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Trois manifestations d’envergure en cinq ans Les fantaisies budgétivores de Khalida Toumi


Guest Nimos

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Les fantaisies budgétivores de Khalida Toumi - Politique - Tout sur l'Algérie - page 1

 

La manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique » a officiellement débuté samedi 16 avril. Les autorités, et notamment la ministre de la Culture, Khalida Toumi, la présentent comme un événement majeur qui va faire rayonner l'Algérie dans tout le monde musulman et participer au développement culturel de Tlemcen et de sa région. Mais l'expérience d'autres manifestations du même genre laisse sceptique sur les retombées annoncées de l'évènement.

 

L'Algérie est en effet, ces dernières années, habituée à ces manifestations culturelles d'envergure. Il y a eu « Alger, capitale de la culture arabe » en 2007 et le festival panafricain en 2009. Et à chaque fois, le déroulement et le bilan se sont révélés plus que mitigés. Le ministère de la Culture a beau arguer que les critiques viennent toujours des mêmes, la réalité est difficile à cacher.

 

« Alger, capitale de la culture arabe » n'a pas soulevé les foules ni suscité un enthousiasme gigantesque auprès des Algériens, et encore moins des touristes du monde arabe qui ne se sont pas déplacés en masse pour venir assister aux évènements prévus. Si les chiffres semblent parler d'eux‑mêmes – puisqu'en 2007, il y a eu notamment plus de 900 livres édités, 43 pièces de théâtres jouées, 58 films produits, 38 tournées musicales et 27 festivals –, sur le terrain, hormis quelques évènements d'importance, les Algériens sont restés plutôt indifférents à « Alger, capitale de la culture arabe ». Plusieurs artistes de renom, comme Cheb Khaled ou Souad Massi avaient publiquement critiqué l'organisation et le programme. Et surtout, des soupçons de malversations financières étaient apparus.

 

Aujourd'hui encore, il est difficile, voire impossible, de connaître le coût exact de cette manifestation. Selon les données officielles sur le budget de l'État, les crédits alloués à la Culture en 2007 étaient de 5,26 milliards de dinars. Mais certaines sources ont évoqué un total 7 milliards de dinars pour ce projet. Rien que pour le budget d'équipement, la wilaya d'Alger, l'État et certaines communes de la wilaya ont dépensé près de 3 milliards de dinars, selon les données communiquées à l'époque par la wilaya d'Alger.

 

Les mêmes constatations peuvent être faites pour le festival panafricain de 2009. Hormis le public algérois et les milliers d'artistes et de chercheurs venus de tous les pays africains, le festival n'a pas attiré les foules de touristes. Les mêmes critiques sur la politique du ministère de la Culture ont été entendues et le même flou entoure le budget précis de la manifestation, dont le coût s'est élevé à 5,14 milliards de dinars selon les chiffres fournis par le gouvernement. Sans compter que les polémiques sur la qualité de l'hébergement et de l'accueil des participants venus de tout le continent n’ont pas tellement redoré l'image de l'Algérie en Afrique.

 

Alors que « Tlemcen capitale de la culture islamique » débute, les mêmes inquiétudes ressurgissent. D'abord, visiblement, rien n'a été fait pour inciter les Algériens ou des visiteurs d'autres pays à se rendre dans la région de Tlemcen pour assister à l'évènement. La plupart des hôtels sur place ont été réquisitionnés pour héberger les participants. Le quotidien El Watan révélait même mercredi que des étudiantes d'une cité universitaire de Tlemcen avaient été sommées de quitter leurs logements pour céder la place aux invités des délégations étrangères. Les réseaux de transport comme les trains et les avions n'ont pas non plus été renforcés pour l'occasion.

 

Cette fois, un chiffre sur le coût de l'évènement est avancé : 10 milliards de dinars, soit plus de 100 millions d’euros. Certes dans ce budget sont comprises la restauration et la préservation du patrimoine architectural et culturel de l'Algérie, un investissement indispensable quand on voit ce qu'est en train de devenir par exemple la Casbah d'Alger. Cela paraît cependant démesuré pour une manifestation qui, visiblement, ne s'adresse qu'à quelques délégations étrangères et à la population de l'ouest du pays, la seule à pouvoir logistiquement assister aux festivités. C’est d’autant plus démesuré que le gouvernement ne cesse depuis quelques années de répéter aux Algériens qu’ils devront se serrer la ceinture. Enfin, pourquoi organiser une nouvelle manifestation alors que l’impact des deux précédentes est insignifiant ? On peut donc alors légitimement s'interroger sur l'intérêt pour l'Algérie et les Algériens d'organiser ce genre d'évènement.

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