goutdemiel 10 Posted November 14, 2007 Partager Posted November 14, 2007 En cette soirée d'été, près de Bir Djebbah de Mesyed el-Ghoula vers Sidi Abd-er-Rahman Sidi Abd-el-Aziz bou-Nakhla et Dar Bou-Djenah de la rue Porte neuve à la rue souk-El-Khan ! Les adeptes du chaâbi, foule bigarrée, silencieuse s'agglutinait près de la scène pour voir leur idole El Hadj El-Anka, le maître vénéré à la voix mielleuse qui égrénait avec art,la touchia du Ghrib de sa mandole Les You-You stridents, des jeunes femmes aux yeux de jais parés d'antimoine, se mêlaient des terrasses, à ce baroud de vieilles arquebuses d'où la fumée ôcre, sous un ciel figé semblait suspendue, à sa féérique sensualité qui le boude ! La soirée s'étira langoureusement au fil de subtiles kacidates que le cheikh, tour à tour, entonnaient de sa voix mélodieuse Le Sobohi, au son du muezzin au levée du jour aux mille facettes achevait solennellement la fête, de ses douces complaintes pieuses ! - Quelques explications pour nos amis(es) ! - Bir Djebbah ==> puits des Apiculteurs. ( Casbah) - Mesyed el-Ghoula ==> la Petite Ecole de la Fée. - Djamâa Sidi Abd-er-Rahman ==> Mosquée de Sidi Abd-er-Rahman - Djamâa Sidi Abd-el-Aziz bou-Nakhla ==> Mosquée d'Abd-el-Aziz bou-Nakhla - Rue Charles-Quint (devenue rue Charlemagne): Dar Bou-Djenah ==> la Maison le Bou-Djenah. - Souk-El-Khan ==> Le marché au Lin. I/ Le chaâbi : ===> El Hadj Mhamed El Anka - Chantre et maître incontesté du châabi ! ===> Le chaâbi est un genre dérivé de l'Andalous, jugé trop aristocratique et surtout réservé à une élite de connaisseur... le Chaâbi a rompu avec toutes les règles musicales trop académiques ou strictes ! Le chaâbi est une vulgarisation de l'Andalou avec en prime un important élagage au niveau de la forme et du style... -> L'Andalou c'est un peu comme le français classique avec ses règles et ses contraintes ! -> Le châabi à l'inverse, a adopté une démarche plus fluide, à l'instar de l'argot ! -> TOUCHIA - prélude musical - Annonciateur d'un mode musical bien défini...(Par exemple: Ghrib ! ) et pour montrer aussi aux auditeurs la maitrise et la cohésion de l'orchestre... ==> Sur les 24 Noubates, il n'en reste que 12 ! ==> Celles qui restent sont dans les (07) modes ou éthos, suivants : *LES MODES ****** NOUBATES * TCHAMBAR * BECHRAF (Malouf) ********* ****** ******** * ******* * ********* ****** ******** * ******* * ********* ****** ******** * ******* * 1/===>Djarka ******* Non ** **** ** - ** * **-** 2/===>H'sine ******* Oui ** **** **Oui ** * **-** (3'Raq) 3/===> Moual ******* Oui ** **** ** - ** * **- ** (Le mode lui-même) a)---> Maya ******* Oui ** **** ** - ** * **- ** b)---> Eddil ******* Oui ** **** ** - ** * **- ** c)---> Rasd-Eddil *** Oui ** **** ** - ** * **- ** 4/===> Raml-Maya *** Oui ** **** ** - ** * **Oui ** (Noubet Essoltane) -----> Rasd ******* - ** **** ** - ** * **- ** (Maya Soudania) 5/===> Zidane ******Oui ** **** ** - ** * **- ** -----> Mdjenba *****Oui ** **** ** - ** * ** - ** -----> Raml *******Oui ** **** ** - ** * **- ** 6/===> Essika *******Oui ** **** ** Oui ** * **- ** 7/===> Mezmoum ****Oui ** **** ** - ** * **Oui** =====> Ghrib *******Oui ** **** ** - ** ** - ** (Etranger... issu du châabi) =====> Essehli *******Non ** **** ** - ** ** - ** (du littoral... issu du châabi) *********************************************************************************************** *********************************************************************************************** - Une soirée châabi se compose de trois parties : ==> Le prélude : a/ Istikhbar (improvisation codifiée) b/ Touchia ( Une intro musicale ) c/ Nesraf ( petits couplets mélodieux introductifs du mode ) d/ Mkhilass (achévement-dénouement-liesse) ==> La Soirée : - Kassaïdes ( morceaux choisis du terroir ) très variés ! - Cérémonial du marié ! (moment solennel consacré au Henné) C'est le moment le plus chaud et le plus sacré de la soirée, avec l'apparition du marié ! Ici, les des You-you redoublent de violence en son honneur...entouré de ses amis, le marié se fait enduire un peu de Henné autour de son doigt...et s'en va ! Le moment venu, il ira honorer la mariée ! Et, la soirée continue... ==> La Fin : 1/ Sobohi ( chansons propices au recueillement et à la méditation ) 2/ Adieux / In-Siraf ( Dispersion ) Remarque : pour le genre Andalou, les choses diffèrent : Trois grandes écoles se partagent le genre andalou, en Algérie : A) L'école d'Alger : Sanâa (Métier) de Cordoue. Son chef de file SFINDJA. Nous citerons de grands noms qui ont perpétué la tradition tels Cheikh M'nemmeche, Benteffahi, Mouzino Mohamed et surtout Abderrezzak Fekhardji, violoniste de talent et chef d’orchestre prestigieux... Mahieddine Bachtarzi, Dahmane Benachour, Abdelkrim Dali, Mohamed Khaznadji, et surtout Ahmed Serri, le dépositaire de la tradition andalouse authentique. B) L'école de Tlémcen : Ghernati de Grenade. Son chef de file Cheïkh El Arbi BENSARI. Nous citerons le Cheikh Redouane Bensari et le cheikh Brixi qui en sont les dignes représentants. C) L'ecole de Constantine : Malouf de Séville. Son chef de file Tahar El FERGANI. L’Art du Malouf est représenté par Cheikh Raymond, Cheikh Darsouni, Cheikh Bentobal... Côté féminin, il y a lieu de citer : Yamna Bent El Hadj El Mahdi, Cheikha Tetma, Meriem Fekkaï, fadhila Dziria etc...ce sont également ces femmes qui ont marqué de leurs sensibilités l’art de la nouba et du Haouzi dans les cercles féminins. ==> La NAWBA de la musique andalouse se compose de cinq parties rythmées, comprenant chacune, un nombre déterminé de chansons, composées sur un même rythme (mawazine) - Les cinq cadences : 1/ Al-Bassit 2/ al-Quaim wa-nisf 3/ al-Btaïhi 4/ ad-Darj 5/ al-Quoddam. a) Chaque “mizane” débute par un mouvement lent, appelé "mouwassâa" (large) b) Ce mouvement s'accélère peu à peu, puis il devient allègre, c'est le “mahzouz” (relevé) c) Lorsqu'il devient vif, il prend le nom d'insiraf (renvoyé). ==> Les “snayâae”'où les chansons de chaque “mizane” sont indépendantes les unes des autres. Au cours d'un concert, on les enchaîne les unes aux autres, sans en interrompre le rythme, et ce, généralement, en modifiant la durée des notes finales. Composition d'une NOUBA : 1/ DARIA, MCHALIA ou BOUGHIA. - Toutes les “nawbas” commencent par un prélude non rythmé, exécuté par tous les membres de l'orchestre, et qu'on appelle “boughia” ou “mchalia.” (Son but est de mettre l'auditoire dans l'atmosphère du mode principal de la nawba.) 2) TOUCHIA. - Ensuite, on exécute une forme instumentale rythmée, appelée “touchiya” et qui sert à préciser par quel “mizane” va débuter le chant. ( Certaines “touchiyas” ayant disparu, alors le chant est entamé après la “boughya.” ) 3/ MESSADAR. - Lent, solennel et majestueux, c'est une pièce vocale et instrumentale la plus importante de la Nouba. 4/ B'TAYHI. - Plus alerte, deuxième pièce vocale et instrumentale. ===> Entre le Btayhi et le Dardj, petite interlude où le chanteur montre sa virtuosité instrumentale et ses capacités vocales...l'orchestre se repose un peu ! 5/ DERDJ. - Pièce vocale et instrumentale. Plus accélérée que les deux précedentes... ==> Les poèmes chantés se composent de deux à sept vers : ( ils appartiennent, pour la plupart, à deux genres littéraires créés et mis en vogue en Andalousie et qui se prêtent très bien au chant) ==> les “mouwachah” [muwashshaha], composés en arabe classique ! ==> les “zajal,” en arabe dialectal. Ce sont des poésies strophiques où alternent mètres et rythmes diversifiés et qu'on chante sous forme de couplets et refrains. ( Parfois, des morceaux de musique, plus ou moins longs, appelés “tawachi” viennent s'intercaler entre les chants, surtout dans le “quoddam.” ) ==> Une improvisation vocale (mawal) ou instrumentale (taqsim) sert parfois à relier deux mouvements du “mizane” pour en abréger l'exécution. 6/ KRISSI. (Littéralement : chaise) - Sorte de ritournelle musicale...pour respecter l'alternance entre les différentes pièces chantées. 7/ IN'SIRAFE. (Littéralement : dispersion) - Deux ou trois morceaux au minimum. 8/ KHELASS. - Ultime pièce de la Nouba. Il est executé sur un rythme alerte et dansant. 9/ QADIRIA ou TLITLA. - Dans certaines écoles, clotûre de la nouba. ==> Les modes (toubou'e) employés dans la musique andalouse reflètent, d'une part, le goût musical et les tendances mélodiques des principaux groupements ethniques qui composaient la société andalouse: Espagnols musulmans, Arabes et Berbères. Ps: désolé pour le tableau, je n'ai pu faire cadrer les différentes rubriques... Citer Link to post Share on other sites
Guest Clairière Posted November 14, 2007 Partager Posted November 14, 2007 J'aime pas le chaabi ou du moins, c'est pas mon style... Citer Link to post Share on other sites
admin 2 Posted November 14, 2007 Partager Posted November 14, 2007 J'aime pas le chaabi ou du moins, c'est pas mon style... Normal pour une chaoui :04: Citer Link to post Share on other sites
Guest Clairière Posted November 14, 2007 Partager Posted November 14, 2007 Normal pour une chaoui :04: Détrompe-toi! Mon oreille est trés eclectique musicalement parlant! :p Mais le chaabi, j'ai du mal.... comme pour le hard-rock par ex... ou encore la techno... alors que j'écoute du "chantal goya" ou "rika zarai" ....:D Citer Link to post Share on other sites
goutdemiel 10 Posted November 14, 2007 Author Partager Posted November 14, 2007 Bonsoir ! Merci mes amis ! Les goûts et les couleurs...n'est-ce pas ? Enfin, il faut de tout pour faire un monde...bigarré ! Merci pour votre passage ! Amicalement. :p :40: Citer Link to post Share on other sites
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