentaires et nomades” en prévoyant des sites autorisés. Mais elle laisse sceptiques les gens du voyage, qui sont certains de ne pas obtenir d’autorisation une fois leur campement installé. “Cette loi nous ramène des siècles en arrière”, dénonce Jake Bowers, un journaliste rom, rédacteur en chef de la revue Travellers’Times. “La campagne anglaise est devenue le fief des Blancs riches de la classe moyenne. Ils n’admettront pas l’arrivée de gens de cultures différentes.” Citer Link to post Share on other sites
Thanatos 10 Posted February 16, 2011 Author Partager Posted February 16, 2011 L’opinion publique raffole plus que jamais de tout ce qui présente les gens du voyage comme d’exotiques étrangers. Ainsi la série télévisée délicatement intitulée My Big Fat Gypsy Wedding [“Mon mariage chez les gros Gitans”] de la chaîne Channel Four bat des records d’audience. Il n’empêche, le photographe Josh Cole, lui, tente de faire quelque chose de différent. Depuis cinq ans, il travaille sur Gypsies Not Tramps or Thieves [“Les Gitans : ni clochards, ni voleurs”], une série de photographies visant à montrer que les gens du voyage mènent une vie finalement peu différente de celle du reste de la population du royaume. M. Cole s’est rendu à Dale Farm pour photographier le quotidien de ceux qui s’attendent à perdre pour toujours leur logis. Ainsi les McCarthy. A Dale Farm, Mary-Ann McCarthy habite une maison en bois depuis neuf ans. Cette femme de 69 ans est heureuse de demeurer au même endroit pour la première fois de sa vie. “Tous les endroits où nous avions l’habitude de camper ont été complètement rasés, alors, où voulez-vous que nous allions ? demande-t-elle. Toute ma famille se trouve ici : mes sept enfants, vingt petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants. C’est la première fois de ma vie que je pose mes valises. Auparavant, j’étais toujours sur la route, dans une roulotte tirée par des chevaux. Mais je ne peux plus voyager maintenant. Je ne peux pas croire que des bulldozers vont venir nous jeter dehors.” Le conflit avec la municipalité touche environ la moitié des habitants – ceux qui ne sont pas en possession du permis nécessaire. Depuis les années 1960, les gens du voyage occupent en toute légalité une partie de Dale Farm. Mais, au fil des ans, un nombre croissant de personnes les ont rejoints sur les terrains voisins. La communauté compte désormais un millier de membres. Après avoir été déboutée en justice, elle a épuisé tous les moyens légaux de résistance. Cela ne l’empêchera pas de recourir à d’autres méthodes pour se maintenir dans les logements qui sont les siens depuis des décennies, aussi illégaux soient-ils. Les résidents sont prêts à se battre. Il faut s’attendre à des actes de violence, et l’on estime qu’il en coûtera 15 millions d’euros pour expulser les familles. Maggie McCarthy, la petite-fille âgée de 24 ans de Mary-Ann, est maman d’un bébé de 4 mois, Jasmine. Elle craint que, comme elle, Jasmine ne puisse suivre une scolarité normale si la famille devait partir. Nombre d’enfants vont actuellement à l’école primaire locale, mais, sans une adresse permanente, il leur sera difficile de poursuivre leurs études. “S’ils s’amènent avec leurs bulldozers”, prévient Jim McCarthy, le frère de Maggie âgé de 20 ans, “on va se battre”. Le grand frère, John, approuve. “Je ferai tout pour garder cet endroit”, renchérit John, avec l’air de ne plaisanter qu’à moitié, “cocktails Molotov, grenades, tout ce qui me tombera sous la main”. http://www.courrierinternational.com/article/2011/02/11/les-gens-du-voyage-sont-invites-a-partir Citer Link to post Share on other sites
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