An-Nisr 6 595 Posted February 22, 2011 Partager Posted February 22, 2011 سلام يا جماعـــة Voici quelques articles plus ou moins intéressants concernant la position occidentale face à la révolution arabe. 27/02/2011 Révolutions arabes : bilan provisoire Comme tout le monde, j'essaie de déchiffrer, jour après jour, le sens de cet incroyable réveil démocratique qui parcourt, à la vitesse d'un frisson, l'ensemble du monde arabe. Nous avons d'autant plus de mal à le faire que, à peine avons-nous pris le temps de réfléchir à un cas particulier (Tunisie, Égypte, Yémen…), que notre attention est requise ailleurs (Libye, Algérie, Maroc…). Nous sommes face à un incendie dont les foyers se multiplient sans cesse. Une chose est déjà sûre : née d'un suicide par le feu d'un Tunisien - le jeune Mohamed Bouazizi, immolé le 17 décembre à Sidi Bouzid, dans le sud du pays - la vague révolutionnaire a déjà jeté à bas deux dictatures, voire trois avec celle de Kadhafi qui n'est qu'en sursis. Ainsi, en quelques semaines, c'est une bonne partie du Proche-Orient qui aura changé de visage. Le basculement est si considérable, si lourd de conséquences que certains n'hésitent pas à le comparer à l'effondrement du communisme, entre 1989 et 1991. De cette effervescence soudaine, retenons déjà - en les numérotant - trois constantes quasi unanimement admises. 1. Ce mouvement n'a rien à voir avec l'islamisme radical que tout le monde redoutait, et dont les dictateurs se servaient comme d'un épouvantail pour justifier leur tyrannie. Certes, en Tunisie comme en Égypte, les islamistes demeurent aux aguets, mais ils n'ont tenu aucune position moteur dans le mouvement. Ils ont eux-mêmes été pris de court. Des mouvements comme Ennahda (la renaissance) en Tunisie ou les Frères musulmans en Égypte joueront sans doute un rôle politique à l'avenir, mais tout porte à penser qu'ils ne seront pas maîtres du jeu. 2. Ces révolutions ne sont pas des « révoltes de la faim », comme il y en a eu dans le passé et que l'on redoutait à nouveau. Les plus pauvres se sont ralliés à la protestation, mais cette dernière est d'abord venue des jeunes diplômés-chômeurs de la classe moyenne. Au demeurant, la misère au sens strict n'existe pas en Libye. La première revendication fut celle de liberté, de probité et de modernité. En ce sens, l'événement arabe est d'abord un phénomène générationnel. Il est la conséquence de l'arrivée à l'âge adulte d'une génération nombreuse, éduquée et familière des outils modernes de communication : Internet, Facebook, Twitter, etc. C'est par ce biais qu'on peut établir une comparaison avec Mai 68 qui, on l'a trop oublié, ne fut pas un phénomène français, mais se produisit au même moment un peu partout dans le monde. Cela coïncidait avec l'arrivée à l'âge adulte des générations nées dans l'immédiat après-guerre, les fameux baby-boomeurs. 3. Prometteuse pour l'ensemble du Proche et Moyen-Orient, cette révolution arabe a pris de court les Occidentaux. Elle les précipite donc aujourd'hui dans ce qu'on appellera pudiquement un « embarras diplomatique ». Disons que les pays européens, comme les États-Unis, se voient reprocher leur complaisance (pour ne pas dire plus) à l'égard des tyrannies dont la brutalité criminelle apparaît désormais au grand jour. Ils firent cela, soit par intérêt (le pétrole), soit en pensant que ces dictatures étaient un bon rempart contre l'islamisme radical ou (dans le cas de la Libye) l'immigration massive vers l'Europe. Les cafouillages humiliants de la diplomatie française, les liens peu honorables de Michèle Alliot-Marie et de son compagnon Patrick Ollier avec les satrapes de Tunis et de Tripoli, n'en sont que la partie la plus visible. Globalement, tous les gouvernements occidentaux, de droite comme de gauche, auront pratiqué en Méditerranée une même « realpolitik ». Son cynisme, rétrospectivement, fait tache. Nous aurons beaucoup à faire pour corriger l'image de nous-mêmes ainsi offerte, et retrouver un semblant d'influence. Les Américains s'y emploient déjà avec détermination. L'Europe, une fois de plus, peine à parler d'une seule voix. Source : Révolutions arabes : bilan provisoire - SudOuest.fr Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 22, 2011 Author Partager Posted February 22, 2011 22/02/2011 L'Occident et le « printemps arabe » Deux mois après le coup d'envoi donné par la Tunisie, embarras et attentisme dominent toujours l'attitude des dirigeants et commentateurs occidentaux face à la lame de fond des mouvements de contestation arabes. L'embarras se justifie pleinement : non seulement les chancelleries, tout comme les spécialistes du monde arabo-musulman, n'ont rien vu venir, mais elles se sont trouvées face à un bien inconfortable dilemme : continuer au nom de la realpolitik à soutenir des régimes à bout de souffle et honnis par leurs peuples, ou renier au nom de la démocratie une politique d'alliances stratégiques sacrifiant les grands principes à la préservation du statu quo, pour embrasser l'inconnu. D'un côté, un cynisme voué d'avance à l'échec et en contradiction flagrante avec les idéaux démocratiques occidentaux, de l'autre, le risque de la naïveté face à un séisme dont nul ne peut prédire les conséquences géopolitiques régionales, voire mondiales. D'où, après quelques couacs retentissants, notamment à Paris, un attentisme prudent et parfois peu glorieux, dont les Etats-Unis de Barack Obama se tirent un peu mieux que la France, sans parler de l'Union européenne de lady Ashton, aux abonnés absents. Il est vrai que la capacité des Américains eux-mêmes à peser sur le cours des événements semble à ce stade assez limitée. Pourtant, à condition de ne pas verser dans l'irénisme, un certain nombre d'observations devraient réconforter les démocrates occidentaux : _ le monde arabe était le dernier ensemble culturel et humain resté à l'écart de la modernité démocratique et économique ; cette exception très pénalisante et lourde de conséquences semble en passe de disparaître ; _ contrairement aux prévisions, la révolution arabe n'est pas d'inspiration islamiste ou même religieuse, mais elle procède des ressorts traditionnels des révolutions démocratiques occidentales : rejet de l'abus de pouvoir, de l'oppression et de la corruption érigés en système, revendications économiques et sociales. Ce n'est sans doute pas un hasard si c'est la Tunisie façonnée par Bourguiba, avec son niveau élevé d'éducation, son statut moderne de la femme et ses 18 % de la population connectée à Facebook, qui a donné le « la », propageant un certain esprit démocratique jusque dans les monarchies du Golfe ; _ l'attentisme occidental et le peu de prise des ingérences extérieures ont eu le grand mérite de permettre aux populations et aux appareils institutionnels (armée, gouvernement provisoire, partis...) d'expérimenter de manière autonome la dynamique des épisodes révolutionnaires démocratiques ; _ si une récupération de ce printemps arabe par l'islamisme reste un danger majeur dans certains pays, le rejet de l'autocratie et l'aspiration à la liberté et au progrès économique et social manifestés par les soulèvements populaires devraient rendre une nouvelle mise sous tutelle de la population plus difficile. Dans ces conditions, les démocraties occidentales ont tout intérêt à s'atteler sans attendre à ce qu'elles auraient dû faire depuis longtemps : partout où cela est possible, et notamment dans les pays les plus stratégiques, soutenir les forces politiques porteuses du combat pour les libertés et promouvoir le développement et la modernisation économique et sociale. Certes, l'issue de la lame de fond déclenchée en Tunisie est imprévisible et potentiellement dangereuse pour la paix et la stabilité dans une région explosive, comme en témoignent les événements de Bahrein et de Libye. Mais telle est la marche de l'histoire et, comme pour le tournant heureux de la chute de l'empire soviétique, le monde devra bien s'ajuster à la nouvelle donne. Pour l'heure, saluons le fait que la « rue arabe » tourne enfin le dos à la passivité, à la résignation, au désespoir et à la recherche de boucs émissaires extérieurs pour prendre son destin en main. Source: L'Occident et le «*printemps arabe*» - RELATIONS INTERNATIONALES Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 22, 2011 Author Partager Posted February 22, 2011 Libye: marge de manoeuvre limitée pour l'Occident face de Kadhafi PARIS - La communauté internationale dispose de leviers très limités pour contraindre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi au départ et faire stopper les violences dans un pays opaque et fermé, où l'influence des tribus rendrait une transition tout aussi incertaine. Suite: Libye: marge de manoeuvre limitée pour l'Occident face de Kadhafi Citer Link to post Share on other sites
djallalnamri 10 Posted February 22, 2011 Partager Posted February 22, 2011 salam ... an-nisr ... hadi ghiba ! Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 22, 2011 Author Partager Posted February 22, 2011 salam ... an-nisr ... hadi ghiba ! صحيت جلال الله لا يغيبك...راك تشوف رانا مع زمان التورة Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 22, 2011 Author Partager Posted February 22, 2011 22/02/2011 "Occident: duplicité et arrogance" : FRANCE 24 - "Occident: duplicité et arrogance" Citer Link to post Share on other sites
djallalnamri 10 Posted February 22, 2011 Partager Posted February 22, 2011 Libye: marge de manoeuvre limitée pour l'Occident face de Kadhafi PARIS - La communauté internationale dispose de leviers très limités pour contraindre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi au départ et faire stopper les violences dans un pays opaque et fermé, où l'influence des tribus rendrait une transition tout aussi incertaine. Suite: Libye: marge de manoeuvre limitée pour l'Occident face de Kadhafi les milliers de morts irakiens ... assassinés par la "démocratie" américaine ... ne sont qu'un souvenir aujourd'hui ... la Libye géostratégiquement parlant ... ne présenterait pas le même intérêt que l’Irak ... bien au contraire ... d'où l'attitude occidentale ... non pas d'attentisme mais de non-ingérence ... massacre à ciel ouvert assisté par complicité "occidentale" ... Citer Link to post Share on other sites
Guest MARCEL Posted February 22, 2011 Partager Posted February 22, 2011 سلام يا جماعـــة Voici quelques articles plus ou moins intéressants concernant la position occidentale face à la révolution arabe. 21/02/2011 Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a salué lundi la naissance de nouvelles démocraties au Proche-Orient et en Afrique du Nord et il a exhorté l'Europe à leur apporter un soutien économique et politique. Il a aussi condamné la violence après la mort de dizaines de personnes en Libye. Dans une interview à Reuters, il a déclaré que l'Union européenne devrait envisager la création d'une banque pour aider les nouvelles démocraties dans la reconstruction de la région, ainsi qu'elle l'a fait pour l'Europe de l'Est après la chute du Mur de Berlin, en 1989. "C'est historique, nous assistons probablement à une vague de naissances de nouvelles démocratie", a dit Zapatero. Suite: José Luis Zapatero prône un soutien au printemps arabe - LExpress.fr J.L ZAPATERO n'est plus crédible ni en Espagne ni en Europe.C'est un beau beau parleur qui a ruiné son pays.Il devrait s'occuper du chômage (+ de 20%) ds le pays qu'il gouverne depuis 7 ans.C'est un socialo-Utopiste sans plus. Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 23, 2011 Author Partager Posted February 23, 2011 22/02/2011 Le Bahreïn, un vrai casse-tête pour l'Occident By Alexander Smoltczyk The Arab revolution has reached the tiny Gulf state of Bahrain, where Sunni rulers control a majority Shiite population. Western nations are following the protests with concern: If the unrest spreads to the Shiite minority in neighboring Saudi Arabia, it could affect the world's most important oil-producing region. Suite: Flashpoint in the Gulf: Tiny Bahrain Poses Big Headache for the West - SPIEGEL ONLINE - News - International Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 24, 2011 Author Partager Posted February 24, 2011 24/02/2011 Révolutions arabes: pourquoi maintenant? Pourquoi les révolutions en Tunisie et en Égypte se sont-elles produites cette année plutôt que l'année dernière ou qu'il y a dix ans? Finalement, elles auraient pu ne jamais avoir lieu... Les manifestations de rue quotidiennes en Jordanie, au Yémen, à Bahreïn, en Libye ainsi qu'en Algérie s'inspirent naturellement du succès de ces révolutions. Mais qu'est-ce qui a déclenché ce phénomène? Et qu'est-ce qui a réellement changé au Moyen-Orient? Il est évident que le monde arabe est largement gouverné par des régimes autoritaires qui répriment toute opposition et contestation, parfois avec une extrême brutalité. Bien entendu, la plupart de ces régimes sont corrompus, et certains sont à la solde de puissances étrangères. Bien sûr que la majorité des Arabes sont pauvres et s'appauvrissent de plus en plus. Mais cette situation perdure depuis des décennies. Elle n'a jamais débouché sur des révolutions jusqu'ici. Sans doute la frustration et le ressentiment accumulés depuis si longtemps n'avaient-ils besoin que d'une étincelle. Peut-être que le suicide par immolation d'un jeune homme a embrasé la Tunisie et que, de là, le feu de la colère a gagné une demi-douzaine d'autres pays arabes. Mais aucun spécialiste n'est réellement convaincu que cette situation aurait pu se produire aussi facilement il y a cinq, dix ou vingt ans. Pourtant, il n'y a aucune raison de penser que le courroux du peuple s'est accru substantiellement ces deux, cinq ou dix dernières années. La colère est constamment là, mais en temps normal, la plupart des citoyens prennent soin de ne pas l'exprimer ouvertement. Ce serait dangereux. Désormais, ils expriment haut et fort leur exaspération, et les vieux régimes arabes commencent à paniquer. Le renversement d'Hosni Moubarak en Égypte - de loin le plus grand pays arabe - rend plausible la chute de nombreux autres régimes arabes totalitaires, entraînés dans un effet domino. L'effondrement rapide des régimes communistes d'Europe en 1989 est à leurs yeux un effroyable précédent. Comment expliquer que ces événements se produisent maintenant? S'il est un réel changement au Moyen-Orient depuis un an ou deux, c'est indéniablement le fait que les États-Unis commencent à se retirer de la région. Du Liban en 1958 à l'Irak en 2003, les États-Unis étaient prêts à intervenir militairement pour défendre les régimes arabes qu'ils soutenaient et à renverser ceux qu'ils abhorraient. Cette période est révolue. Ce grand changement s'explique en partie par la défaite américaine mal dissimulée en Irak. Les dernières troupes américaines stationnées dans le pays rentreront aux États-Unis cette année. Après cette sombre expérience, l'opinion américaine n'approuvera pas une autre intervention militaire d'envergure au Moyen-Orient. Le filet de sécurité des régimes arabes alliés des États-Unis disparaît, et les populations arabes le savent. Par ailleurs, un important réexamen stratégique est en cours à Washington. Il devrait aboutir à la décision d'accorder moins de place au Moyen-Orient dans la politique étrangère des États-Unis. Les peuples arabes ne le savent pas, contrairement aux gouvernements de la région qui, eux, en sont conscients et perdent confiance. L'engagement stratégique des États-Unis au Moyen-Orient était traditionnellement motivé par le pétrole et par Israël. Washington s'employait à protéger son approvisionnement en pétrole, et la Guerre froide s'est avérée un jeu à somme nulle dans lequel tout régime non contrôlé par les États-Unis était perçu comme risquant de tomber entre les mains de l'Union soviétique. Et, outre les considérations sentimentales, il fallait protéger Israël, car il représentait un atout militaire majeur. Mais la Guerre froide est terminée depuis longtemps, de même que le jeu à somme nulle au Moyen-Orient. Les pays arabes exportateurs de pétrole choisissent leurs clients selon des critères purement commerciaux, et ils doivent vendre leur pétrole pour subvenir aux besoins de leur population qui ne cesse de croître. Nul besoin de les contrôler ou de les menacer pour obtenir du pétrole, un chèque suffit. Du reste, moins d'un cinquième des importations pétrolières des États-Unis provient du monde arabe. Quant à Israël, sa valeur militaire pour les États-Unis a fortement chuté depuis la fin de la Guerre froide. En outre, l'État hébreu n'a guère besoin d'une protection américaine: cette minuscule superpuissance dépasse largement ses voisins arabes sur le plan militaire. Alors pourquoi les États-Unis s'évertuent-ils à considérer la «stabilité» au Moyen-Orient comme un intérêt national vital, déjà? Les révolutions de 1989 sont devenues possibles lorsque les peuples des pays d'Europe de l'Est se sont rendu compte que l'Union soviétique n'interviendrait plus militairement pour préserver les régimes communistes qui les gouvernaient. Un nouveau 1989 est-il possible dans le monde arabe? Il semble que les Arabes aient compris que les États-Unis n'interviendront pas militairement pour protéger les régimes qui les gouvernent. Source: Révolutions arabes: pourquoi maintenant? | CapAcadie.com Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted February 27, 2011 Author Partager Posted February 27, 2011 09/03/2011 Les leçons du printemps arabe On disait du monde arabe qu'il était à bout de souffle, usé par le despotisme et la corruption. On déclarait l'"être arabe" sorti de l'histoire trop longtemps pour y entrer à nouveau. On prétendait le peuple arabe enraciné dans une exception culturelle presque ontologique, incompatible avec les idéaux de liberté et de démocratie. Ces certitudes ont tétanisé nos intellectuels devant la révolution arabe. Le raz-de-marée provoqué par les soulèvements de la jeunesse arabe a entraîné le naufrage de tous ces stéréotypes. Cette jeunesse, éduquée et souvent diplômée, confrontée au chômage, au népotisme et à l'impuissance des vieux dictateurs à lui offrir un avenir, n'a jamais cru en la capacité de quelques hirondelles électorales à faire un printemps démocratique. Fatiguée par des promesses non tenues et des plans de développement venus d'ailleurs, sous prétexte de co-développement, la jeunesse arabe a compris qu'il ne saurait y avoir de justice sociale et de partage équitable des richesses sans une démocratie réelle. Des hommes et des femmes de toutes couches sociales et de tous horizons se sont mis en mouvement, pour demander non du pain mais pour réclamer des droits, des libertés et se réinventer un avenir. Et en ce sens, les peuples arabes se situent dans la même histoire que les peuples d'Amérique latine et d'Europe centrale ont initiée dans les années 1980. Spontanément, sans leader ni encadrement politique, sans drapeau vert ni rouge, la jeunesse arabe s'est organisée via les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Des réseaux devenus les seuls espaces d'expression, ceux que les vieux partis politiques, coupés des réalités et trop occupés à négocier le partage du pouvoir, n'ont pas su proposer. Cette jeunesse isolée, qui se croyait minoritaire, a fait de ces réseaux une nouvelle agora, structurée par une idée forte : la liberté, celle d'échanger et de débattre. Grisée par cette liberté, la jeunesse arabe a dégagé Ben Ali, Moubarak, demain Kadhafi et tous ceux qui refusent de se plier à cette réalité de l'exigence démocratique. Ces événements sont un cinglant désaveu à tous les partisans du choc des civilisations. Ils sont un désaveu à la fameuse "exception arabe", nourrie par les thuriféraires de la démocratie et autres orientalistes patentés. Un paradigme culturaliste qui a fait des démocrates et des laïcs, sur le terrain depuis toujours, une minorité. Enfermés dans cette certitude, nos intellectuels n'ont pas compris ce qu'il se passait. Ils ont renoncé et ont fait de l'islamisme la seule alternative possible, en espérant au mieux, une "démocratie hallal" ! Quelle illusion ! Quel renoncement ! La marginalisation des forces de progrès a permis à l'idéologie islamiste d'imprégner en profondeur les sociétés arabes. Et c'est parce que nous leur avons offert une tribune en Europe et chez nous en France, que l'extrémisme a essaimé dans nos banlieues et nos quartiers avec pour seul projet le voile et la burqa pour nos filles. Que n'a-t-on pas entendu au nom du relativisme culturel, lorsque les filles et les garçons de nos banlieues se sont levés pour dénoncer l'intégrisme ! Qualifiée de curiosité anthropologique, cette jeunesse a failli être clouée au pilori de cette "exception arabe", alors même que leur combat était applaudi par les femmes et les hommes libres du monde arabe. COMBATTRE L'INTÉGRISME A quel spectacle n'a-t-on pas assisté au moment du vote de la loi sur les signes religieux en 2004 et surtout, lors du vote sur la loi interdisant le voile intégral ! Il a fallu la force du verbe de Robert Badinter devant ses pairs au Sénat et celle des convictions de Fadela Amara pour que l'on reconnaisse l'universalité des valeurs de liberté et de laïcité, même au-delà du périphérique ! Non, le totalitarisme, l'obscurantisme et la misère ne sont pas inscrits dans l'ADN des peuples arabes ! Nous savions, nous démocrates, fils et filles d'immigrés, résolument laïques et républicains, qu'il existait une majorité silencieuse. Nous savions que les citoyens arabes, maghrébins et musulmans, dans leur immense majorité, rejetaient l'alternative islamiste au nom de la liberté. Nous savions, contrairement aux analystes et autres experts bien avisés, qu'il existait deux projets politiques diamétralement opposés : l'islamisme, qui a pris en otage la foi des peuples de la région et l'aspiration légitime d'une jeunesse assoiffée de liberté, d'émancipation et de laïcité. Des valeurs que la Tunisie et l'Egypte et tous les autres pays arabes ont en partage et l'histoire nous le montre. Cette révolution, ne nous leurrons pas, aura des répercussions partout dans le monde arabe et pour ceux qui feignent de l'ignorer, en Europe et chez nous, en France. Ce printemps arabe nous interroge aujourd'hui, sur le regard porté à une partie de notre jeunesse, celle dont les oncles et les tantes, les cousins et les cousines sont descendus dans la rue réclamer dignité, égalité et liberté, de l'autre côté de la Méditerranée. Ne cherchons pas à enfermer définitivement notre jeunesse dans un islam de bric et de broc, ni l'ensemble de nos concitoyens dans une peur sans fondement. L'intégrisme, comme toute forme d'extrémisme, n'a pas besoin d'être débattu. Il doit être combattu, ici et ailleurs. Source: Les leçons du printemps arabe - LeMonde.fr Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 2, 2011 Author Partager Posted March 2, 2011 01/03/2011 De Rabat à Manama: "Arabes et fiers de l'être" Longtemps considérés comme "soumis" ou "extrémistes", les peuples arabes ont ébranlé par des révolutions pacifiques, les stéréotypes et retrouvé une fierté laminée par des décennies d'oppression. "Pour la première fois de ma vie, je suis fier d'être arabe", affirme Ahmad Jamil, un Jordanien de 35 ans. "Maintenant, je peux lever la tête", dit cet ingénieur à l'AFP. Depuis la chute des présidents tunisien Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak sous la pression de la rue, inimaginable il y a encore deux mois, et avec d'autres révoltes dans la région, des milliers d'internautes, de Tunis à Sanaa, proclament leur enthousiasme pour leur "arabité". "Je suis née en Tunisie, j'ai vécu en Egypte, donné mon sang en Libye, j'ai été battue au Yémen, en passant par Bahreïn. Je grandirai dans le monde arabe . . . jusqu'à atteindre la Palestine. Je m'appelle Liberté", écrit Karim Saif sur une page Facebook. Intitulée simplement "Je suis arabe", cette page (http://www. facebook. com/#!/Ana. 3araby?v=wall), qui réunit plus de 3. 000 membres, dit avoir pour mission de soutenir ces révolutions. D'autres pages similaires, "Arabe et fier de l'être" ou "Un monde arabe uni" parmi d'autres, sont le lieu d'expression de sentiments de solidarité et de fraternité entre les peuples arabes. "La Tunisie aime Bahreïn" ou encore "Tous les Arabes avec la Libye", peut-on y lire notamment. "Nous sommes passés d'une nation (arabe) muette, qualifiée d'apathique et d'humiliée, à une nation dont les révolutions sont commentées dans le monde entier", s'énorgueillit Arij Abdoulrazzaq Alfaraj, Saoudienne de 24 ans. Cette diplômée en médecine contactée via Facebook dit espérer une révolution également "sociale et culturelle" à l'image de la Révolution française. "Je suis fier de voir que les jeunes Arabes sont capables de changer les choses", dit Aamar el-Ojaili, Irakien de 36 ans. Suspendus à leur petit écran ou à leur ordinateur, les citoyens de la région suivent minute par minute les images inoubliables de "leur" Histoire en marche, ce "printemps arabe" dont ils ont secrètement rêvés à l'ombre d'Etats policiers et répressifs. La plupart des pays arabes avaient déjà connu l'euphorie, avec la décolonisation ou encore le "rêve" d'une union arabe incarné par le leader égyptien charismatique Gamal Abdel Nasser. Mais les événements de 2011 sont totalement "inédits", d'après les experts. "Il y a toutes les couches sociales, toutes les classes d'âge, sans aucun slogan idéologique ou partisan, dans un langage merveilleusement clair et sans figure charismatique", explique à l'AFP Georges Corm, spécialiste du Moyen-Orient. "C'est une grande innovation dans l'Histoire, du moins contemporaine", soutient cet historien et économiste qui évoque une "très belle interaction entre droits de l'Homme et technologies modernes". Libérés de la peur, aspirant à la liberté et à la démocratie, beaucoup s'en prennent à rêver de nouveau à une union arabe. "Au diable les différences religieuses, tribales et géographiques, regardez comment l'Europe s'est unie malgré les différences de langues, pourquoi pas nous!", dit Arij. Pour Sari Hanafi, professeur de sociologie à l'Université américaine de Beyrouth, l'image stéréotypée de l'arabe "barbu" chez les pays Occidentaux a été ébranlée. "Ils ont vu quelque chose de nouveau, des gens civilisés et pacifiques". Selon lui, certains responsables étrangers sont encore dans l'"ignorance" et craignent l'islamisation d'une région souvent perçue comme "un réservoir de terroristes", surtout après les attaques du 11-Septembre. Dans "Considérations sur le malheur arabe", l'intellectuel libanais Samir Kassir, qui militait pour une démocratie laïque dans la région avant d'être assassiné en 2005, écrivait: "Il ne fait pas bon être arabe de nos jours". Sept ans plus tard, le quotidien anglophone saoudien Arabnews lançait en pleine révolution égyptienne: "C'est +cool+ d'être arabe de nouveau". Source: De Rabat à Manama: "Arabes et fiers de l'être" Citer Link to post Share on other sites
djallalnamri 10 Posted March 2, 2011 Partager Posted March 2, 2011 j'irai avec plus de méfiance ... car jusqu'à présent ... aucun peuple d’Afrique du nord et/ou du moyen orient n'a donné d'exemple quand à la suite qui doit être donnée au lendemain de la chute de son dictateur ... ce qui fait dire à certains observateurs que les libyens sont sur le point de concrétiser ce que ni les tunisiens ni les égyptiens n'ont pu faire jusqu'à présent ... mais pour ces mêmes observateurs ... il ne faut pas qu'il y'ait d'ingérence étrangère pour que le mouvement préserve en quelque sorte son authenticité ... si le contraire se produit ... cela ne sera ni plus ni moins qu'une variation sur le thème de la démocratie en Irak à l'américaine ... et nous voyons ce qu'il en est advenu de cette "démocratie" ... les irakiens sont redescendus dans la rue avec les autres peuples ... Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 2, 2011 Author Partager Posted March 2, 2011 j'irai avec plus de méfiance ... car jusqu'à présent ... aucun peuple d’Afrique du nord et/ou du moyen orient n'a donné d'exemple quand à la suite qui doit être donnée au lendemain de la chute de son dictateur ... ce qui fait dire à certains observateurs que les libyens sont sur le point de concrétiser ce que ni les tunisiens ni les égyptiens n'ont pu faire jusqu'à présent ... mais pour ces mêmes observateurs ... il ne faut pas qu'il y'ait d'ingérence étrangère pour que le mouvement préserve en quelque sorte son authenticité ... si le contraire se produit ... cela ne sera ni plus ni moins qu'une variation sur le thème de la démocratie en Irak à l'américaine ... et nous voyons ce qu'il en est advenu de cette "démocratie" ... les irakiens sont redescendus dans la rue avec les autres peuples ... Il reste sans doute beaucoup à faire et ce n'est que le début d'un long chemin parsemé d'embuches. Mais je pense que le socle y est: le fait que des régimes comme ceux de Ben Ali et de Moubarak - alliés et amis de l'Occident superpuissant - soient tombés a changé fondamentalement la donne. Le tout est possible est désormais réel. L'éventuelle chute de Qaddhafi bouleversera encore plus cette donne...mais il a l'air un peu coriace. Citer Link to post Share on other sites
Guest Frontalier Posted March 2, 2011 Partager Posted March 2, 2011 Pour respectre l'Histoire, la révolution "arabe" n'est arabe que ar le nom. Certes les populations qui se sont révoltés sont arabophones n'ont rie d'arabes éthniquement : Tunisie : bérbèrs arabophones Egypt : descendants des peuples antiques du Nil Lybie : en majorité berbère (moité arabophone et l'autre moitié amazighophone) Yemen : peuple non arabe mais totalement arabophone Les vrais arabes, les bédouins, sont toujours gouvernés par des émirs de petrodollars et ne sont pas vraiement touchées par la révolte. Donc la révolte va se propager toujours vers un pays non éhniquement arabe comme l'Algérie, la Mauritanie voire à long terme le Maroc. Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 2, 2011 Author Partager Posted March 2, 2011 Pour respectre l'Histoire, la révolution "arabe" n'est arabe que ar le nom. Certes les populations qui se sont révoltés sont arabophones n'ont rie d'arabes éthniquement : Tunisie : bérbèrs arabophones Egypt : descendants des peuples antiques du Nil Lybie : en majorité berbère (moité arabophone et l'autre moitié amazighophone) Yemen : peuple non arabe mais totalement arabophone Les vrais arabes, les bédouins, sont toujours gouvernés par des émirs de petrodollars et ne sont pas vraiement touchées par la révolte. Donc la révolte va se propager toujours vers un pays non éhniquement arabe comme l'Algérie, la Mauritanie voire à long terme le Maroc. Les vrais Arabes, ceux que tu appelles dédaigneusement "les bédouins", ont fait leurs révolution il y a de cela 1 400 ans et ont conquis l'Egypte, la Mésopotamie et l'Afrique du nord qui s'arabiseront. Donc devenues Arabes. :rolleyes: Donc, effectivement, respectons l'Histoire. :cool: Citer Link to post Share on other sites
Guest Frontalier Posted March 2, 2011 Partager Posted March 2, 2011 Les vrais Arabes, ceux que tu appelles dédaigneusement "les bédouins", ont fait leurs révolution il y a de cela 1 400 ans et ont conquis l'Egypte, la Mésopotamie et l'Afrique du nord qui s'arabiseront. Donc devenues Arabes. :rolleyes: Donc, effectivement, respectons l'Histoire. :cool: Comme l'afrique de l'ouest conquis par la France et qui deviennent de plus en plus francphones. Dans l'avenier quand la côte d'ivoire ou le togo font leur révolution, on parlera alors dela révolution de la "nation française" ou la révolution du " monde français" Citer Link to post Share on other sites
Guest samirovsky Posted March 2, 2011 Partager Posted March 2, 2011 Le printemps arabe s'est bizarrement produit en Hiver. N'est-ce pas une preuve que ce n'en est pas un ? Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 2, 2011 Author Partager Posted March 2, 2011 Comme l'afrique de l'ouest conquis par la France et qui deviennent de plus en plus francphones. Dans l'avenier quand la côte d'ivoire ou le togo font leur révolution, on parlera alors dela révolution de la "nation française" ou la révolution du " monde français" Pourquoi toujours cette comparaison farfelue avec la France? On va les appeler "révolution des arabophones", ça te va comme ça? :mdr: Mais je ne sais pas si ça sonnera correcte aux oreilles des esprits lucides de ce monde. Car, s'il y a quelque chose que ces révolutions ont bien mis en exergue, c'est l'existence d'un sentiment d'appartenance commune, donc d'un monde commun. Sinon, comment expliquer qu'une révolution en Tunisie fassent des émules en Egypte, au Yémen, au Bahrëin, en Libye, etc? Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 5, 2011 Author Partager Posted March 5, 2011 03/03/2011 Printemps arabe: «L’occident n’est pas à la hauteur» Invitée à s’exprimer vendredi pour l’ouverture du Festival du film et forum international sur les droits humains, la Tunisienne Souhayr Belhassan, présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme, presse l’Europe à changer sa manière de penser le monde arabe. Suite: La Tunisienne Souhayr Belhassan s'exprime sur le printemps arabe. - swissinfo Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 7, 2011 Author Partager Posted March 7, 2011 Les démocraties occidentales déçoivent « la rue arabe » Depuis plusieurs mois les manifestations et la révolte dans le monde arabo-musulman occupent la première place dans l’actualité mondiale. Appelée en Tunisie la « révolution de Jasmin » à l’instar des révolutions de couleur que nous avons connues ces dernières années dans les pays de l’Europe de l’Est, elle devient le « printemps du monde arabe » après que le mouvement se soit propagé en Egypte, Bahreïn, Libye et plusieurs pays du Moyen-Orient. Les manifestations en Tunisie ont ainsi eu un effet domino dans le monde arabe qui met fin à sa résignation et sa passivité pour prendre en main son destin. Tandis que les chaînes d’informations internationales consacrent une large place à ces vagues de révoltes qui secouent et renversent les dictateurs les uns après les autres dans la région, elles ont beaucoup de mal à expliquer comment les diplomaties américaines et européennes n’ont rien vu venir. « La diplomatie française bousculée par la révolte arabe » titre le journal Le Monde. Conscient que le développement et la réussite économique exigent la liberté, la transparence, la démocratie et une justice irréprochable pour combattre la corruption, la population proteste alors contre l’abus de pouvoir, l’oppression, la corruption érigée en système et revendique la démocratie. Mais étrangement ces revendications ne trouvent pas d’écho dans les démocraties occidentales bien au contraire, elles les inquiètent. Aussi, il faut attendre le 29 janvier, plus d’un mois après le début des révoltes, pour qu’Angela Merkel, David Cameron et Nicolas Sarkozy parlent de « revendications légitimes » et d’un « processus de changement » dans le monde arabe. Quant à l’Union européenne, incapable de prendre la moindre initiative, elle se contentera de prendre acte de la chute des dictatures. Ce n’est que l’arrivée d’environ 5 000 immigrés tunisiens sur les côtes Italiennes qui l’obligera d’agir et proposer une aide financière à la Tunisie dans l’objectif d’empêcher l’arrivée en masse d’immigré vers l’UE. « En fait, l’absence d’enthousiasme de l’Union face aux révolutions arabes se comprend, car toute sa politique d’immigration s’appuie sur la collaboration des dictatures du sud de la Méditerranée », souligne Franziska Brantner, eurodéputée Vert allemand. Si elles s’effondrent, ce sera une catastrophe pour l’Europe.» Cette position de l’UE lui faisant perdre toute sa crédibilité en matière de démocratie et de droit de l’Homme. A ce stade des choses il est difficile de savoir comment vont évoluer ces mouvements de révoltes populaires mais ce qui est certain c’est que la démocratie ne descend pas du ciel, elle nécessite une base institutionnelle permettant une transition démocratique. Ces conditions n’étant pas encore réunies dans la plupart des pays de cette région, on peut penser que d’autres mouvements seront alors nécessaires afin de conduire à de véritables changements de régime dans cette région. Source: Alaturquie - Articles Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 8, 2011 Author Partager Posted March 8, 2011 07/03/2011 Les révolutions arabes, un casse-tête pour Obama À Washington, le président américain est partagé entre sa volonté de mettre fin au bain de sang et la crainte de s'embourber dans un troisième conflit sans fin en terre d'islam. Intervenir militairement ou ne pas intervenir? Voilà que cette question qui a hanté ses prédécesseurs -de Ronald Reagan au Liban à Bill Clinton au Rwanda et en Bosnie, en passant par Bush père et fils en Irak- vient ébranler Barack Obama dans ses certitudes. Lui qui s'était présenté comme l'homme du retrait d'Irak se retrouve confronté au dilemme déchirant qui rattrape un jour chaque patron des États-Unis: assister impuissant au massacre orchestré par les forces restées fidèles au régime Kadhafi contre son peuple en insurrection. Ou s'engager militairement dans une bataille, en passe, peut-être, de se transformer en guerre civile complexe et imprévisible. Espérant donner le coup de grâce au régime du dictateur libyen, Obama avait sorti le grand jeu la semaine dernière, appelant le tyrannique colonel à quitter immédiatement le pouvoir. En consultation avec ses alliés, Hillary Clinton avait annoncé que «toutes les options étaient sur la table», y compris l'option militaire de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, pour empêcher Kadhafi d'utiliser son aviation contre les manifestants désarmés. La Maison-Blanche espérait que cette mobilisation extérieure serve à rallier les derniers soutiens de Kadhafi à l'opposition et suscite sa chute. Il n'en a rien été. Au prix de plusieurs centaines de morts, le tyran libyen a lancé une vaste contre-offensive qui a brouillé les cartes et plongé le pays dans le chaos. Du coup, l'Administration se retrouve piégée, déchirée entre sa volonté de mettre fin au bain de sang et la crainte de s'embourber dans un troisième conflit sans fin en terre d'islam. Deux camps se font face à Washington. Celui des partisans d'une intervention limitée à l'instauration de la zone d'exclusion aérienne. Mené par les sénateurs John McCain et Joseph Lieberman, ce camp, qui rassemble le courant néoconservateur prodémocratie si influent sous Bush ainsi qu'une partie de l'appareil diplomatique clintonien, hanté par la passivité de l'époque du Rwanda, appuie l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, sur le modèle de ce qui avait été fait en Irak pour les Kurdes et en Bosnie ou au Kosovo pour neutraliser l'action des Serbes. Cette approche a d'ardents défenseurs au sein de l'équipe Obama, comme Samantha Power, conseillère au Conseil de sécurité, auteur d'un livre sur «la politique étrangère américaine face aux génocides». «Au Rwanda, nous avons regardé. Au Kosovo, nous avons agi», résume Anne Marie Slaughter, qui vient de quitter la cellule de planification du Département d'État. Les réalistes freinent Le camp des réalistes freine en revanche des quatre fers. Ainsi le patron du Pentagone, Robert Gates, a-t-il averti que l'armée américaine ne pourrait se permettre un engagement dans un troisième conflit militaire terrestre au Moyen-Orient. Fustigeant «les paroles légères» des interventionnistes, il souligne les risques d'une zone d'exclusion, qui permettrait aux avions américains d'aller détruire la puissante défense antiaérienne libyenne. «N'avons-nous rien appris?» s'étrangle presque l'expert du Conseil pour les relations extérieures Thomas Lippman. Obama, qui n'est pas un aventuriste, semble pour l'instant tenté de s'en tenir à des missions humanitaires. Il a en effet eu, depuis le début du printemps arabe, pour souci central de ne pas apparaître comme l'instigateur de l'incendie qui a enflammé les rues du Caire, de Tunis ou de Sanaa. Si son équipe a vite décidé qu'il fallait soutenir le changement, car «le statu quo n'était tout simplement pas viable», elle a adopté un profil bas, pour ne pas voler à la jeunesse arabe «sa révolution». Autant d'arguments qui seront soigneusement pesés avant de décider d'une intervention en Libye qui serait immanquablement perçue par la rue arabe comme une nouvelle manifestation du néocolonialisme américain. Source: Le Figaro - International : Les révolutions arabes, un casse-tête pour Obama Citer Link to post Share on other sites
An-Nisr 6 595 Posted March 9, 2011 Author Partager Posted March 9, 2011 21/02/2011 Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a salué lundi la naissance de nouvelles démocraties au Proche-Orient et en Afrique du Nord et il a exhorté l'Europe à leur apporter un soutien économique et politique. Il a aussi condamné la violence après la mort de dizaines de personnes en Libye. Dans une interview à Reuters, il a déclaré que l'Union européenne devrait envisager la création d'une banque pour aider les nouvelles démocraties dans la reconstruction de la région, ainsi qu'elle l'a fait pour l'Europe de l'Est après la chute du Mur de Berlin, en 1989. "C'est historique, nous assistons probablement à une vague de naissances de nouvelles démocratie", a dit Zapatero. Suite: José Luis Zapatero prône un soutien au printemps arabe - LExpress.fr Citer Link to post Share on other sites
ADHAR 110 Posted March 9, 2011 Partager Posted March 9, 2011 سلام يا جماعـــة Voici quelques articles plus ou moins intéressants concernant la position occidentale face à la révolution arabe. 27/02/2011 Révolutions arabes : bilan provisoire Comme tout le monde, j'essaie de déchiffrer, jour après jour, le sens de cet incroyable réveil démocratique qui parcourt, à la vitesse d'un frisson, l'ensemble du monde arabe. Nous avons d'autant plus de mal à le faire que, à peine avons-nous pris le temps de réfléchir à un cas particulier (Tunisie, Égypte, Yémen…), que notre attention est requise ailleurs (Libye, Algérie, Maroc…). Nous sommes face à un incendie dont les foyers se multiplient sans cesse. Une chose est déjà sûre : née d'un suicide par le feu d'un Tunisien - le jeune Mohamed Bouazizi, immolé le 17 décembre à Sidi Bouzid, dans le sud du pays - la vague révolutionnaire a déjà jeté à bas deux dictatures, voire trois avec celle de Kadhafi qui n'est qu'en sursis. Ainsi, en quelques semaines, c'est une bonne partie du Proche-Orient qui aura changé de visage. Le basculement est si considérable, si lourd de conséquences que certains n'hésitent pas à le comparer à l'effondrement du communisme, entre 1989 et 1991. De cette effervescence soudaine, retenons déjà - en les numérotant - trois constantes quasi unanimement admises. 1. Ce mouvement n'a rien à voir avec l'islamisme radical que tout le monde redoutait, et dont les dictateurs se servaient comme d'un épouvantail pour justifier leur tyrannie. Certes, en Tunisie comme en Égypte, les islamistes demeurent aux aguets, mais ils n'ont tenu aucune position moteur dans le mouvement. Ils ont eux-mêmes été pris de court. Des mouvements comme Ennahda (la renaissance) en Tunisie ou les Frères musulmans en Égypte joueront sans doute un rôle politique à l'avenir, mais tout porte à penser qu'ils ne seront pas maîtres du jeu. 2. Ces révolutions ne sont pas des « révoltes de la faim », comme il y en a eu dans le passé et que l'on redoutait à nouveau. Les plus pauvres se sont ralliés à la protestation, mais cette dernière est d'abord venue des jeunes diplômés-chômeurs de la classe moyenne. Au demeurant, la misère au sens strict n'existe pas en Libye. La première revendication fut celle de liberté, de probité et de modernité. En ce sens, l'événement arabe est d'abord un phénomène générationnel. Il est la conséquence de l'arrivée à l'âge adulte d'une génération nombreuse, éduquée et familière des outils modernes de communication : Internet, Facebook, Twitter, etc. C'est par ce biais qu'on peut établir une comparaison avec Mai 68 qui, on l'a trop oublié, ne fut pas un phénomène français, mais se produisit au même moment un peu partout dans le monde. Cela coïncidait avec l'arrivée à l'âge adulte des générations nées dans l'immédiat après-guerre, les fameux baby-boomeurs. 3. Prometteuse pour l'ensemble du Proche et Moyen-Orient, cette révolution arabe a pris de court les Occidentaux. Elle les précipite donc aujourd'hui dans ce qu'on appellera pudiquement un « embarras diplomatique ». Disons que les pays européens, comme les États-Unis, se voient reprocher leur complaisance (pour ne pas dire plus) à l'égard des tyrannies dont la brutalité criminelle apparaît désormais au grand jour. Ils firent cela, soit par intérêt (le pétrole), soit en pensant que ces dictatures étaient un bon rempart contre l'islamisme radical ou (dans le cas de la Libye) l'immigration massive vers l'Europe. Les cafouillages humiliants de la diplomatie française, les liens peu honorables de Michèle Alliot-Marie et de son compagnon Patrick Ollier avec les satrapes de Tunis et de Tripoli, n'en sont que la partie la plus visible. Globalement, tous les gouvernements occidentaux, de droite comme de gauche, auront pratiqué en Méditerranée une même « realpolitik ». Son cynisme, rétrospectivement, fait tache. Nous aurons beaucoup à faire pour corriger l'image de nous-mêmes ainsi offerte, et retrouver un semblant d'influence. Les Américains s'y emploient déjà avec détermination. L'Europe, une fois de plus, peine à parler d'une seule voix. Source : Révolutions arabes : bilan provisoire - SudOuest.fr Ce n'est pas un éveil démocratique, mais un éveil libertaire ! Citer Link to post Share on other sites
ADHAR 110 Posted March 9, 2011 Partager Posted March 9, 2011 21/02/2011 Le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a salué lundi la naissance de nouvelles démocraties au Proche-Orient et en Afrique du Nord et il a exhorté l'Europe à leur apporter un soutien économique et politique. Il a aussi condamné la violence après la mort de dizaines de personnes en Libye. Dans une interview à Reuters, il a déclaré que l'Union européenne devrait envisager la création d'une banque pour aider les nouvelles démocraties dans la reconstruction de la région, ainsi qu'elle l'a fait pour l'Europe de l'Est après la chute du Mur de Berlin, en 1989. "C'est historique, nous assistons probablement à une vague de naissances de nouvelles démocratie", a dit Zapatero. Suite: José Luis Zapatero prône un soutien au printemps arabe - LExpress.fr ce n'est pas la démocratie, mais un besoin de liberté et d'un juste partage des richesses nationales! L'ARABE ne sait pas ou plus , ce qu'est la démocratie DAME MISE OBLIGE! Citer Link to post Share on other sites
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