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Pourquoi il n'y aura pas de « no-fly zone » en Libye


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Par Ramses Kefi | Rue89 | 10/03/2011 | 16H00

 

L'idée d'instaurer une zone d'exclusion aérienne en Libye, portée par le binôme franco-britannique mais trop lourde à mettre en œuvre, va sans doute être abandonnée. En quoi consiste cette « no-fly zone » aérienne que le Conseil national libyen – représentant l'opposition dans l'est du pays – appelle pourtant de ses vœux et qui clouerait au sol les « avions-massacreurs » de Kadhafi ?

 

1- Prendre le contrôle des cieux

 

Dans l'idée, l'initiative est sans aucun doute un compromis : intervenir, mais sans en donner l'impression.

La communauté internationale s'appuie sur l'article 42 du chapitre 7 de la charte des Nations unies – très vague – pour tenter de mettre en branle une action concertée, qui prendrait la forme d'une zone d'exclusion aérienne :

« Si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l'article 41 seraient inadéquates ou qu'elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales.

Cette action peut comprendre des démonstrations, des mesures de blocus et d'autres opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de membres des Nations unies. »

Si une telle mesure s'appliquait, chaque avion qui voudrait emprunter l'espace aérien libyen devra avoir l'autorisation des pays chargés d'appliquer le mandat, sous peine d'être abattu. Et elle sonnerait de fait comme un coup de semonce pour les forces loyalistes, qui tirent un avantage décisif des frappes aériennes.

 

2- L'obstacle diplomatique

 

Dans les faits, le projet devra franchir l'obstacle (infranchissable ? ) diplomatique. Car si cette zone d'exclusion aérienne semble plus « glamour » qu'une opération militaire conventionnelle, elle suscite néanmoins le scepticisme.

Aussi, la Russie et la Chine, deux membres permanents du Conseil de sécurité, sont d'ores et déjà opposées à l'idée de s'immiscer dans les affaires libyennes et, surtout, de renverser un Président. Or, s'ils invoquaient leur droit de veto au Conseil de sécurité, la proposition deviendrait tout bonnement caduque.

Aux Etats-Unis, les bourbiers afghan et irakien empêchent une prise de position claire de la Maison Blanche ; tiraillée entre ses faucons (toujours) prêts à en découdre, et les « autres », réticents à aider un gouvernement transitoire dont il ne connaît rien ou presque.

 

3- Une logistique importante

 

Car investir le ciel libyen ne se fera pas sans employer la force. L'établissement d'une zone d'exclusion requiert au préalable la neutralisation de toute la logistique qui permettrait à l'ennemi de riposter, en l'occurrence la destruction de ses défenses anti-aériennes.

La logistique pour une telle opération serait importante. La Libye est un grand pays, dont, en définitive, l'Otan ne connaît pas grand chose. Selon l'IISS (Institut international pour les études stratégiques), une intervention internationale mobiliserait 50 à 70 avions, sur le qui-vive en permanence et qui devront répondre du tac au tac à la moindre provocation.

Surveillance du ciel par des avions Awacs, intervention des chasseurs en cas de violation, appareils de ravitaillement et de sauvetage. Les missions sont telles que des forces déployées en Afghanistan pourraient être appelées en renfort.

L'Italie, en raison de sa proximité, servirait de support à l'Otan tandis que le porte-hélicoptères américain USS Kearsarge trempe déjà en Méditerranée. Au cas où.

 

4- Deux précédents : l'Irak et la Bosnie

 

De 1992 à 2004, la Libye fut soumise à un embargo sur les armes, ce qui rend le scénario d'une résistance acharnée quasi improbable. Son matériel, essentiellement russe, est en partie obsolète.

Le gros de ses missiles anti-aériens – les SA-2 – datent des années 50 et son aviation, composée d'une centaine d'appareils opérationnels, est incapable de tenir la dragée haute à une coalition internationale. La Libye ne serait pas la première à subir cette zone d'exclusion aérienne.

Avant elle, l'Irak de Saddam, en 1991, puis en 1992, avait vu le trident Etats-Unis, France, Grande-Bretagne morceler son territoire en plusieurs couloirs aériens, en réponse à la répression violente des chiites et des Kurdes, durant la première guerre du Golfe. Sans mandat international : seule la résolution 688 fut invoquée pour justifier l'intervention.

Sur le continent Européen, les chasseurs de l'Otan abattirent en février 1994 quatre avions serbes qui violaient la zone d'exclusion aérienne, destinée à protéger les populations croates et musulmanes des exactions.

Dans les deux cas, le résultat a été mitigé. Certes, les airs jouent une place prépondérante dans un conflit. Mais Saddam Hussein est resté en place jusqu'en 2003, et en Bosnie, la « no-fly zone » n'a pas empêché le massacre de Srebrenica.

 

In : rue89.com

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Il y aura des frappes menées par les tornados, les rafales, les mirages et même les typhoons contre des points précis : el azizia, la base de syrte et une base dans le sud......

Cela coupera les ailes au sanguinaire kadhafou et clouera le bec à tous les khobzistes "défenseurs" de la cause des dictateurs criminels contre les peuples arabes...:rolleyes:

 

Quant aux velléités colonialistes de "l'occident" sur la libye, ce n'est que la fameuse recette préférée des dictateurs et de leurs toutous pour empêcher le changement qui pourra libérer nos peuples du joug néo-colonialiste des familles qui imposent leur diktat à nos peuples....:helpsmilie:

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