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Moudoudou el Mouharidj a encore frappé: Il a demandé aux médias français d’être moins critiques sur l’Algérie


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Quand Medelci déjuge Bouteflika sur la liberté de la presse - Diplomatie - Tout sur l'Algérie - page 1

 

Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a émis le souhait ce lundi 18 avril à Alger de voir le regard des médias français « plus ouvert » sur ce qui se passe dans le monde en général et en Algérie en particulier. S’exprimant devant la presse à l'issue d'entretiens avec le président du groupe parlementaire d'amitié France‑Algérie à l'Assemblée nationale française, le chef de la diplomatie algérienne a souhaité que les médias français « ne se focalisent pas simplement sur les problèmes » en Algérie. M. Medelci a ajouté que beaucoup d'Algériens, « que ce soit en Algérie ou en France, qui suivent les médias français, aimeraient pouvoir découvrir l'Algérie réelle et non pas l'Algérie vue à travers des prismes, quelquefois déformants ». Il a déploré le fait que, selon lui, « on donne une importance quelquefois excessive à ce qui ne l'est pas ».

 

La sortie médiatique de notre chef de la diplomatie est surprenante et apparaît même déplacée et maladroite. Les hommes politiques français, à leur tête Nicolas Sarkozy, sont eux‑mêmes souvent malmenés par la presse de leur pays. Son ancienne homologue aux Affaires étrangères, Michèle Alliot‑Marie, a été contrainte de quitter le gouvernement à cause des révélations du Canard Enchaîné sur son voyage en Tunisie pendant les émeutes et ses liens avec le clan de Ben Ali. Un autre ministre, Eric Woerth, a également quitté le gouvernement au début de l’année après les révélations de la presse, notamment du site Mediapart, sur ses relations avec la milliardaire Liliane Bettencourt et ses conseillers. Medelci semble l’omettre et confondre les genres, comme s’il s’adressait aux journalistes algériens dont certains sont sous la coupe des pouvoirs publics et dont la liberté d’expression laisse encore beaucoup à désirer.

 

Mais il y a plus grave dans les propos de M. Medelci. Sa déclaration intervient trois jours seulement après les annonces faites par le chef de l’État s’agissant de la liberté de la presse en Algérie, avec la promesse d’une plus grande ouverture des médias à travers notamment la dépénalisation du délit de presse. Or, la liberté suppose d’abord celle de critiquer et de parler des problèmes et des choses qui ne vont pas. Un ministre qui ne semble pas accepter les critiques de la presse française va‑t‑il supporter et tolérer celles de la presse de son propre pays ?

 

Cette sortie de notre ministre des Affaires étrangères reflète on ne peut mieux cette hantise viscérale chez les responsables algériens de la diversité d’opinion et de ton dans les médias. Dernière illustration en date de cette obsession des autorités algériennes à vouloir tout mettre « sous contrôle », l’interdiction d’entrée en Algérie du dernier numéro du mensuel Arabies en raison d’un article consacré à l’attitude du pouvoir à la suite de la contestation populaire de janvier dernier.

 

Avant même d’attendre la mise en œuvre de l’annonce présidentielle, relayée par l’engagement aujourd’hui même du ministre de la Communication, le ministre des Affaires étrangères vient de déjuger le chef de l’État qui a pris un engagement solennel lors de son discours à la Nation.

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