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les acides gras essentiels retiennent l’attention des scientifiques depuis de nombreuses années, et les études se sont multipliées au cours de ces dernières décennies, mettant en avant leurs vertus et leur caractère indispensable au bon fonctionnement de l’organisme.

Leur rôle consiste à fabriquer des molécules, appelées médiateurs cellulaires, nécessaires au maintien de certaines fonctions biochimique, cellulaire ou physiologique. Elles régulent toutes sortes d’effets, comme l’immunité ou l’inflammation, et permettent à nos cellules de communiquer entre elles et d’interagir. Cette découverte récente du rôle des oméga 3 (en 1982) est à attribuer à une équipe de scientifiques suédois qui s’est attachée à comprendre pourquoi ces nutriments étaient essentiels à la vie. Jusque-là, seuls les effets néfastes d’une carence avaient été mis en avant par les études (voir encadré).

Les acides gras sont des molécules organiques qui comprennent une chaîne carbonée terminée par un groupement carboxylique. Lorsque cette chaîne est dépourvue de toute double liaison, les acides gras sont dits saturés (AGS). Lorsqu’il existe une ou plusieurs doubles liaisons, ce sont les termes respectifs de monoinsaturés (AGMI) ou de polyinsaturés (AGPI) qui sont utilisés. Les oméga 3 font partie des acides gras polyinsaturés avec cette caractéristique que leur première double liaison est située à trois carbones de l’extrémité méthyle.

 

Une famille à plusieurs acides

La famille des oméga 3 est formée de plusieurs acides gras comme l’acide alpha-linolénique (ALA), l’acide docosahexaénoique (DHA) ou l’acide eicosapentaénoique (EPA). Toutefois, l’ALA, composé à partir duquel l’organisme synthétise le DHA, par exemple, n’est pas fabriqué par le corps. Sans ALA, pas de DHA ; or, cette substance joue un rôle fondamental dans le développement du cerveau et de la rétine. Elle est également impliquée dans la formation et la motilité des spermatozoïdes. Même chose pour l’EPA qui se transforme en eicosanoïdes de série 3, des substances pour lesquelles les propriétés anti-inflammatoires et anti-allergiques sont reconnues et qui contribuent à la protection des artères et du cœur. D’où la nécessité d’un apport externe.

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) a émis des recommandations concernant les apports nutritionnels conseillés pour les acides gras, données actualisées en mars 2010. Ils sont fixés, pour un adulte sain qui consomme 2000 Kcal/jour, à 2g/jour pour l’acide alpha-linoléique, à 250 mg/jour pour l’acide docosahexaénoique car l’ALA est très faiblement converti en DHA par l’organisme, et à 250 mg/jour pour l’acide eicosapentaénoique. Ces valeurs doivent cependant tenir compte de la consommation d’un autre acide gras essentiel, l’acide linoléique qui fait partie de la famille des oméga 6. En effet, cet acide consommé en excès par la population dans un grand nombre de pays industrialisés entre en compétition avec l’acide alpha-linoléique qui ne peut plus jouer correctement son rôle. Les professionnels de la santé et de la nutrition s’accordent pour conseiller un rapport de 1 à 5 entre l’acide alpha-linoléique (oméga 3) et l’acide linoléique (oméga 6).

 

Huiles et poissons gras, des fournisseurs de choix

Les principaux fournisseurs d’acides gras essentiels oméga 3 sont les huiles de colza, de soja, de noix et de lin pour l’ALA, et certains poissons gras comme le saumon, le maquereau, les anchois, la sardine ou encore le thon pour le DHA et l’EPA. à titre indicatif, par exemple, 100 g de maquereau contiennent 2,5 g de DHA + EPA, 100 g de saumon 1,60 g de DHA et EPA cumulés tandis que 100 g de bœuf n’en contiennent que 0,25g au total.

Or, la consommation de poisson au Maroc est faible, de l’ordre de 9 à 10 kg par an et par personne selon les estimations, plus faible que celle des Français dont il est avéré qu’ils ne consomment pas assez d’oméga 3.

Pourtant, non seulement les oméga 3 sont nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, mais il est aujourd’hui prouvé qu’ils jouent un rôle important dans la prévention de certaines maladies.

En ce qui concerne la prévention des maladies cardio-vasculaires, l’abondance des études ne laisse pas de place au doute. Certaines d’entre elles ont montré une diminution de la tension artérielle de 3 à 6 mm Hg chez des personnes hypertendues ayant reçu des suppléments en oméga 3. D’autres ont mis en avant une diminution de la triglycéridémie avec des doses importantes. Des essais majeurs contrôlés en simple aveugle et menés sur 300 personnes au minimum durant plus d’une année ont révélé une réduction significative de la mortalité cardio-vasculaire en situation de prévention secondaire grâce à l’administration de produits enrichis en acide alpha-linoléique. Pour toutes ces observations cliniques et épidémiologiques, il est possible aujourd’hui de fournir des explications biochimiques et métaboliques.

 

Le DHA, constituant du cerveau

D’autres chercheurs se sont penchés sur le rôle que pourraient avoir les oméga 3 sur les états dépressifs. Présents dans les tissus nerveux, les acides gras jouent un rôle structural. Ils participent à l’architecture et donc au fonctionnement des membranes cérébrales. Des observations ont montré que la teneur membranaire en oméga 3 de globules rouges de patients dépressifs était inférieure à celle du groupe contrôle. Une équipe de chercheurs français et espagnols a émis l’hypothèse qu’une malnutrition chronique dès le développement intra-utérin influencerait l’activité des neurones impliqués dans les comportements émotionnels (anxiété, dépression…) à l’âge adulte. Elle a travaillé sur un groupe de souris soumises à un régime pauvre en oméga 3 durant la gestation et la lactation. Une fois sevrés, les souriceaux ont été alimentés avec le même régime. Résultat, il s’est avéré que le déficit en oméga 3 dans le cerveau perturbait la transmission nerveuse des récepteurs cannabinoïdes. Un dysfonctionnement qui s’accompagnait de comportements dépressifs chez ces souris. Par ailleurs, l’acide docosahexaénoique est un constituant important du cerveau qui permet d’optimiser les fonctions cognitives comme l’apprentissage ou la mémoire. Le dernier trimestre de la grossesse constitue la période au cours de laquelle le cerveau du fœtus emmagasine le plus de DHA. Avec les premiers mois de la vie, cette période doit faire l’objet d’une attention particulière, notamment sur le plan alimentaire et les apports en oméga 3. Enfin, si l’intérêt des oméga 3 a été constaté dans la réduction des risques de certains cancers ou même de maladies neuro-dégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, des recherches ont montré qu’ils étaient aussi impliqués dans les mécanismes inflammatoires. Elles leur attribuent un rôle bénéfique en matière de symptomalologie. Les oméga 3 à longue chaîne ont une action comparable à celle de certains médicaments anti-inflammatoires qui inhibent la production des médiateurs.

De toute évidence, les oméga 3 sont à considérer de près dans l’alimentation quotidienne. Le régime alimentaire doit respecter un juste équilibre entre oméga 3 et oméga 6, sous peine de perdre tous les bénéfices des uns et des autres. Cependant, lorsque l’alimentation ne permet pas de couvrir les besoins estimés en acides gras essentiels, ce qui est souvent le cas, il existe des compléments nutritionnels qui peuvent apporter des réponses ciblées pour rééquilibrer des déficiences et améliorer les performances de l’organisme.

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