Guest Nimos Posted March 29, 2011 Partager Posted March 29, 2011 Pourquoi la Constituante fait peur au pouvoir - A la une - El Watan Le retour nécessaire à une Assemblée constituante, comme gage d’une promesse de changement effectif du système politique algérien, fait l'objet d’initiatives de certains partis. L’idée est diversement appréciée. Des partis au pouvoir — le FLN et le RND — rejettent la démarche de ceux qui soutiennent la mise en place d’une Assemblée constituante évincée en 1963. Le vent du changement souffle sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Pratiquement ce sont tous les systèmes post-coloniaux qui se trouvent, depuis le début de l’année 2011, fortement contestés par les populations de la région. Composées essentiellement de jeunes, ces sociétés exigent la mise en place, sans attendre, d’un nouvel ordre et des systèmes politiques qui divorcent avec les régimes qui ont confisqué les souverainetés populaires des dizaines d’années durant. En Tunisie puis en Egypte, cela s’est déjà réalisé. Au Yémen et en Syrie, le changement est sûrement en voie de réalisation. En Libye, le régime autoritaire d’El Gueddafi regimbe encore devant une opposition qui veut le déloger par la force des armes. La voix du changement s’élève aussi au Maroc, en Jordanie et même en Arabie Saoudite. L’Algérie n’est pas à l’abri. Depuis les violentes émeutes du 5 janvier dernier, les demandes de changement se multiplient. Les propositions aussi. Elles émanent toutes de l’opposition. Malgré une différence d’approche, ces propositions s’accordent sur un point : le changement radical du système. Et dans ce sens, l’idée d’aller vers une assemblée constituante, défendue par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, revient à nouveau sur le devant de la scène. Elle s’impose même, aujourd’hui, comme une solution à la crise politique dans laquelle patauge l’Algérie depuis l’indépendance. Les demandes de changement se multiplient Partagée par la majorité des partis de l’opposition – même si certains préfèrent lui donner une autre appellation –, la Constituante fait peur au pouvoir et ses formations politiques. C’est la levée de boucliers à chaque fois qu’ils entendent parler d’une Constituante. Le premier qui mène la campagne contre cette proposition est, bien sûr, le premier responsable de l’ex-parti unique, Abdelaziz Belkhadem. «Le Front de libération nationale est certes pour des changements politiques, mais contre le retour à l’Assemblée constituante, mise déjà sur pied en 1963», déclare-t-il, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. «On ne peut pas revenir au point zéro, comme si l’Algérie n’a pas d’institutions», ajoute-t-il. Lui emboîtant le pas, l’autre parti de l’administration, le RND en l’occurrence, s’oppose également à cette demande. «Cette proposition efface tout ce qui a été accompli depuis l’indépendance de notre pays», estime Miloud Chorfi, chargé de communication du RND. Ce dernier ne cache pas sa préférence à des réformes émanant de l’intérieur du système. «Le RND adhère aux mesures de réforme proposées par le président de la République au profit de la pratique démocratique», précise-t-il. Pourquoi ces deux partis s’opposent-ils à la Constituante ? La réponse est évidente. Ils sont des piliers du système actuel. Un changement serait, pour eux, synonyme de la fin de la légitimité historique que leurs responsables font valoir pour rester dans la périphérie du pouvoir. C’est leur existence en tant qu’appareils du régime qui sera menacée de disparition. «Ces partis sont des éléments essentiels du pouvoir périphérique. Ils sont instrumentalisés par le pouvoir pour freiner toute volonté de changement», analyse le politologue, Rachid Tlemçani. «Qui dit Constituante, dit la mise en place d’une nouvelle République. Celle-ci exige un changement radical du système en mettant fin au statu quo. Ces partis ont peur d’un changement radical qui est pourtant une demande de la rue en Algérie et dans les pays de la région», ajoute-t-il. Selon lui, 80% de la population algérienne sont nés après l’indépendance et n’ont rien à partager avec le système actuel. Rachid Tlemçani pense encore qu’il y a une fausse interprétation du changement radical chez le pouvoir et ses appendices. «Un changement radical ne veut pas dire un changement revanchard. Ces partis ont peur d’un changement revanchard et essayent aujourd’hui de se repositionner en plaidant pour un changement de façade», explique-t-il. Citer Link to post Share on other sites
Guest Nimos Posted March 29, 2011 Partager Posted March 29, 2011 Le changement dans la continuité, l'utopie du pouvoir Le changement dans la continuité, l'utopie du pouvoir Le 8 Mars, Journée internationale de la femme, Bouteflika a fait savoir que des changements politiques vont intervenir dans le pays. Depuis, c'est le silence qui règne du côté officiel sur la question. C'est par contre l'emballement dans celui du microcosme politique, où se sont échafaudés des projets qui se veulent alternatifs à la démarche de changements politiques concoctés par le seul pouvoir. L'opposition, dans son ensemble, cultive l'a priori que ce pouvoir est incapable de procéder à des changements dont l'exigence est requise par la nature de la crise politique dans laquelle le pays se débat. Elle n'a pas tort et ce ne sont pas les «réflexions» formulées sur le sujet par des personnalités appartenant à l'Alliance présidentielle qui entameront sa certitude. «Ces «réflexions» ne reflètent nullement des opinions personnelles. Elles expriment sans aucun doute la philosophie dans laquelle baigne l'intention du changement à laquelle le Président et sa majorité politique se sont convertis. Belkhadem a été récemment le plus clairement explicite sur le sujet en estimant que «le changement doit se faire dans la continuité». Plus qu'un voeu qu'il aurait exprimé en tant que responsable du FLN, Belkhadem a, nous semble-t-il, émis avec son propos un message de fin de non-recevoir aux initiatives lancées par des personnalités et des partis de l'opposition proposant les changements à opérer et les processus à déclencher pour y parvenir. Le pouvoir n'a aucunement l'intention d'associer d'autres parties à la définition des changements que Bouteflika a promis de réaliser. Il est d'autant résolu à en être le seul promoteur qu'il ne voit pas dans l'opposition politique, telle qu'elle se décline sur le terrain, comme une force susceptible de lui poser problème. Le « changement dans la continuité » n'est pas une option que Belkhadem a sortie de son propre chef. Rappelons qu'elle a constitué le fondement du discours électoral de Bouteflika en 2009. Du changement donc, Bouteflika va en toute certitude en annoncer. Mais certainement pas comme l'opposition politique voudrait que cela soit. Et surtout pas celui qui consisterait à faire rupture avec le système en place depuis 1962. Mais si l'opposition n'est pas effectivement en mesure de lui imposer une démarche plus radicale, cela ne veut pas dire que Bouteflika va réussir à faire passer les changements dont on le crédite pour la solution à la crise politique que connaît le pays. Comme dans le reste du monde arabe, le peuple algérien est en demande d'un changement politique qui ne soit pas simple fardage du système qui l'a conduit à la désespérance. Tout comme ailleurs dans ce monde arabe où la rue est en révolte, en Algérie, ce que son Président va enfin octroyer en guise de concession aux revendications populaires risque de s'avérer dépassé et totalement à côté de la plaque eu égard à celles-ci. En apparence pour l'heure, la contestation populaire est surtout d'ordre social en Algérie. La multitude de grèves, sit-in et autres manifestations sont pour la plupart dans ce registre. Il suffirait pourtant que la nature des changements promis déçoive pour qu'à son tour le pays connaisse l'embrasement qui est l'œuvre dans d'autres Etats du monde arabe. Et c'est alors que le pouvoir vérifiera la faute commise de ne pas avoir pris en compte les propositions de cette opposition d'aller vers un changement pacifique mais radical du système. Citer Link to post Share on other sites
Guest Nimos Posted March 29, 2011 Partager Posted March 29, 2011 UN SYSTEME ET DES HOMMES UN SYSTEME ET DES HOMMES On peut présumer, sans risque de se tromper, qu'au sein des régimes arabes, aujourd'hui bousculés par leurs populations, il ne manque pas de personnes éclairées. Les journalistes, dont le métier les met en contact avec ces personnels, peuvent témoigner qu'ils rencontrent parfois des responsables dont les constats alimentés, il est vrai, par une connaissance intime du fonctionnement des systèmes décisionnaires sont décapants. Et souvent plus mordants que les plus radicaux des opposants. Pourtant, ces mêmes personnels ne feront rien pour changer la donne. Souvent ils refusent même l'idée de changement. C'est en ayant à l'esprit ce type de profil schizophrénique, légion dans les Etats autoritaires, que l'on comprend un peu mieux cette notion de « système ». La formule n'est pas seulement utilisée pour ne pas avoir à nommer les services de renseignements ou la police politique. Elle sert surtout à montrer un fonctionnement politique où la réalité et même les diagnostics lucides sont sans incidence et sans impact. Le système fonctionne en pilotage automatique. Et ceux qui en font partie peuvent le dénoncer, comme les opposants, tout en mobilisant tous les moyens pour éluder le changement. Le savoir et les connaissances que peuvent avoir les individus ne sont d'aucune utilité. Comment sortir d'un tel système ? Hormis le temps, contempteur impitoyable des échecs, il n'existe pas de recettes toutes faites : cela peut être une révolution, une implosion interne ou, comme c'est le cas actuellement en Libye, une intervention extérieure. Ou une combinaison de ces facteurs. Mais quid de la réforme ? En Algérie, beaucoup n'oublient pas et à juste titre qu'il y a eu une expérience réformatrice qui s'est heurtée à la synthèse paradoxale d'une contestation sociale prise en charge par les islamistes et de très fortes résistances du régime. La conclusion qui en a été tirée est celle de l'impossibilité d'une réforme de l'intérieur. Et de mille et une manières, le régime a tout fait pour conforter cette impossibilité de réformes. Sorti vainqueur du bras de fer avec les islamistes, le régime a verrouillé le champ politique, sans pour autant gagner en efficacité. C'est que le «système» a atteint ses limites. Ses capacités de réflexion n'allant pas au-delà du souci de se maintenir. Globalement, il a réussi à empêcher la cristallisation d'une alternative en bloquant l'organisation autonome de la société. Le recours constant à l'émeute en est le signe pathologique. Aujourd'hui, alors que des pays très «stables», et sans la tradition de contestation émeutière algérienne, ont basculé, il est patent que la démarche comporte des risques sérieux. Le cas libyen avec des puissances occidentales qui interviennent officiellement pour protéger des civils contre le régime est en train de créer un précédent extraordinaire. Il doit contraindre les individus « éclairés» des régimes à recentrer la réflexion sur les moyens de sauvegarder la souveraineté nationale face à des entreprises qui n'ont rien de désintéressé. C'est sans doute le moment où les plus lucides saisiront qu'il faut faire prévaloir l'intérêt du pays et sa souveraineté sur la pérennité du système. De très nombreux Algériens ne souhaitent pas que les changements, inévitables, se déroulent dans la violence. Ceux-là attendent, encore, qu'une réforme sérieuse soit enfin engagée avant qu'il ne soit trop tard. Un système inefficace qui, désormais, ne prémunit pas du sort des «dirigeants déchus» ne mérite pas qu'on mette en danger tout un pays. Citer Link to post Share on other sites
Guest bkam Posted March 29, 2011 Partager Posted March 29, 2011 ___________________________________________________________________ Citer Link to post Share on other sites
Guest bkam Posted March 29, 2011 Partager Posted March 29, 2011 nimos, tout dépend du sens que l'on donne à "personne èclairée" parce que selon ma définition, il n'y en a pas. Citer Link to post Share on other sites
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