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L'objectif, en Libye, est-ce le pétrole ou le système bancaire ?


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Opinion Maker, Ellen Brown, 13 avril 2011

 

Plusieurs chroniqueurs ont noté un fait étrange : Les insurgés libyens ont pris le temps en mars, pendant leur rébellion, et cela avant même d’avoir un gouvernement, de créer leur propre banque centrale. Robert Wenzel a écrit dans Economic Policy Journal :

 

Je n'avais jamais entendu parler d’une création de banque centrale en une affaire de juste quelques semaines par un soulèvement populaire. Tout ça donne à penser que nous avons là un peu plus qu'un groupe de rebelles en guenilles courant ça et là, et qu'il y a des influences d’un genre plutôt subtil.

 

Alex Newman a écrit dans New American :

 

Dans un communiqué publié la semaine dernière, les rebelles ont rapporté les arrêtés d'une réunion tenue le 19 mars. Entre autres choses, les révolutionnaires hétéroclites ont annoncé la « désignation de la Banque centrale de Benghazi comme autorité compétente dans les affaires monétaires de Libye, et la nomination d'un gouverneur à la Banque centrale de Libye, avec un siège provisoire à Benghazi. »

 

Newman a cité John Carney, le rédacteur en chef de CNBC, qui a demandé, « Est-ce la première fois qu’un groupe révolutionnaire crée une banque centrale alors qu'il est toujours en pleine lutte contre le pouvoir politique établi ? Cela semble indiquer parfaitement l’extraordinaire puissance que sont devenus les banquiers centraux à notre époque. »

 

Une autre anomalie concerne la justification officielle du soulèvement armé contre la Libye. Il s'agirait soi-disant de violations de droits humains, sauf que les témoignages sont des ratiocinations. Selon un article du 28 février du site de Fox News :

 

Tandis que l'ONU s’acharne fiévreusement à condamner le guide libyen, Muammar Kadhafi, pour sévices graves contre les manifestants, l’organisme Human Rights Council s’apprête à approuver un rapport regorgeant de louanges pour la Libye en matière de droits de l'homme.

 

Son compte-rendu félicite la Libye pour avoir amélioré les possibilités éducatives, pour avoir fait des droits de l'homme une « priorité » et pour avoir amélioré son cadre « constitutionnel. » Plusieurs pays, dont l'Iran, le Venezuela, la Corée du Nord et l'Arabie Saoudite, mais aussi le Canada, accordent à la Libye des points positifs pour les protections juridiques qu’elle offre à ses citoyens — qui sont à présent en révolte contre le régime et se heurtent à des représailles sanglantes.

 

 

Malgré tout ce qu’on pourrait dire des crimes personnels de Kadhafi, le peuple libyen semble être en plein essor. Une délégation des corps médicaux de Russie, d'Ukraine et de Biélorussie a rédigé un appel aux dirigeants russes, Medvedev et Poutine, selon lequel, après s'être habitués à la vie libyenne, leur impression était qu’il existait peu de pays où l’on pouvait vivre dans un pareil confort :

 

Les Libyens ont droit à des soins gratuits, et les hôpitaux offrent les meilleurs équipements médicaux du monde. L’éducation en Libye est gratuite et les jeunes capables ont la possibilité d'étudier à l'étranger aux frais du gouvernement. Quand un jeune couple se marie, il reçoit 60.000 dinars libyens (environ 50.000 roupies US [au cours du 13/4/2011]) d'aide financière. Les prêts d’État sont sans intérêts et, comme le montre la pratique, [leur remboursement est] sans limite de temps. Grâce aux subventions gouvernementales le prix des caisses est beaucoup plus bas qu'en Europe, et elles sont d’un prix abordable pour toutes les familles. L’essence et le pain coûtent une misère, aucun impôt pour ceux qui s’occupent d'agriculture. Calmes et paisibles, le Libyen n’est guère enclin à la boisson et est très religieux.

[Ndt : Ça laisse entendre que, en Libye, le poste à vision n’a ni Thierry Ardisson à dépraver, ni Grand Journal à UMPSémiter, ni JT à décérébrer.]

 

 

Ils ont observé que la communauté internationale avait été mal informée au sujet de la lutte contre le régime. « Dites-nous, » disaient-ils, « qui ne voudraient pas d'un tel régime ? »

 

Même s’il s’agit juste de propagande, on ne peut nier au moins une réalisation très populaire du gouvernement libyen : Il a amené de l'eau dans le désert en construisant le plus grand et le plus cher projet d'irrigation de l'histoire, le GMMR (Great Man-Made River, Grand fleuve artificiel) de 33 milliards de roupieus. Bien plus que le pétrole, l'eau est essentielle à la vie en Libye. Le GMMR fournit de l’eau potable et d'irrigation à 70 pour cent de la population. Il la pompe au sud de la Libye, dans la gigantesque nappe phréatique nubienne, pour la population des régions côtières à 4.000 km au nord. Le gouvernement libyen a fait au moins quelques bons trucs.

 

Une autre explication de l'agression contre la Libye, c'est que « tout ça n’est qu’une question de pétrole, » mais cette théorie est aussi problématique. Comme l’indique le National Journal, le pays ne produit qu’environ 2 pour cent du pétrole du monde. L'Arabie saoudite seule dispose d’une capacité suffisante pour compenser toute perte de production si le pétrole libyen venait à disparaître du marché. Et si tout ça n’est qu’une question de pétrole, pourquoi se précipiter pour installer une nouvelle banque centrale ?

 

Autre petite info aguichante circulant sur Internet, une interview [*] du général zunien (retraité) Wesley Clark, faite par Democracy Now en 2007. Il y affirme que près de 10 jours après le 11 septembre 2001, un général lui a dit que la décision de partir en guerre contre l'Irak avait été prise. Surpris, Clark a demandé pourquoi. « Je ne sais pas ! » a été la réponse. « Je pense qu'ils ne savent pas quoi faire d'autre. » Plus tard, le même général lui a dit qu'ils projetaient s’emparer de sept pays en cinq ans : l'Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan, et l'Iran.

* Ndt : La vidéo sous-titrée en français est ici :

]Dailymotion - Preuve que l?attaque de la Libye est prévue depuis 10 ans - une vidéo Nachrichten & Politik

 

Qu'ont en commun ces sept pays ? Dans le domaine bancaire, ce qui ressort, c’est qu'aucun d'entre eux n’apparaît dans la liste des 56 membres de la Banque des règlements internationaux (BRI). Cela les place manifestement à l’abri du grand nez de l’instance de contrôle des banques centrales en Suisse.

 

Il se pourrait que les plus renégats du lot soient la Libye et l'Irak, les deux qui ont été effectivement attaqués. Écrivant sur Examiner.com, Kenneth Schortgen Jr. a noté que, « Six mois avant que la Zunie ne s’engage en Irak pour faire sa fête à Saddam Hussein, ce dernier avait fait le coup d’accepter l’euro à la place de la roupieus contre son pétrole, et c’est devenu un danger pour l’hégémonie de la roupieus comme monnaie de réserve, et sa domination en tant que pétrodollar. »

 

Selon un article russe intitulé « Bombardement de la Libye – Punition de Kadhafi pour sa tentative de rejet de la roupieus, » Kadhafi a fait un coup hardi similaire : Il a lancé un mouvement destiné à refuser la roupieus et l'euro, et demandé aux pays arabes et africains d’utiliser une autre monnaie à la place, le dinar d'or. Kadhafi a proposé de constituer un continent africain uni, avec 200 millions de gens utilisant cette monnaie unique. Cette idée a été approuvée par de nombreux pays arabes et la plupart des pays africains au cours de l’année dernière. Les seuls opposants sont la République d'Afrique du Sud et les principaux États de la Ligue arabes. Cette initiative a été perçue négativement par la Zunie et l'Union européenne, avec le président français, Nicolas Sarkozy, qualifiant la Libye de menace pour la sécurité financière de l'humanité [*], mais, pas du tout perturbé, Kadhafi a poursuivi son effort visant à créer une Afrique unie.

[* Ndt : Comme c’est bizarre ! Même Napoléon le Petit II se préoccupe des revenus des Rothschild ! Il veut à tout prix, avec nos sous, asservir les Libyens en leur imposant une monnaie privée. On est vraiment foutu !]

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suite et fin

 

Et cela nous ramène à l'énigme de la banque centrale libyenne. Dans un article de Market Oracle, Eric Encina observe :

 

Fait rarement mentionné par les politiciens et les pontes des médias : La Banque centrale de Libye appartient à 100% à l’État... Actuellement, le gouvernement libyen crée sa propre monnaie, le dinar libyen, par l'intermédiaire de sa propre banque centrale. Peu de gens se risquent à dire que la Libye est un pays souverain doté d’immenses ressources, capable d’alimenter ses propres besoins économiques. Problème majeur pour les cartels bancaires mondialiste, pour faire du business avec la Libye, ils doivent passer par la Banque centrale libyenne et sa monnaie nationale, un lieu où ils n’ont absolument aucune emprise ni faculté d’influencer. C’est pourquoi le renversement de la Banque centrale de Libye pourrait bien ne pas figurer dans le discours d'Obama, de Cameron et de Napoléon le Petit II, bien qu’elle figure certainement en tête de liste de l'agenda mondialiste visant à absorber la Libye dans sa ruche de nations serviles.

 

La Libye n’a pas que du pétrole. Selon le FMI, sa banque centrale a dans ses coffres près de 144 tonnes d'or. Reposant sur des actifs pareils, qui aurait besoin d’une BRI, d’un FMI et de leurs arbitrages ?

 

Tout cela incite à examiner de près les règles de la BRI et leurs effets sur les économies locales. Un [burl=http://www.bis.org/events/cbcd06d.pdf]article sur le site Internet de la BRI [/url] indique que, dans le réseau de gouvernance de la Banque centrale, les banques centrales sont présumées avoir comme unique ou principal objectif de « préserver la stabilité des prix. » Elles doivent être indépendantes du gouvernement pour assurer que les considérations politiques n’interfèrent pas dans cette mission. « Stabilité des prix » veut dire maintenir stable la fourniture de l'argent, même en accablant le peuple d’une dette extérieure. Les banques centrales sont dissuadées d’augmenter la masse monétaire en imprimant de l'argent pour l'utiliser au bénéfice de l'État, soit directement, soit sous forme de prêts.

 

En 2002, sur Asia Times, dans un article intitulé « La BRI contre les banques nationales, » Henry Liu affirmait :

 

Les règlements de la BRI servent uniquement à renforcer le système bancaire privé international, même si cela met en danger les économies nationales. La BRI fait aux systèmes bancaires nationaux ce qu’a fait le FMI aux régimes monétaires nationaux. Sous la mondialisation financière, les économies nationales ne servent plus les intérêts nationaux.

 

...Les investissements directs étrangers libellés en devises étrangères, principalement en dollars, ont condamné de nombreuses économies nationales à un développement déséquilibré penchant vers l'exportation, ne faisant que payer des intérêts libellés en dollars aux investisseurs, sans guère de bénéfices nets pour les économies nationales.

 

Il ajoutait, « Tout gouvernement appliquant la théorie de la monnaie d’État peut financer tous ses besoins de développement pour le maintient du plein emploi, sans inflation, avec sa propre monnaie nationale. » La « théorie de la monnaie d’État » fait référence à l'argent créé par les gouvernements à la place des banques privées.

 

L’hypothèse derrière la règle interdisant d’emprunter à la banque centrale appartenant au gouvernement, c'est que ce serait inflationniste, alors que l’emprunt d'argent existant auprès de banques étrangères ou du FMI ne le serait pas. Or, en réalité, qu'elles soient publiques ou privées, toutes les banques créent sur leurs registres l'argent qu'elles prêtent. La plupart des nouveaux fonds d'aujourd'hui proviennent de prêts bancaires. L’emprunt auprès de la banque centrale du gouvernement a l'avantage d’être réellement sans intérêt. Il a été démontré que l'élimination des intérêts réduit le coût des projets publics de 50% en moyenne.

 

Et il apparaît que le système libyen fonctionne ainsi [*]. Selon Wikipedia, la mission de la Banque centrale de Libye inclue « l’émission et la régulation des billets et pièces en Libye » et « la gestion et l’émission de tout emprunt d'État. » Appartenant entièrement à l'État, la banque de Libye peut émettre la monnaie nationale et la prêter pour les besoins de l'État.

[* Ndt : Chose peu connue, que l’on n’évoque jamais comme l’une des causes décisives de l’assassinat du président Kennedy, comme Lincoln l’avait fait pour s’affranchir de l’emprise des Rothschild, Kennedy avait rendu à son gouvernement le pouvoir de créer de l’argent, sans passer par la Réserve fédérale.]

 

Ça pourrait expliquer d’où la Libye tire l'argent nécessaire pour fournir une éducation et des soins médicaux gratuits, et faire à chaque jeune couple un prêt d’État, sans intérêts, équivalent à 50.000 roupieus. Cela pourrait aussi expliquer comment le pays s’est dégoté 33 milliards de roupieus pour construire le Grand fleuve artificiel.

 

Les Libyens s’inquiètent des frappes aériennes de l’OTAN qui s’approchent dangereusement des pipelines, menaçant d’une autre catastrophe humanitaire.

[Ndt : Se rappeler qu’avant l’invasion de l’Irak, sans parler de la contamination volontaire à l’uranium appauvri, les Anglo-zuniens ont détruit méthodiquement les infrastructures du pays (réseau de distribution d’eau et d’égouts principalement) pour rendre la vie des gens intenable dans les villes et les exposer aux maladies.]

 

Comme ça, dans cette nouvelle guerre, tout n’est question que de pétrole ou tout n’est question que de banque ? Peut-être les deux – avec l'eau aussi bien. Avec de l'énergie, de l'eau et un crédit abondant pour développer l'infrastructure nécessaire pour y accéder, une nation peut se libérer de l’emprise des créanciers étrangers. Et il se pourrait que ce soit le vrai danger libyen : La Libye pourrait bien montrer au monde ce qui est possible. La plupart des pays n'ont pas de pétrole, mais la mise au point de nouvelles technologies pourrait les rendre autonomes en énergie, en particulier si le coût des infrastructures est divisé par deux grâce à l’emprunt auprès de la banque qui leur appartient. L'indépendance énergétique permettrait de libérer les gouvernements de la nasse des banquiers internationaux, et de la nécessité de vendre la production nationale aux marchés étrangers afin de rembourser les prêts.

 

Au cas où le gouvernement Kadhafi chuterait, il serait intéressant de voir si la nouvelle banque centrale se joint à la BRI, si l'industrie pétrolière nationalisée est vendue à des investisseurs, et si l'éducation et les soins de santé continuent d'être libres.

 

Original : Libya: All About Oil | Opinion Maker

Traduction copyleft de Pétrus Lombard pour ALTER INFO

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L'intervention occidentale en Libye en passe de provoquer une "somalisation" du pays

 

Trois semaines de bombardements par les avions de combat britanniques, français et étatsuniens n'ont pour l'heure réussi qu'à instaurer une partition de fait entre une Tripolitaine (où les civils sont désormais armés) qui fait bloc derrière le colonel Kadhafi et une Cyrénaïque où les insurgés peu aguerris n'ont pas pu remporter de succès militaires décisifs, malgré le soutien aérien occidental.

 

 

Officiellement les bombardiers étatsuniens ne participent plus aux actions directes sur la Libye depuis le 4 avril date du transfert du commandement à l'OTAN, mais ce retrait officiel ne serait en fait que partiel. Il laisse en tout cas sur le terrain une pénurie de bombardiers que la France voudrait combler en demandant aux 22 des 28 membres de l'OTAN hostiles à toute participation militaire de s'impliquer davantage.

 

 

Devant l'impasse militaire, les responsables états-uniens ne cachent plus leur crainte que la Libye devienne un "failed state", un "Etat manqué" à la somalienne, où s'infiltreront les extrémistes de tous bords. Déjà un millier de djihadistes auraient été recensés dans les rangs des insurgés de Benghazi soutenus par les Occidentaux selon un islamiste repenti Noman Benotman. L'amiral James G. Stavridis a confirmé leur présence devant le congrès des Eatts-Unis et le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen reconnaît qu'Al Qaida pourrait s'y renforcer encore davantage.

 

 

Foreign Policy et le Fund for Peace qui classent les pays suivant leur degré de stabilité viennent d'ajouter la Libye dans la liste des pays "à la limite" de l'instabilité durable - au même titre que le Mexique et l'Ukraine.

 

 

La guerre occidentale en Libye qui viole la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU votée uniquement dans le but de protéger les civils, est de plus en plus impopulaire dans le monde. Les cinq pays émergents du Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) qui représentent plus de 40% de la population et 18% du PIB de la planète, réunis à Sanya en Chine, se sont prononcés aujourd'hui contre l'usage de la force en Libye. Dans les pays voisins de la Libye, l'opinion publique en Algérie et en Tunisie est hostile à l'opération militaire de l'OTAN.

 

 

Sur le terrain les conséquences de la guerre sont désastreuses. Alors que la Libye est le pays le plus riche d'Afrique du Nord, plus de la moitié de la population (3,5 millions d'habitants) pourrait nécessiter une aide humanitaire, et 500 000 personnes ont déjà fui le pays. Les Occidentaux accusent les forces de Kadhafi de tirer sur les populations civiles à Misrata qui est sur la ligne de front depuis plusieurs jours. Réciproquement il y a quinze jours une déclaration du porte parole du ministère russe des affaires étrangères Alexandre Loukachevitch mettait en cause des frappes effectuées par les Occidentaux sur des sites non-militaires à Tripoli, Tarhuna, Maâmura et pointait la mort de 48 civils (150 blessés), la destruction partielle d'un centre cardiologique, de routes et de ponts. Le bilan des pertes civiles reste opaque. Le gouvernement libyen en dénombre une centaine depuis le début des opérations, un chiffre vraisemblable et peut-être même sousestimé compte tenu du fait que les forces loyalistes sont disséminées dans les villes contrôlées par le gouvernement.

 

 

Au delà de ces effets immédiats, la guerre pourrait aussi générer une catastrophe à moyen terme dans l'ensemble de l'Afrique du Nord-Ouest. Selon le quotidien algérien El Watan, des centaines de jeunes Touaregs du Mali et d'Algérie se sont rendus ces derniers temps à Tripoli pour défendre le régime du colonel Kadhafi, attirés par la perspective d'avoir de l'argent et des armes. Parallèlement aux forces d'Al Qaida Maghreb venues soutenir les insurgés de Benghazi, ils sont un facteur préoccupant de dissémination du conflit dans tout le Sahara à moyen terme.

 

 

Les chances de trouver une sortie décente au bourbier libyen restent cependant minces,le Conseil national de transition de Benghazi posant toujours comme préalable à la paix la démission de Kadhafi.

 

Atlas alternatif

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Axel Poniatowski souhaite l'envoi de forces spéciales en Libye

 

Seul l'envoi de forces spéciales en Libye permettra d'éviter un enlisement de l'intervention de la coalition, a dit lundi le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Axel Poniatowski.

 

Dans un communiqué, le député UMP rappelle que les frappes de la coalition ont commencé il y a un mois et que la situation "présente toutes les caractéristiques d'un enlisement".

 

L'usage exclusif de la force aérienne, imposé par la résolution 1973 des Nations unies, "montre ses limites face à des cibles mobiles et indiscernables du fait de l'imbrication des forces loyalistes et des forces insurgées", ajoute-t-il.

 

"Sans information terrestre, l'aviation de la coalition évolue en aveugle et multiplie les risques de bavures", dit-il.

 

"J'estime que l'on se dirige vers un enlisement inutile et des pertes importantes de vies humaines sans la mise en place rapide d'une convergence d'actions ciblées, entre les frappes aériennes et la désignation des objectifs sur le terrain, grâce à l'envoi de forces spéciales", estime l'élu UMP.

 

Selon Axel Poniatowski, la résolution de l'ONU autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils des forces de Mouammar Kadhafi, tout en excluant une force étrangère d'occupation.

 

"Il est donc tout à fait dans l'esprit de cette résolution que l'OTAN envoie au sol, non pas des troupes combattantes, mais des forces spéciales dont la seule mission est d'identifier les coordonnées des objectifs", estime-t-il.

 

Emile Picy, édité par Yves Clarisse

Copyright © 2011 Reuters

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