obole 10 Posted March 27, 2011 Partager Posted March 27, 2011 Il ne se passe pas un jour sans que le clérosé gouvernement algérien, par effets d'annonces gratuites, promet des changements importants sans pour autant s'atteler véritablement à la tâche. De sorte que l'on peut se demander si ce gouvernement endormi gouverne effectivement le pays ou s'il ne se contente que d'assurer la routine. Or, avec "le vent de marrée" qui a soufflé sur les pays arabes, on peut légitimement se demander si ce même gouvernement léthargique ne sera pas tenu pour le responsable des temps maussades à venir qui ébraleront le pays? Gouverner n'est-ce pas anticiper? La parole est à vous! Ahmed Benbitour détail son projet pour un changement de régime en Algérie (Morceaux choisis). Quel est votre constat sur la situation actuelle de l’économie algérienne ? L’Algérie est dans une situation financière très confortable, mais son économie s’est complètement effondrée. C’est paradoxal. Nous avons une économie incapable de produire des richesses en raison de sa forte dépendance vis‑à‑vis des hydrocarbures. L’Algérie dépend de l’étranger pour se nourrir. Le budget de l’État est financé à 70 % par les recettes pétrolières. L’économie nationale est dangereusement exposée aux fluctuations du prix du baril. Les budgets d’équipement sont financés à 100 % par les recettes provenant de la vente d’hydrocarbures. Durant les années 1970, les recettes provenant de la fiscalité locale permettaient de financer les dépenses courantes de l’État alors que les recettes pétrolières étaient réservées à l’épargne et à financer des investissements. Malgré cette situation, le pouvoir continue de produire un discours triomphaliste en mettant en avant les réserves de change du pays qui s’élèvent à 150 milliards de dollars. Ces réserves ne profitent pas à l’économie nationale. Le gouvernement est en train de transformer des richesses naturelles non renouvelables en réserves de change susceptibles de s’évaporer à tout moment. Il puise le pétrole dans notre sous*‑sol, le vend et laisse l’argent à l’étranger, ce qui profite davantage aux étrangers qu’aux Algériens. Le président Bouteflika a lancé en 2010 un nouveau plan de relance économique de 286 milliards de dollars, financé par l’argent du pétrole. Ce plan est‑il bon ou mauvais pour l’économie nationale ? Le plan d’investissement de 286 milliards de dollars est financé entièrement par la fiscalité pétrolière. Si on prend un prix du baril à 70 dollars l’unité, cela signifie qu’il faudrait 4 milliards de barils pour financer ce plan. Ces quatre milliards de barils représentent la moitié de nos réserves de pétrole connues qui sont de huit milliards de barils. Nous allons employer tout cet argent pour construire des infrastructures et créer un environnement favorable à l’investissement. Ces projets vont certes faciliter les déplacements des populations, mais ne créeront pas de richesses pour le pays. Nous allons donc consommer la moitié de nos réserves pétrolières prouvées, sans produire de richesses. Cette politique participe à l’appauvrissement du pays. Ce plan d’investissement va appauvrir l’Algérie. Le développement ne peut être obtenu qu’avec l’implication du secteur privé, comme cela s’est produit en Corée du sud, en Malaisie et en Turquie. Le gouvernement fixe une feuille de route et le secteur privé l’applique. Sinon, il n’y aura pas de développement. Le gouvernement affirme qu’il peut créer des centaines de milliers d’emplois par an. Qu’en pensez-vous ? Peut‑il le faire réellement ? Trois ministres ont déclaré qu’ils vont créer 500 000 emplois dans le bâtiment, 1,5 million d’emplois dans l’agriculture et 750 000 emplois dans les travaux publics d’ici à 2014. En additionnant ces chiffres, on trouvera que l’Algérie pourra créer 180 000 emplois par an dans trois secteurs seulement. Un autre ministre dit que le taux de chômage est de 10 %. La population active en Algérie est de 10,8 millions de personnes. C'est‑à‑dire que le nombre de demandeurs d’emplois est de 1,8 million personnes. D’après les promesses des trois ministres quant à la création d’emplois, l’Algérie va devoir importer de la main‑d’œuvre à partir de l’année prochaine. L’économie nationale est dans une situation extrêmement dangereuse, mais les ministres continuent de tenir des discours triomphalistes. Vous affirmez que les ministres tiennent des discours qui ne reflètent pas la réalité du pays… Ce sont des discours triomphalistes. Même les grandes puissances économiques du monde ne parviennent pas à créer ce nombre important d’emplois par an. Les chiffres officiels sur la création d’emplois et le taux de chômage de 10 % ne sont pas objectifs et manquent de précision. Comment expliquez-vous la montée en puissance des revendications sociales en Algérie ? D’abord le peule revendique des droits et non des privilèges. Aujourd’hui, on constate que les avantages bénéficient aux responsables, leurs familles, leurs proches et les personnes influentes et ceux qui ne dénoncent pas l’injustice. Les avantages et les privilèges ne vont pas au peuple. Les Algériens ont fait la guerre de libération nationale pour obtenir des droits et des libertés. Cinquante ans après l’indépendance, il n’y a pas de libertés. Aujourd’hui, les gens disent qu’il n’est plus possible de se taire sur cette situation, ce qui explique la montée des revendications sociales pour obtenir et avoir des libertés. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans tous les pays arabes. Les Algériens ont combattu le colonialisme pour obtenir leurs droits et aujourd’hui ils veulent les avoir. Les grandes puissances ont compris que leurs intérêts sont liés aux populations et non aux régimes. Il y a une administration qui travaille pour ses intérêts et le régime se trompe en pensant qu’elle est à son service. Les intérêts des deux parties sont divergents. A votre avis, le vent de révolte qui souffle depuis plusieurs mois sur le monde arabe va‑t‑il atteindre l’Algérie ? Le pouvoir algérien peut‑il faire face à un éventuel soulèvement populaire ? Le régime ne peut faire face à une révolte populaire. Il y a quatre conclusions à tirer des révoltes en Tunisie et en Égypte. La première : un certain nombre de citoyens qui manifestent dans un lieu donné, même s’ils n’ont pas de programme politique clair, ni de leader, sont capables de provoquer le départ des symboles du régime et surtout du numéro un du pouvoir, quelle que soit la mobilisation des forces de répression. La deuxième : les responsables pensaient qu’ils ont de l’argent à l’étranger et qu’ils peuvent en cas de problèmes quitter leur pays et s’en servir. Ce qui n’est plus possible maintenant même pour leurs familles et leurs proches. Les grandes puissances ont compris que leur intérêt réside dans un soutien à la population et non au régime. La troisième conclusion : l’informatique et les communications, même si le régime tente de les interdire, constituent des moyens efficaces pour mobiliser les jeunes pour le changement. La quatrième conclusion : l’armée et la police, quels que soient les privilèges qu’elles ont obtenu du régime, se rallient au final aux populations. En Algérie, la problématique est la suivante. Le changement sera‑t‑il pacifique et profitera‑t‑il à tous, ou bien va‑t‑on laisser la situation se détériorer jusqu’à ce qu’elle échappe au contrôle ? L’expérience libyenne est à nos portes. Personne n’a prévu les changements en Tunisie, en Égypte et en Libye. Nous avons donc deux modèles de changement et nous devons en titrer des leçons, sachant que le changement est inévitable en Algérie. Source: TSA Citer Link to post Share on other sites
Guest bkam Posted March 27, 2011 Partager Posted March 27, 2011 Le régime ne peut faire face à une révolte populaire. Il y a quatre conclusions à tirer des révoltes en Tunisie et en Égypte. La première : un certain nombre de citoyens qui manifestent dans un lieu donné, même s’ils n’ont pas de programme politique clair, ni de leader, sont capables de provoquer le départ des symboles du régime et surtout du numéro un du pouvoir, quelle que soit la mobilisation des forces de répression. La deuxième : les responsables pensaient qu’ils ont de l’argent à l’étranger et qu’ils peuvent en cas de problèmes quitter leur pays et s’en servir. Ce qui n’est plus possible maintenant même pour leurs familles et leurs proches. Les grandes puissances ont compris que leur intérêt réside dans un soutien à la population et non au régime. La troisième conclusion : l’informatique et les communications, même si le régime tente de les interdire, constituent des moyens efficaces pour mobiliser les jeunes pour le changement. La quatrième conclusion : l’armée et la police, quels que soient les privilèges qu’elles ont obtenu du régime, se rallient au final aux populations. En Algérie, la problématique est la suivante. Le changement sera‑t‑il pacifique et profitera‑t‑il à tous, ou bien va‑t‑on laisser la situation se détériorer jusqu’à ce qu’elle échappe au contrôle ? L’expérience libyenne est à nos portes. Personne n’a prévu les changements en Tunisie, en Égypte et en Libye. Nous avons donc deux modèles de changement et nous devons en titrer des leçons, sachant que le changement est inévitable en Algérie. Source: TSA obole, bien malin qui connait le dénouement des révoltes tunisiennes et égyptiennes. evite de parler de conclusions. néanmoins, n°1, je dirai que cela est fort possible. n°2, croire au blocage de leur avoirs c'est un peu naïf. n°3, pourquoi pas, mais le bouche à oreille est plus efficace. n°4, si changement il y a, modèle exclusivement algérien. Citer Link to post Share on other sites
obole 10 Posted March 27, 2011 Author Partager Posted March 27, 2011 obole, bien malin qui connait le dénouement des révoltes tunisiennes et égyptiennes. evite de parler de conclusions. néanmoins, n°1, je dirai que cela est fort possible. n°2, croire au blocage de leur avoirs c'est un peu naïf. n°3, pourquoi pas, mais le bouche à oreille est plus efficace. n°4, si changement il y a, modèle exclusivement algérien. Je n'en conclus nullement ni ne me réfère aux exemples tunisiens et égyptiens, dont je ne suis pas persuadé qu'ils aboutiront aux bienfaits de leurs peuples respectifs. L'inverse est plus vraisemblable. Qu'est-ce le modèle algérien? La gabgie éternelle? Citer Link to post Share on other sites
Guest bkam Posted March 27, 2011 Partager Posted March 27, 2011 Je n'en conclus nullement ni ne me réfère aux exemples tunisiens et égyptiens, dont je ne suis pas persuadé qu'ils aboutiront aux bienfaits de leurs peuples respectifs. L'inverse est plus vraisemblable. Qu'est-ce le modèle algérien? La gabgie éternelle? je n'irais pas jusque là. disons une cacophonie organisée. il faut réagir mais ne pas s'alarmer. je suis assez pour un passage en douceur vers une démocratie sur mesure. Citer Link to post Share on other sites
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