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En Iran, une femme vaut moitié moins qu’un homme


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Guest momo18

En Iran, une femme vaut moitié moins qu’un homme

 

Écrit par Florian Bercault

18 mars 2011 | 3 commentaires

 

Étonnante cette iranienne prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, la première femme juge de ce pays aujourd’hui sous la coupe des mollahs. Lors de sa conférence à Poitiers le 15 mars dernier, elle a subjugué son auditoire et la traduction de ses propos par une interprète à la voix monocorde n’a rien retiré à la force de son témoignage. L’amphithéâtre de la Faculté de droit de Poitiers était plein à craquer.

 

Imaginons un instant la société française au début du XXème siècle : Où sont les femmes ? Au foyer. Que font les femmes ? Des enfants. Que subissent les femmes ? Une inégalité de traitement. Désormais, observons un instant la société dans laquelle on vit actuellement. Constatation : un siècle plus tard, au XXIème siècle, à l’air du tout numérique, au siècle du renouveau progressiste, les femmes sont encore et toujours discriminées … Ainsi comme le dit Shirin Ebadi: « Où qu’on soit sur Terre, les femmes n’ont pas les mêmes droits que le hommes. » Selon la prix Nobel de la paix 2003, bien que la parité soit prônée dans certains pays occidentaux, elle n’est pas appliquée dans la réalité. Rien que de voir le pourcentage de femmes politique en exercice ou le nombre de femmes chef d’une grande entreprise rend compte de la situation.

 

Le cas iranien : des lois injustes

 

Shirin Ebadi nous l’affirme, 65% des étudiants iraniens sont des femmes ! En outre, des femmes iraniennes ont eu accès au Parlement avant les femmes suisses ! Ahmadinejad a même deux conseillères femmes !

 

Cependant, les lois restent injustes et intolérables. Shirin Ebadi nous explique que, selon la loi iranienne, la vie d’une femme vaut la moitié de la vie d’un homme ! Ainsi, au tribunal, pour contredire un seul homme, il faut l’avis de deux femmes. Plus encore, si un frère et une sœur se font renversés par une voiture en se baladant, alors le frère recevra une indemnité financière deux fois supérieure. Enfin, dernière observation : pour qu’une femme puisse voyager elle doit obtenir une autorisation de son mari. Aucune exception n’est permise que l’épouse soit chef d’entreprise ou ministre, elle doit obtenir l’aval de son mari.

 

Mais comment ces lois peuvent-elles être acceptées et justifiées? Pour répondre à cette question, la prix Nobel nous invite à se replonger dans le passé… 1979 est une année de joie pour les iraniens : la famille royale des Pahlavi au pouvoir depuis plusieurs générations (1925) est déchue par une révolution populaire. L’Iran se libère d’une dictature. Un vent d’espoir et d’émancipation souffle alors sur tout le pays. Malheureusement, quelques mois plus tard, cette révolution du peuple iranien est « volée » par des religieux islamistes. Dès lors, le gouvernement revendique l’Islam et le Coran comme source de la loi. S’ensuit une instrumentalisation de la religion. La religion sert désormais de prétexte à l’arbitraire et aux discriminations. Shirin Ebadi est formelle : l’interprétation de l’Islam fait par le pouvoir iranien est incorrecte, inexacte, erronée.

 

« L’inégalité des sexes est justifiée par une culture patriarcale ».

 

Jetons un rapide coup d’œil sur la situation dans les autres pays musulmans. De quoi s’aperçoit-on ? Au Bangladesh, au Pakistan ou encore en Indonésie des femmes ont atteint le poste de premier ministre ou bien même la présidence de leur pays. Constat : l’Islam ne signifie pas inégalité des sexes. Shirin Ebadi est convaincue que seule une culture patriarcale peut justifier cette inégalité des sexes. La conférencière nous rappelle pourtant que « chaque homme a été élevé par une femme, sa mère ». De plus, il ne faut pas se voiler la face, démocratie et égalité homme/femme sont la même face d’une même monnaie. Si les mouvements féministes iraniens sont si actifs et si soutenus c’est parce qu’ils sont également porteur de démocratie.

 

En Iran, « la victoire de femmes sera une ouverture vers la démocratie » assure notre conférencière. Ainsi, l’ONU Femme a été crée en juillet 2010 afin de veiller sur les femmes et d’aider à l’instauration d’une parité homme/femme à travers la planète. Pour Shirin Ebadi, les manifestations iraniennes de juin 2009 contre le gouvernement en place sont porteuses d’espoir. Bien que la répression fasse rage, les femmes iraniennes et même les hommes restent actifs. Néanmoins, la prix Nobel ne cache pas que l’installation de la démocratie n’est pas un événement qui surgit la nuit comme une étincelle mais bien plus un processus évolutif de long terme. Et à Shirin Ebadi de conclure : « espérons que les femmes, notamment les femmes du monde méditerranéen participeront à ce processus démocratique » et ne se feront pas « volé » leurs révolutions en cours.

 

et vous, qu'en pensez vous?

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L'Iran est un pays de paradoxes (et vraiment fascinant), et les lois en vigueur sont à mon sens à l'opposé de la réalité sociale (au delà du débat sur la femme).

 

Une avancée sur le plan des droits de la femme serait vraiment révolutionnaire, mais je ne pense malheureusement pas que ce sera une victoire sans combat.

 

Merci pour l'article ;)

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