Guest bkam Posted April 11, 2011 Partager Posted April 11, 2011 Natif de Tizi Ouzou, Abderrezek Dourari décroche en 1993 un doctorat en analyse du discours à La Sorbonne après une licence en anglais puis un magistère en arabe à Alger. Il occupe actuellement le poste du directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de Tamazight. Abderrezek Dourari est également enseignant de traduction à l’université d’Alger depuis 2000. Il était membre de la commission de réforme du système éducatif.| Est-il vrai que nous ne maîtrisons aucune langue ? Mais les Algériens parlent leurs langues maternelles. Ils y sont à l’aise. Les autres langues, le français et l’arabe scolaire, ne sont pas maîtrisées à cause de la faillite de notre système éducatif. Il faut donc une politique linguistique hardie. Transformer l’école en un sanctuaire du savoir et non pas en un lieu où se pratique la préparation des mentalités à être réceptives au conservatisme. Tout le monde sait que l’étudiant algérien ne maîtrise ni l’arabe scolaire ni le français. C’est à cause de tout ça que notre « meilleure université », Djilali Lyabes à Sidi Bel Abbès, est classée 4116 à l’échelle internationale (Cf. Ranking Web of Worlds Universities July 09) ; celle de l’USTHB, 7008 et celle d’Alger, la plus ancienne de toutes, 7849. Tout le système éducatif, du préscolaire jusqu’au doctorat a lamentablement échoué. Il ne peut plus se réparer de lui-même et exige une coopération internationale active et courageuse. Le prix à payer importe peu, car il y va de la survie de la nation et de ses capacités de réflexion et de création. Il n’est tout de même pas trop tard pour redresser la situation… Nous n’avons plus de capacité aujourd’hui de nous redresser par nous-mêmes. Ce serait trop long et la science n’attend pas. Il faudrait investir sérieusement et faire appel à la coopération étrangère. Il est nécessaire de restructurer d’abord les universités et d’en installer d’autres, étrangères, Car nous n’avons plus de modèle (vivant et de proximité) d’université correcte. La nation, tout comme l’Etat, est interpellée pour reconsidérer le système éducatif, de santé et de formation professionnelle, comme premières priorités, car bientôt nous ne serons même pas capables de lire les notices accompagnant nos gadgets électroniques (électroménagers ou téléphone portable...). La nouvelle génération des parents préfère communiquer en français avec leurs enfants plutôt que dans une autre langue. Qu’en pensez-vous ? C’est naturel, cela montre que les Algériens sont en très bonne santé mentale et linguistique. C’est une génération de parents consciente des enjeux internationaux relatifs au savoir et à l’économie fondée sur la connaissance. Ils prennent une responsabilité que l’Etat n’arrive pas à assumer. Et c’est la cas de le dire : l’Etat ne reflète pas la nation. Les parents sont de plus en plus favorables à l’enseignement en langue française ; beaucoup de sondages l’ont montré, y compris celui mené par El Watan. Les Algériens essayent d’étudier en langue française et d’améliorer leur niveau. Il y a un véritable éveil et ils ont compris que l’option de l’arabisation idéologique est une option contre leur intérêt présent et avenir. Tout le monde a compris que cette politique d’arabisation à contenu conservateur (Mouloud Kacem parlait bien de l’arabisation des esprits) est à l’origine de beaucoup de dégâts causés à la société dont la plus dangereuse demeure l’éradication de ses élites algériennes arabisantes et francisantes. Citer Link to post Share on other sites
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