Licorne 10 Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 Il est midi trente à Alger, dernier samedi de février, une journée peut-être un plus triste que les autres. Au dessus de la ville, l'hélicoptère tournoie toujours. Il y a une population à contrôler. Il est midi trente à Alger. Les véhicules blindés reviennent de la Place des Martyrs. Il y avait une manifestation à réprimer. La besogne est faite. Trois mille policiers pour cent personnes désarmées. Cent personnes et un vieillard. Le vieillard a dit "Nous reviendrons samedi prochain". Trois mille policiers ont répondu : "Nous aussi !" Il est midi trente à Alger. L'état d'urgence est levé depuis deux jours. Le brigadier ne le savait pas. Alger non plus. C'est la même, toujours la même, Alger, sous le printemps, sous la dictature ou sous l'état d'urgence. On ignore ce qu’est Alger sous la démocratie, mais le vieillard en a une idée. Il est midi trente à Alger. Un rayon de soleil. Trop faible pour allumer un réverbère sur nos doutes, se dit le vieillard. Voilà bien longtemps qu’Alger ne s’éclaire plus qu’à l’aide de quelques reflets agonisants d'un vieux prestige oublié. Il lui a manqué ce jour d’humilité et cet instant de mémoire pour réparer la lampe du muletier. Il est midi trente à Alger. Une goutte de sang sur la place des Martyrs. Le vieillard se dit que les martyrs terminent toujours avec un nom gravé en tout petit sur une pierre tombale. Un tout petit nom offert à ceux qui auront su s’en servir ! Il est midi trente à Alger. Le groupe d'adolescents recruté par le chef de daïra crie une dernière fois "Vive Bouteflika". Le vieillard laisse tomber une larme. Une larme, un dernier regard et une dernière prière : "Qui les sauvera de leur avenir ?" Les véhicules blindés arrivent de la place des Martyrs. Le vieillard ne veut plus penser aux martyrs. Les martyrs sont voués à être oubliés, moqués ou utilisés. Quant à être compris, jamais ! Il est midi trente à Alger. Quelques manifestants reviennent de loin. C'est l'heure de témoigner d'Alger. De tant de visages brûlés par le vent, par le soleil. De tant d’hommes déshonorés, désespérés... Qui rentrent avec une brassée de faim... Avec un fardeau de plaies...De quelque chose qui ressemble aux pleurs... De quelque chose qui ressemble au sang... De quelque chose qui ressemble à Alger... Il faut témoigner. Il est treize heures à Alger. L'hélicoptère a quitté le ciel. A la place, le vieillard croit voir un grand oiseau. Un grand oiseau si beau que nul ne peut le regarder. Pour le voir, le vieillard a dû traverser le temps avec des élans fous, mais aussi avec des reculs épouvantés, dans les paysages redoutables et intimes de l’humanité. Quelques aigles l'ont fait, ce voyage. Ils savaient que nombre d’entre eux disparaîtraient, submergés par les océans, anéantis par la soif et le soleil ou dévorés par les bêtes sauvages, certains s’entre-tuant tandis que d’autres abandonneraient la route. Ils savaient qu’ils ne survivraient ni à leurs rêves ni à leurs vanités, mais ils ont préféré cette défaite millénaire à l’insoutenable indifférence à la lumière. Il est midi trente à Alger, un dernier samedi de février, une journée plus triste que les autres. Il fait presque nuit ! Le vieillard ne s’en émeut pas. Il sait qu’avec l’argent du pétrole, on peut abolir les aurores et prolonger la nuit. Il sait aussi que ce voyage ne veut pas se terminer, ce même voyage, de père en fils, depuis des siècles, à la recherche d’une lumière improbable… Mais c’est l’idée de la lumière qui est indispensable. Samedi 26 février. Il est treize heures à Alger. L’heure de rien. Le rayon de soleil s’attarde sur la ville. Le bel oiseau n’est plus là. Nul ne connaît le jour de son retour. Qu’importe ! C’est l’idée de la lumière qui est indispensable. M.B. Alger, midi trente… - Le Matin DZ - Les idées et le débat Citer Link to post Share on other sites
Guest mackiavelik Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 un bon texte quoi qu'on pense de la manifestation d'aujourd'hui Le groupe d'adolescents recruté par le chef de daïra crie une dernière fois "Vive Bouteflika". Le vieillard laisse tomber une larme. Une larme, un dernier regard et une dernière prière : "Qui les sauvera de leur avenir ?" ils vont rejoindre la révolution ou le changement une fois fait comme l'ont fait les pros-Mubarak et ceux qui nous dirigent présentement alors qu'ils étaient au service de la France Citer Link to post Share on other sites
Zqoqo 10 Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 Chkoun M.B ? Ma3ti Bachir ? :D Ce texte n'apporte rien, encore un écrit de plus de ces journalistes qui étalent leurs états d'âme pour faire pleurer dans les chaumières. Il est midi trente : une très longue minute. Citer Link to post Share on other sites
mquidech 10 Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 salam bizarre! quand une centaine de personne crient "vivent bouteflika" ils sont payé par la daira et quand une centaine de personne crient abat bouteflika ils ne sont payé par personne....il y'aura toujours ceux qui crieront "le roi est mort vive le roi":mdr: Citer Link to post Share on other sites
Guest jagellon Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 Alger midi trente.Alger s'éveille. Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted February 27, 2011 Author Partager Posted February 27, 2011 Alger midi trente.Alger s'éveille. Et c'est partout le bruit des bottes. Citer Link to post Share on other sites
Guest jagellon Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 [/b] Et c'est partout le bruit des bottes. c'est normal on est encore en hiver. Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted February 27, 2011 Author Partager Posted February 27, 2011 c'est normal on est encore en hiver. Oui,mais le printemps arrive,espérons que ce sera la saison des "amours":cool: Citer Link to post Share on other sites
Guest jagellon Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 Oui,mais le printemps arrive,espérons que ce sera la saison des "amours":cool: Zut je vais devoir me farcir 15 jours à Alger en plein hiver sous les bruit des bottes et je n'aurais pas le temps de voir le printemps illuminer les amours entre Sadi et Hanoune. Citer Link to post Share on other sites
Guest MARCEL Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 Zut je vais devoir me farcir 15 jours à Alger en plein hiver sous les bruit des bottes et je n'aurais pas le temps de voir le printemps illuminer les amours entre Sadi et Hanoune. Ça serait une union contre nature.... Louiza Hannoune est une transexuelle.. Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted February 27, 2011 Author Partager Posted February 27, 2011 Zut je vais devoir me farcir 15 jours à Alger en plein hiver sous les bruit des bottes et je n'aurais pas le temps de voir le printemps illuminer les amours entre Sadi et Hanoune. Hiver..hiver :crazy:c'est déja le printemps à Alger,officiellement dans 21 jours mais on est tjrs en avance ici;) B3id ecchar a3lih meskine(et Dieu sait que je n'aime pas parler des femmes de cette façon)c'est une vraie calamité cette bonne femme!!:chair: Citer Link to post Share on other sites
arsenic 10 Posted February 27, 2011 Partager Posted February 27, 2011 en algerie, comme le petrol est la base de l'economie, tout est devenu noir, l'hiver le printemps et toutes les saison, les rues et meme les gens, exemple concret de cela le marché est aussi un marché noir............... et c'est comme ca depuis longtemps! Citer Link to post Share on other sites
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