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maudit soit il,


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M. le duc de Rovigo avait conçu le projet de construire un camp plus considérable que les autres, sur un point d’où il prit menacer en même temps Bélida et Coléah ; mais ce projet ne fut mis à exécution que sous le général Voirol, par la construction du camp de Douéira.

Les environs d’Alger étaient sillonnés de nombreux chemins pour les gens à pied et les bêtes de somme, mais il n’y avait pas à vrai dire de routes carrossables.

Le général en chef s’occupa d’en créer.

Les camps furent unis entre eux par une route, dite de ceinture, faite à la hâte et par simple écrêtement, pour assurer le plus tôt possible les communications les plus nécessaires.

On établit ensuite des plans pour des routes plus régulières, qui devaient être construites d’après tous les préceptes de l’art.

Celle d’Alger à Dely Ibrahim fut commencée sous le duc de Rovigo, et poussée depuis le faubourg Babazoun jusqu’au-dessus du château de l’Empereur.

C’est un travail aussi admirable par la beauté de la construction, que par la promptitude de l’exécution. Les troupes seules y furent employées. Nous reviendrons sur la construction des routes, lorsque nous parlerons de l’administration du général Voirol, qui s’en est occupé avec un soin tout particulier.

Les travaux de la route du fort de l’Empereur, et ceux d’une esplanade construite en dehors de la porte Bab-El- Oued, amenèrent la destruction de deux cimetières musulmans.

Il était impossible de les épargner, et l’on ne devait pas, par respect pour les morts, gêner la libre circulation des vivants ; mais on aurait dû agir avec moins de brutalité qu’on ne le fit, et ne pas donner le scandale d’un peuple civilisé violant la religion des tombeaux.

Il fallait procéder avec ordre et décence, et transporter les ossements dans un lieu convenable.

Au lieu de cela, ces tristes débris furent dispersés au hasard, et l’on vit des hommes grossiers jouer ignoblement avec des têtes humaines.

Dans les travaux de déblai, lorsque la ligne tracée impassiblement par l’ingénieur partageait une tombe, la pioche coupait en deux et la tombe et le squelette ;

la partie qui tombait allait servir de remblai à quelque autre point de la route, et celle qui restait demeurait exposée à tous les regards sur le revers des chemins.

Ces sépulcres béants étaient comme autant de bouches accusatrices d’où les plaintes des morts semblaient sortir pour venir se joindre à celles des vivants, dont nous démolissions en même temps les demeures, ce qui a fait dire à Hamdan, avec autant d’éloquence que d’énergie, que les Français n’ont laissé aux Algériens, ni un lieu pour vivre, ni un lieu pour mourir.

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